Que feriez-vous dans la vie si vous saviez que vous ne pouvez pas échouer ? C'est une question que je pose souvent aux clients en Coaching. La raison pour laquelle je pose cette question est qu’elle les amène à regarder les choses d'une manière complètement différente. Cela créé de nouveaux processus de pensée qui étaient auparavant indisponibles, simplement parce qu’ils n’avaient pas envisagé de penser de cette façon.
 
Bien que les réponses vont de la plus bizarre à la plus banale, la seule chose qui semble être cohérente est que la plupart des personnes avec lesquelles je travaille sont finalement insatisfaites dans leur vie professionnelle. Je dois souligner à ce stade que le succès apparent n'est généralement pas révélateur du degré de satisfaction, de bonheur, des personnes. Je crois que le niveau de mécontentement est tout aussi élevé en salle de réunion que dans les ateliers de l'usine.
 
Pour aller plus loin, je fais souvent suivre cette première question par : « Si vous étiez sur votre lit de mort, sachant que vous n’en avez plus pour longtemps, que voudriez-vous pouvoir vous dire sur votre vie pour en être fier, pour avoir un sentiment d'accomplissement qui vous permette de partir en paix ? "
 
Je sais, cette question n’est pas forcément la plus joyeuse qui soit, mais si on s’immerge sérieusement dans la situation, elle permet de prendre conscience de beaucoup de choses.
 
La réponse que j’obtiens le plus souvent tourne autour de la famille : que j’ai fait ce qu’il fallait pour que mes enfants soient heureux, qu’ils soient bien armés pour vivre leur vie, etc.
 
Bref, une thématique souvent basée sur la transmission à la génération suivante. Mais la transmission de quoi précisément ? Là les réponses deviennent beaucoup plus vagues…
 
Entre parenthèse, je note que les réponses tournant autour de la vie professionnelle sont relativement rares. Je dois dire que je le déplore dans la mesure où cela témoigne du fait que, pour la grande majorité, la vie professionnelle ne semble pas être en mesure de combler nos aspirations personnelles profondes. Or, il me semble que, comme la vie privée, la vie professionnelle est un terrain de jeu merveilleux pour sortir le meilleur de soi-même, dans tous les domaines.
 
Si les réponses sont généralement tournées vers le bien-être des autres, et c’est louable, elles demeurent souvent très floues quant à la mise en pratique concrète dans la réalité. Voire, en creusant un peu, on s’aperçoit que la volonté de transmission ne tient pas toujours la route par rapport aux aspirations profondes de la personne. Et je dirais, c’est tant mieux.
 
Certes, on rejoint tous les lieux communs du développement personnel, mais il faut toujours garder à l’esprit que l’on ne peut donner que ce que l’on possède. Je peux vous donner la Tour Eiffel, mais quelle valeur a ce don, puisqu’elle ne m’appartient pas ?
 
Je veux transmettre du bonheur à mes proches, mais comment faire si je ne ressens pas ce bonheur, s’il ne fait pas déjà partie de moi ? Toute transmission passe d’abord par la case acquisition pour soi-même.
 
Alors, avant de vouloir transmettre quoi que ce soit, demandez-vous si vous êtes en mesure de le faire, si vous avez en vous ce que vous souhaitez léguer. Si un premier pas dans votre volonté de transmission n’est pas de faire la démarche de construire, en vous-même, les bienfaits que souhaitez pour vos proches.
 
Cette question devrait vous amener à trouver ce qui vous motive réellement et à penser aux actes propices à développer les domaines importants pour vous.
 
Une fois que vous avez réalisé cette démarche, il ne vous reste plus qu’à poser lesdits actes dans la réalité !
 
Ce sont des rêves ? Ils ne vous paraissent pas réalistes ? Vous trouvez que les conditions ne s’y prêtent pas ?
 
Pensez aux deux questions posées plus haut un instant. Pouvez-vous dire que si votre vie devait se terminer aujourd'hui, vous n'auriez pas de regrets ? La vie est courte. La vôtre, comme la mienne, peut se terminer dans 5 minutes, dans une heure, dans un mois ou dans un an.
 
Vous pouvez avoir peur de vous lancer, ce n’est pas le problème. Toute personne normalement constituée a une part de peur en elle quand elle prend un risque. C’est normal et positif car cette peur motive concentration, instinct de survie et volonté de la surpasser, donc le changement.
 
D’autant plus que le succès n’est pas forcément immédiat. Laissez-vous le droit de ne pas atteindre votre but du premier coup.
 
Vous savez, il y a une présupposition dans la Programmation Neuro Linguistique (PNL) qui suggère qu'il n'y a pas d'échec, mais seulement de la rétroaction. C’est un principe que beaucoup de ceux qui ont connu de grands succès ont utilisé pour les aider à traverser les moments où il leur semblait qu'ils n'obtenaient pas les résultats souhaités.
 
Le principe de rétroaction pourrait se définir comme suit : tout système ouvert – l’humanité par exemple - s’intègre dans un environnement avec lequel il échange pour assurer sa survie et son développement. La première qualité d’un système ouvert est sa capacité d’adaptation aux changements de son environnement. Ces adaptations se font par un mécanisme de feed-back ou de rétroaction. Les résultats produits par le système donnent des informations « en retour » au système pour le guider ou le réguler dans les ajustements nécessaires.
 
On pense qu'Edison a fait plus de 1.000 tentatives pour inventer l'ampoule avant de réussir, mais comme il l’a dit lui-même, « je n'ai pas échoué 1.000 fois, j'ai simplement trouvé 1.000 façons qui ne fonctionnaient pas ». Si vous pouvez prendre un événement qui n'a pas réussi comme prévu et utiliser l'expérience et les résultats comme un apprentissage pour améliorer votre performance, alors vous serez plus heureux, plus équilibrée et plus performant.
 
Alors bien sûr, vous pouvez attendre le moment idéal pour lancer votre entreprise, inviter cette fille ou ce garçon à danser, prendre des vacances, infléchir votre façon de manager vos équipes, ou vous pourriez tout simplement le faire, en profiter, et apprendre de la rétroaction. Soyez opiniâtre.
 
Qu'allez-vous faire maintenant de votre vie, sachant que vous ne pouvez pas échouer ?
 

Si vous avez eu une mauvaise journée, je vous conseille de lire ce post.

 

Il était une fois, il y a longtemps, bien avant que le Coaching et la PNL n'eussent été inventés, dans un pays lointain, très lointain, un fermier avait un petit terrain. S'il travaillait jour et nuit, 7 jours par semaine, avec son fils, il y avait juste assez de nourriture pour lui et sa famille.

Un jour, son seul cheval s'enfuit. Un voisin entendit la terrible nouvelle et alla le réconforter.

« J'ai entendu parler de votre cheval qui s'enfuit… c'est une terrible nouvelle ! »

« Non, pas du tout ! » dit le fermier.

« Que voulez-vous dire ? » dit son ami « je sais comment vous travaillez dur avec ce cheval, que sans lui vous ne pourrez pas nourrir votre famille, c'est terrible ! »

« Ah ! » dit l'agriculteur « mais ce que vous ne savez pas, c'est que le cheval est revenu, et non seulement il est revenu, mais il a rapporté deux autres chevaux avec lui. J'ai maintenant 3 chevaux ! »

« Wow ! » dit le voisin « c'est une excellente nouvelle ! ».

« Non, pas du tout ! » déclare l'agriculteur

« Que voulez-vous dire » dit le voisin « vous avez 3 chevaux, le travail sera plus facile, vous aurez plus de nourriture, plus de temps libre… je ne comprends pas… »

« Eh bien ce que vous ne savez pas » dit le fermier, « c'est que mon fils a essayé de monter un des chevaux, s’est fait désarçonner et s’est brisé les deux jambes, maintenant il ne peut plus m'aider »

« Oh ! mon Dieu, c'est une terrible nouvelle » dit le voisin,

« Non, pas du tout ! » déclara l'agriculteur

« Attendez une minute » dit le voisin « comment cela peut-il ne pas être une catastrophe pour vous et votre famille, vous avez besoin de votre fils ! »

« Parce que la milice est arrivée aujourd'hui et a recruté tous les hommes valides. Mon fils a été exempté à cause de ses jambes cassées »,

« Ce sont des nouvelles fantastiques ! » dit le voisin

« Non, pas du tout ! » dit l'agriculteur

Cette histoire se poursuit à l'infini comme vous pouvez l'imaginer.

Ce qu'elle illustre, c'est la perspective. Nous savons rarement, quand un événement se produit, quelles en seront les implications à long terme.

Un licenciement (qui vous fera passer clairement au moins une mauvaise journée) pourrait conduire à un meilleur emploi, ou à enfin travailler pour vous-même. Une longue file d’attente dans le bureau de poste lorsque vous êtes en retard pour un rendez-vous peut faire que vous allez parler à quelqu'un qui modifie, en bien, le cours de votre vie. Un embouteillage sur le Périphérique peut vous amener à entendre une émission de radio que vous n'écouteriez pas normalement, ce qui entraîne des informations qui mènent à une éclaircie dans votre vie. Une faillite peut vous faire réévaluer la situation antérieure et recommencer avec une expérience que vous ne pourriez acheter pour tout l’or du monde, et ainsi de suite.

Bien sûr, vous pourriez vous plaindre en insistant sur le négatif, même s’il peut être extrêmement positif, mais que dicte la raison ?

Les épreuves sont les graines du mieux. Quand elles sont en germination c’est sans doute difficile de voir les magnifiques plantes qu’elles vont donner, mais avec un peu de patience, de travail et l’humilité d’accepter de ne pas toujours tout contrôler, elles rendront votre vie plus géniale que vous ne pouvez l’imaginer.

Nous avons vu, dans le post précédent, la manière de mener sa vie à la lumière de ses valeurs. Mais qu’en est-il en cas de confrontation conflictuelle ?
 
Vous me direz : « c’est bien joli tout ça, mais quand je suis confronté à quelqu’un qui a des valeurs contraires, répondre par « peace and love brother » ça ne rime pas à grand-chose et je risque fort de me faire marcher sur la g… ». Et vous aurez parfaitement raison…
 
Le sujet est que, pour se servir efficacement de son système de valeurs, il faut être capable d’être plus intelligent, plus imaginatif que si on ne disposait pas de cet outil. Il faut bien connaître ses valeurs pour avoir recours à celle qui correspond le mieux à la situation vécue. Avec un système de valeurs cohérent, il y a toujours une meilleure solution que celle qui consiste à se battre avec les armes de l’adversaire.
 
Soyons clair, si vous vous battez avec les armes du camp de la séparation, vous ne gagnerez jamais sur le long terme. Et quand je dis que vous ne gagnerez pas, je veux dire : vous perdrez.
 
Dans certains cas extrêmes, il n’y a pas d’autre choix que d’isoler le facteur de séparation et de passer à autre chose. Quand, malgré tous vos efforts pour trouver des solutions constructives à un affrontement, la personne en face ne désire qu’une chose : vous anéantir, il faut se préserver, prendre acte de son obstination (c’est son choix, il en a le droit) et passer à autre chose. A la seconde ou je commence à l’affronter avec des armes de séparation, je sais que j’ai perdu. Je peux gagner le combat ponctuellement, mais à la fin les deux partis auront perdu.
 
Dans tous les autres cas, en cas de confrontation, il faut trouver une façon, un discours pour mettre l’adversaire sur le terrain des valeurs de vie. Non pas en faisant un long discours sur la paix dans le monde, mais en trouvant une déclinaison concrète, une communication pratique emprunte de vos valeurs et adaptée à la situation.
 
L'un des outils à privilégier pour la communication en phase de début de conflit est ce que l'on appelle; le « message "je" ». Ce « message "je" » consiste à dire à son interlocuteur la chose suivante : "Quand tu as telle attitude, je me sens comme ça et ce que je te demande à l'avenir c'est de te comporter de telle manière".
 
Il faut savoir qu'en cas de conflit, l'harmonie ne se décrète pas, elle se construit. Il est donc primordial que les deux partis communiquent sur leurs différences. Que vous soyez le manager ou le collaborateur, le mari ou la femme, l'enfant ou le parent, vous devez, autant que possible, connaître la différence de l'autre et faire connaître votre différence. Sans cette conscience réciproque, la construction de l'équilibre est extrêmement difficile.
 
En cas de conflit, certaines personnes (notamment celles qui ont un comportement de type 9 en énéagramme) ont tendance à privilégier trop rapidement le consensus, sans prendre le temps de poser leur propre différence. Celle-ci n'étant pas identifiée précisément par l'autre parti, elle ne dispose pas du matériel nécessaire pour prendre conscience d'un chemin possible d'entente. Le résultat est souvent que le conflit s'envenime, même si les deux personnes souhaitent l'apaisement.
 
Cela dit, il n'est pas toujours possible de résoudre tous les conflits de cette façon.
 
Je me souviens, dans mon précédent métier qui consistait à négocier la vente ou l’achat d’entreprises pour le compte d’acheteurs ou de vendeurs, d’une négociation qui peut illustrer l’objet de ce post.
 
Ma mission était de négocier l’achat d’une entreprise, pour le compte d’un grand groupe financier. Lors d’une réunion de négociation au cours de laquelle j’étais en première ligne, je me suis retrouvé face aux trois vendeurs et leur avocat.
 
Ce dernier n’a eu de cesse que de souligner les risques potentiels de la transaction et chacune de ses interventions ne visait qu’à évoquer des problèmes qui revenaient à dire que les acheteurs étaient des affreux jojos. Il fallait absolument mettre la ceinture, les bretelles et je ne sais quoi d’autre pour assurer que ses clients ne risquent absolument rien dans la transaction. Bref, il érigeait un mur qui, en dépit des solutions trouvées et de la bonne volonté ambiante, ne cessait de grandir.
 
J’ai vainement essayé de lui faire comprendre, a de nombreuses reprises et avec beaucoup de diplomatie, que son attitude ne mènerait à rien de bon pour personne s’il ne la faisait pas évoluer. Mais face à son refus répété de prendre en considération mes propos et compte tenu de l’impasse dans laquelle il nous mettait, je l’ai invectivé en pleine réunion et devant tout le monde, y compris ses propres clients, en l’attaquant au niveau Séparation vs Unité (adapté à la situation).
 
Dans mon intervention, je lui ai reproché, en substance, de faire de la société qu’il représentait un bunker imprenable (stigmatisation de l’attitude de séparation), alors que tout le monde autour de la table ne souhaitait qu’une chose qui était de réaliser cette opération (désir général d’unité).
 
Le résultat fut quasi immédiat. Au cours de l’interruption de séance suivante, les vendeurs se sont isolés avec leur avocat et l’ont sorti des négociations. L’affaire s’est faite dans de bonnes conditions pour tout le monde, l’avocat des vendeurs ne servant plus qu’à formaliser les accords trouvés. Je ne sais pas si cet avocat m’en a voulu, mais, lorsque nous nous sommes revus pour la clôture de l’opération, il a eu l’intelligence de ne pas me le faire ressentir.
 
Je ne dis pas que j’ai eu forcément raison de lui rentrer dans le chou. Il y avait certainement d’autres solutions plus intelligentes, mais après plusieurs heures de négociations, la fatigue aidant, on trouve celles qu’on peut… Le plus important étant de rester le plus possible en ligne avec son système de valeurs, sans quoi ça ne fonctionne pas.
 
Généralement, le fauteur de séparation ne le fait pas tant par volonté délibérée que par inconscience, ou par ignorance, ou même tout simplement par facilité. Dans ces cas-là, qui sont de loin les plus fréquents, il n’oppose qu’une résistance limitée à une opposition basée sur les valeurs ; voire il accepte avec une relative facilité de rejoindre le camp de l’Unité si on lui laisse une porte de sortie honorable.
 
Si je devais citer les deux principales qualités qui me semblent importantes pour manier cet outil avec succès, je dirais : l’obstination et l’imagination. Cela peut paraître des qualités paradoxales, mais pas tant que ça.
 
L’obstination, car il faut savoir réduire son champ de vision à son système de valeurs et, malgré les tentations, ne jamais se laisser aller… au côté obscur de la force… ou, si on le fait, être d’accord pour en payer le prix…
 
L’imagination, car il faut savoir trouver un chemin différent que celui qui consiste à répondre à l’agression par l’agression.
 
En cas de rapports difficiles avec une autre personne, notamment en management dans les entreprises, ce n’est pas en lui balançant vos valeurs à la figure que vous obtiendrez quoi que ce soit. Quand le conflit est majeur, le sujet est de l’amener petit à petit à rejoindre votre camp en lui demandant de poser des actions concrètes successives, éventuellement périphériques au principal sujet de conflit, de façon à lui faire comprendre progressivement qu’il s’inscrit dans un contexte global qui n’est pas régit par son seul intérêt.
 
En cas de refus de l’interlocuteur d’accepter cette démarche, vous pouvez l’avertir que, s’il persiste, il s’expose à des attitudes de séparation de votre part. Vous devrez cependant retarder au maximum la mise en place de telles mesures. Il faut vraiment tout faire dans le domaine de l’unité avant de se résoudre à utiliser des moyens de la séparation.
 
Encore une fois, et vous direz que je me répète, mais si vous utilisez les armes de la séparation alors que vous avez un système de valeurs d’unité, vous perdrez toujours. Généralement vous perdrez moins que l’adversaire, mais vous n’obtiendrez jamais le résultat global que vous escomptiez au départ.
 
En revanche vous perdriez encore davantage si vous laissiez faire l’autre personne au gré de son système de valeurs de séparation, car ses valeurs prendraient le pas sur les vôtres et amèneraient le chaos dans votre environnement.
 
Parfois, de deux maux il faut éviter le pire, mais le principe demeure d’éviter avec obstination d’en arriver là.
 
On a bien vu les résultats de l’attitude de certaines puissances européennes à la conférence de Munich en 1938. Elles ont voulu être dans l’unité, face au champion de la séparation, mais sans exiger de signes tangibles d’unité de la part d’Hitler.
 
Il s’en est suivi une guerre mondiale, des dizaines de millions de morts et, même si à la fin l’Allemagne a « perdu », dire que les Alliés ont « gagné » me laisse un peu perplexe, compte tenu de l’état dans lequel ils se sont retrouvés en 1945, avant le secours du plan Marshall.
 
Voilà, cette série de post n’a pas vocation à remplacer des techniques de management éprouvées et mises au point par des personnes autrement plus brillantes que moi, mais elle s’inscrit dans une démarche qui se situe en amont de ces techniques de management et permet, selon moi, de les appliquer avec davantage d’efficacité.
 
Je pourrais continuer ce post pendant des pages et des pages, tant ce sujet m’anime, mais je sens déjà une certaine lassitude de votre part. Je vais donc vous laisser retourner à vos activités quotidiennes et vous retrouverai pour un prochain post. A bientôt !
Avoir des valeurs, c'est bien, mais si elle ne servent pas à agir, elles n'ont aucun intérêt. L'action par les valeurs est le point déterminant qui différencie le "bigot" du "juste".
 
Dans le précédent post, je décrivais le travail de hiérarchisation des valeurs de vie sensé mener à la source de toute valeur : l’Unité. Je concluais que, si le travail préliminaire consistait à faire consciemment le lien entre les valeurs en partant d’une valeur propre à la personne concernée pour remonter jusqu’à l’Unité, la mise en application au quotidien, l’action, devait suivre le chemin inverse.
 
L’intérêt du premier travail sur la hiérarchisation des valeurs tient dans le fait qu’il permet de se familiariser, puis d’approfondir, et enfin de stabiliser profondément en soi-même un lien à la fois conscient et inconscient à l’Unité.
 
Dans les situations vécues au quotidien, que ce soit dans la vie professionnelle ou personnelle, il est souvent compliqué de mettre le jeu sur « pause », le temps d’analyser quelle valeur est la plus appropriée au moment, puis de vérifier que l’on dispose bien du lien qui mène à l’Unité, pour enfin savoir comment réagir à la situation. On perdrait l’interlocuteur bien avant d’être arrivé à la fin du parcours…
 
Le principe de fonctionnement est donc, à l’inverse de précédemment, de partir de l’Unité et de la décliner à la situation vécue, tout en la conservant en toile de fond en permanence.
 
Si vous contrôler votre lien à l’Unité, vous « contrôlez » le monde. C’est peut-être un lieu commun pour tous ceux qui travaillent depuis longtemps sur eux-mêmes, mais ça n’en demeure pas moins une vérité personnelle qui fonctionne.
 
Au risque d’être perçu comme un peu théorique, je dirais que dans l’expression « valeurs de vie », il y a le mot « vie »… Vous me direz : « La belle affaire !... ».
 
Ce que je veux dire c’est que les valeurs de vie, si elles sont bien choisies, ont la capacité de nous placer au cœur d’une relation intime avec la Vie, une relation d’efficacité mutualisée. Si je sers la Vie dans ses composantes les plus fondamentales, elle me servira en retour. C’est l’intérêt de choisir son camp et de se conformer à ses règles. En le faisant, je participe à une force qui me dépasse de loin par sa puissance, mais qui m’en fait bénéficier. Et tout cela dans un contexte d’équilibre entre moi-même et mon environnement. Et c'est ce qui rend l'action par les valeurs aussi essentielle.
 
Je vous avais bien dit que vous trouveriez ça théorique… ou bien un peu allumé ?... Mais ça fait 25 ans que ça marche avec ceux que j’accompagne, alors…
 
Je me souviens d’une cliente qui était venue me voir pour une profonde dépression. La cinquantaine largement entamée, sous antidépresseurs à haute dose, elle était en psychothérapie depuis de nombreux mois, mais ne parvenais pas à s’en sortir.
 
Les causes de sa dépression étaient multiples : un fils qui ne lui parlait plus alors qu’elle l’adorait, du coup elle n’avait plus accès à sa petite fille qu’elle chérissait comme la prunelle de ses yeux ; des parents tyranniques qui vivaient sous son toit et dont elle s’occupait avec patience et dévouement. En gros, seul son mari n’était pas un problème familial (ce qui est déjà beaucoup, je vous l’accorde…), mais se sentant complètement démuni devant la situation, il n’était pas un recours pour elle.
 
Par ailleurs, grosse travailleuse, elle se donnait au maximum dans sa profession, ce qui avait l’avantage de lui changer les idées, mais l’éreintait au quotidien.
 
Son problème ? Après discussion, il s’avérait simplement que toute sa bonne volonté, son amour des autres et son implication étaient tournés vers elle-même. Elle débordait d’amour pour son fils et sa petite fille, mais toujours de la façon qu’elle souhaitait elle, sans se poser la question de ce que souhaitaient les autres. Elle s’était mis dans la tête qu’elle avait un rôle à assumer dans la famille et, en fait (même si elle l’exprimait différemment), que les autres devaient s’y conformer.
 
Evidemment, vous savez tous que les relations humaines ne fonctionnent pas de cette façon. Nous avons donc travaillé son système de valeurs afin de reconnecter cette personne avec son environnement sur des bases plus équilibrées.
 
Ce travail lui a permis de se repositionner très rapidement et de faire évoluer sa réalité dans un sens très positif.
 
J’ai eu la surprise, au bout de quelques séances, de recevoir un appel téléphonique de la part de cette personne, me disant qu’elle se sentait parfaitement bien et qu’elle avait totalement arrêté les antidépresseurs, à son initiative car elle n’avait plus besoin d’aller voir son psy. Son problème c’est qu’elle avait des vertiges et qu’elle ne savait pas à quoi c’était dû.
 
Vous imaginez ma panique ! J’ai bondit en entendant ça et lui ai ordonné de retourner chez son psy pour, si elle voulait arrêter les médicaments, suivre un protocole médical adéquate.
 
Bref, ça c’est de la petite histoire, mais le mieux c’est que grâce au travail qu’elle a fait, non seulement les relations se sont renouées avec son fils et sa petite fille, non seulement elles se sont aussi améliorées avec les parents, mais ces derniers sont partis finir leurs jours au Portugal, dégageant l’horizon de vie de la personne accompagnée.
 
Cet exemple peut paraître un peu simpliste, mais il illustre, pour moi, le fait que non seulement se mettre en phase, de façon cohérente, avec des valeurs de vie d’unité permet non seulement d’aller mieux soi-même, mais la vie se charge ensuite d’apporter le plus, la cerise sur le gâteau qui fait que le ciel redevient résolument bleu.
 
Donc, à tous les désespérés (et aux autres aussi), vous n’avez besoin que d’un tout petit peu d’énergie pour mettre en place ce type d’approche et vous verrez que, autant sur les sujets personnels que professionnels, les problèmes se résolvent grâce à vous, mais pas que…
La deuxième étape pour se constituer un système de valeur cohérent et efficace passe par la hiérarchisation des valeurs.
 
Pour reprendre l’anecdote du post précédent (voir ici) sur la personne qui posait l’esthétisme comme première valeur de vie, une fois qu’il a réalisé les implications de sa façon de voir sa valeur de vie, nous avons commencé le travail.
 
Je lui ai demandé de trouver quelle valeur pourrait être placée juste au-dessus de l’esthétisme pour lui. Il n’a pas trouvé… ce qui prouve d’ailleurs l’importance que cette valeur avait pour lui.
 
Après de nombreuses tentatives infructueuses (dans cet exercice, il s’agit de trouver une valeur plus reliant que la précédente), je lui ai demandé s’il m’autorisait à lui faire une suggestion. Après qu’il l’ait fait je lui ai demandé : « et que pensez-vous du mot harmonie ? ». Sa réaction m’a quelque peu surpris, car il a bondi de son siège et s’est écrié (le mot est faible) « C’est à moi ! C’est mon mot ! », comme si je lui avais volé quelque chose. Nous avons, bien évidemment, fini par en rire.
 
Ce passage de l’anecdote montre, à mon sens, l’intérêt d’un travail conscient sur les valeurs. Cette personne n’avait conscience, au départ, que de la dimension égotique de sa valeur et ne l’avait relié à rien d’autre. De ce fait, il ne pouvait bénéficier de la plénitude de la force de sa valeur, car elle n’était reliée qu’à lui-même.
 
En posant l’Harmonie comme valeur du dessus, il tire l’énergie de la valeur importante pour lui : l’esthétisme, tout en lui permettant d’irriguer un domaine plus important, dans la mesure où la valeur Harmonie peut s’appliquer à davantage de sujets que la valeur Esthétisme : harmonie dans les rapports humains, dans la relation au monde, dans la relation à soi-même, etc.
 
Nous avons, ensuite, poursuivi le travail par les valeurs Tolérance, puis Amour et enfin Unité.
 
Le résultat est que cette personne, à partir de sa valeur consciente de départ, s’est construit toute une palette cohérente de valeurs dont il ressentait profondément l’importance. Ces valeurs « nouvelles » étaient liées à sa valeur d’origine, tout en lui permettant une application plus large dans sa vie, avec un lien renforcé avec son environnement.
 
S’en ai suivi un certain nombre d’exercices d’application concrète du travail théorique effectué, avec retour d’expérience et débriefing, qui ont abouti à la résolution, par cette personne, des nombreux problèmes pour lesquels elle avait demandé un accompagnement.
 
Un autre exemple est celui du cadre dirigeant venu me consulter dans le cadre d’un pré-burnout. La quarantaine bien sonnée, précédemment en pleine ascension, il était plein de zèle dans son travail et ne comptait pas ses heures. Jusqu’au moment où les reproches familiaux sur son absence lui sont devenus pesant. Du coup sa motivation est un peu retombée, d’autant plus que sa vision de l’importance du travail s’est érodée à la lumière de la question lancinante : « pourquoi tout ça ? » et de quelques déconvenues professionnelles inhabituelles pour lui.
 
Lorsque je lui ai demandé quelles étaient ses principales valeurs de vie, il m’a répondu dépité : « jusqu’à récemment c’était la valeur travail, mais aujourd’hui… je ne sais plus vraiment… ».
 
Je lui ai donc demandé de faire un effort de mémoire et de me dire pourquoi il considérait auparavant le mot travail comme une valeur de vie. De sa réponse plus ou moins claire, il ressortait une vision du genre : travail = devoir = nécessité. Bref, rien de bien excitant, vous en conviendrez.
 
Nous avons donc entamé le même travail que dans l’exemple précédent… avec le même succès au départ, tant il est vrai que la société actuelle ne prépare pas ses membres à ce genre d’exercice.
 
Il a fallu le guider précautionneusement dans la démarche pour d’une part respecter son indépendance, son autonomie, bref, ses propres valeurs et, d’autre part, lui permettre d’avancer dans le processus.
 
A la fin de celui-ci, les valeurs se sont enchaînées de la façon suivante :
 
. Travail,
 
. puis, Changement tant il est vrai que tout travail tend à prendre différents ingrédients pour en obtenir un nouveau, que ce soit des produits concrets ou des idées. Il y a donc changement par rapport à la situation initiale,
 
. puis Transformation dans la mesure où cette valeur concerne un ensemble d’éléments plus large,
 
. puis Evolution, car cette valeur, dans sa proximité avec l’universalité peut s’appliquer à tout ce qui existe sur terre et justifier toute action envers soi-  même et son entourage,
 
. et enfin, objectif ultime, Unité.
 
Cet enchaînement pourrait être schématiquement et imparfaitement illustré par l’exemple suivant : je consacre mon temps à planter des clous pour construire ma maison (Travail), les planches et les clous deviennent une maison (Changement), disposant d’une maison je n’ai plus à vivre dans la rue ce qui me permet d’anticiper ma vie de façon différente (Transformation), je prends conscience du chemin parcouru et en tire les enseignements (Evolution), ces enseignements me poussent à aider ceux qui ne disposent pas de maison (Unité), ce que je n’aurais pas pu faire si je n’avais pas construit ma maison.
 
L’objectif de ce travail est de lier, dans l’esprit de la personne que j’accompagne, ses propres valeurs de vie avec la source de ces valeurs qui est l’Unité (je rappelle que la première étape du travail étant le choix libre de son camp par le coaché, c’est lui-même qui choisit consciemment cette valeur comme objectif ultime).
 
Une fois que la liaison est en place dans l’esprit du coaché, le principe est de procéder… à l’inverse.
L’objet de cette série de post est de vous présenter un peu plus en détail le travail sur le système de valeurs, tant dans sa définition que dans son utilisation. Je ne sais pas s’il a quoi que ce soit de révolutionnaire (je penche résolument pour la négative), mais cela fait maintenant 25 ans que je m’en sers avec les personnes que j’accompagne et, comme ça fonctionne vraiment bien, je me dis que vous le présenter comme un outil supplémentaire ne peut faire de mal à personne.
 
Je me rappelle d’une personne que je coachais et à qui, en début de travail, je demandais de me citer une de ses principales valeurs de vie. Il me répondit, après une longue réflexion : « l’esthétisme ».
 
Je fus un peu surpris par cette réponse inhabituelle, mais bon… pourquoi pas… Je lui pose alors la question : « pourquoi est-ce une valeur pour vous ? ». Sa réponse m’a semblé assez symptomatique pour que je vous la livre : « parce que je suis une référence en esthétisme, les gens me consultent pour ça, me valorisent et je me sens important ».
 
Vous aurez compris, pour lui, une valeur de vie devait apporter du bonheur (et c’est effectivement le but recherché dans toute application des valeurs de vie), mais le bonheur qu’il en retirait était purement égotique. C’était sa façon de concevoir le bonheur.
 
Pourquoi pas… mais si une personne a un système de valeurs qui n’a d’utilité que de lui apporter un bonheur personnel égotique et qui n’est pas relié à quelque chose de plus global, si cette personne est réellement et profondément consciente de ce fait et que c’est un choix délibéré de sa part, elle n’a rien à faire dans mon cabinet. C’est un choix que je respecte, mais je ne saurais absolument pas l’aider dans la voie qu’elle a choisie.
 
C’est ce que je lui ai dit, en substance, ce qui lui a permis de prendre conscience de la portée réelle de sa réponse. Comme c’est une personne intelligente et très bien par ailleurs, il a très vite compris le message et la notion que je voulais lui faire passer. Il a immédiatement rectifié le tir et nous avons pu continuer le travail.
 
Ce que je veux dire par cette exemple, c’est que, selon moi, il n’y a pas de bon ou de mauvais système de valeurs. Il y en a deux types qui s’opposent et entre lesquels, si l’on veut effectuer un réel travail sur ses valeurs de vie, il faut choisir dès le départ.
 
Ces deux types de systèmes de valeurs ne sont pas « le Bien et le Mal », ou « le Bon et le Mauvais », ou encore moins « la Vertu et le Péché » qui sont des notions hautement subjectives, mais « l’Unité et la Séparation ».
 
Si vous réfléchissez vraiment à vos valeurs, vous vous apercevrez sans doute que, si vous n’avez pas de valeurs qui s’inscrivent résolument dans le camp de la Séparation (je pense à des valeurs comme la méchanceté, la perversité, la férocité, ou même l’individualisme ou la possessivité), si vous en avez qui appartiennent, au premier regard, au camp de l’Unité (la tolérance, l’altruisme ou la bienveillance), il y en a d’autres qui peuvent appartenir à l’un ou l’autre des systèmes en fonction de ce que vous en faites.
 
D’où l’importance d’effectuer un choix conscient de système de valeurs, de façon à pouvoir s’y référer quand des dérives et des tentations pointent leur nez.
 
Prenez des valeurs comme l’Ambition ou le Pouvoir. Il y a là possibilité d’appartenance aux deux camps, en fonction de ce que vous en faites. Si je suis ambitieux professionnellement c’est pour être en mesure de donner le meilleur de moi-même pour faire évoluer le groupe. Certes j’en retirerai les avantages personnels qui sont liés à une progression, mais ces avantages seront la conséquence de mon ambition et non sa cause. Et ça change tout, car mon sujet prioritaire ne sera pas mon propre contentement, mais mon contentement dans une interaction toujours plus efficace avec les autres.
 
C’est la qualité de l’interaction avec les autres qui est la motivation pour atteindre mon contentement. Si cette interaction est posée comme préalable intangible, car ingrédient principal du système de valeur d’Unité, je me mets à l’abri des mauvais (pour moi) aspects de l’ambition qui me pousseraient à sacrifier les autres dans le but d’obtenir une progression personnelle. Je ne poserai donc pas les mêmes actions en fonction du camp que j'ai choisi.
 
C’est pareil pour la valeur Pouvoir. Si c’est dans un domaine dans lequel je sois en capacité, j’accepte le pouvoir avec joie, comme moyen de promouvoir mon envie de faire progresser les autres. Ce n’est évidemment pas dans l’optique de les asservir, de me valoriser à leurs dépens.
 
C’est encore pareil pour des valeurs comme la Discrétion ou l’Autonomie. Etre discret c’est une marque de respect de l’autre (camp de l’Unité), ça peut aussi être une marque de désintérêt à l’autre (camp de la Séparation).
 
Beaucoup de personnes, n’ayant pas conscience de l’importance de ce choix, ni même de son existence, naviguent d’un camp à l’autre au gré des circonstances et ne bénéficient donc pas de la force que ce choix procure. Il en résulte moins de bonheur et d’efficacité que cela serait possible.
 
Mais encore une fois, il ne s’agit surtout pas de se présenter comme un saint, ça n’aurait pas de sens. Il s’agit simplement d’identifier quel système nous apporte fondamentalement le plus de bonheur et d’essayer de s’y tenir pour cette raison. C’est un altruisme égoïste choisi.
 
Donc, concrètement, prenez une liste de valeurs (par exemple celle que je vous propose ici : Valeurs) et trouvez celles qui vous semblent vous correspondre profondément.
 
Ce travail ne se fait pas en 5 minutes, prenez le temps de bien ressentir la pertinence de votre choix de valeurs. Celles-ci vous définissent, à un certain niveau et, si vous faites le travail jusqu’au bout, elles vous accompagneront pendant encore longtemps.
 
Au début, il faut arriver à en sélectionner un maximum d’une dizaine (mais vous pourriez n’en trouver qu’une seule). En prendre plus vous complexifierait trop le travail.
 
Une fois que vous disposez de cette liste, hiérarchiser les, de la valeur la plus importante en numéro 1 à la moins importante.
 
Reprenez chaque valeur et définissez si chacune d’elle vous apporte un bonheur principalement personnel ou bien dans un équilibre entre vous-même et votre environnement.
 
Dans l’exemple de l’esthétisme, la personne aurait pu me dire, pour se rattraper, que les autres y trouvaient leur compte puisqu’ils venaient le consulter, mais visiblement, l’autre n’était pas sa préoccupation réelle quand il pensait à sa valeur de vie.
 
L’expression « équilibre entre votre bonheur et celui de votre environnement » est importante à ce stade du travail. Ne biaisez pas.
 
Une fois que vous aurez terminé cette tâche, vous saurez, si vous deviez faire un choix, à quel camp vous devriez appartenir.
 
Maintenant, libre à vous de choisir résolument votre camp, ce qui vous apportera une dimension de vie supplémentaire, source de force, ou de ne pas choisir, ce qui ne vous enlèvera rien, mais ne vous apportera rien non plus.
 
Je terminerai cette partie sur le choix du système de valeur par une mise en garde.
 
Comme vous le savez déjà pertinemment, tout choix a des conséquences. Le choix que je viens de vous présenter a une infinité de conséquences positives sur la vie d’une personne (en termes de bonheur, d’efficacité, de conscience, etc.), mais il recèle également des dangers. Ce n’est pas le propos de ce post d’en faire l’exposé, mais, si vous vouliez appliquer par vous-même ce que j’expose, allez-y avec prudence. Se faire accompagner dans ce type de démarche peut vous éviter un certain nombre de déboires significatifs.

La valeur Tolérance

 
Même si je m’efforce de travailler cette énergie en moi, il faut bien reconnaître que je ne suis pas forcément toujours un modèle en la matière. J’avoue avoir beaucoup de mal avec les personnes intolérantes (serais-je intolérant à l'intolérance ?)
 
Si vous lisez mon blog, je me fiche que vous soyez catholique, musulman ou juif, que vous soyez noir ou blanc, gay ou hétéro, de droite ou de gauche, parce que vous essayez visiblement de travailler sur vous-même et d'améliorer votre vie.
 
La vie n'est pas facile et, si je respecte toute personne, c’est particulièrement vrai pour celles qui essaient de devenir meilleures.
 
Travailler la tolérance est une ouverture vers des horizons inconnus. La tolérance est une porte ouverte sur l’évolution et l’enrichissement par les autres. En acceptant avec bienveillance l’existence de la différence, on lui permet de nous apporter ce petit supplément de matière à intégrer en nous et dont nous n’aurions jamais disposé, justement parce que nous sommes différents.
 
Etre tolérant ne signifie pas être sans convictions profondes, perméable, influençable, refuser le combat. C’est simplement reconnaître l’existence du principe de réalité personnelle, à savoir que les situations peuvent être vécues de diverses façons selon les individus.
 
Dans la mesure où ce principe existe réellement, ne pas le reconnaître est, pour moi, simplement abscons. Ce serait un peu comme refuser d’admettre que la terre est ronde. On a le droit de vivre avec la conviction que la terre est plate – et avoir une très belle vie malgré tout – mais la vivre comme étant ronde permet de se projeter plus efficacement dans ses déplacements et sa compréhension d’une certaine dimension du monde.
 
Pour le principe de réalité personnelle c’est pareil : essayez de convaincre votre ami que son patron qui le harcelle, et que vous connaissez par ailleurs, est une personne formidable… Bonne chance !
 
En revanche, si cet ami a une valeur tolérance bien en place, il vous écoutera quand vous lui permettrez de mieux comprendre les comportements de son patron. Cette écoute lui permettra peut-être de trouver un biais par lequel aborder son harceleur pour renouer un dialogue avec lui et le faire évoluer dans ses attitudes.
 
Sans cette tolérance, les situations restent figées, l’évolution n’est pas possible et le bonheur non plus.
 
Qu’est ce qui empêche la tolérance ? A ma connaissance, la seule chose qui empêche la tolérance est la peur. C’est peut-être un lieu commun pour vous qui cherchez à travailler sur vous-même, mais pensez à tous ces néonazis (et ils ont le droit de l’être) qui n’avoueront jamais qu’ils ont peur, parce qu’ils n’ont même pas conscience d’avoir peur.
 
Ils refusent l’autre, la différence, parce qu’ils refusent le changement. En fait, ils ont peur que la situation que va engendrer un changement soit moins favorable que celle d’avant. Ils se ferment l’horizon par peur. Dommage pour eux.
 
Seuls les faibles manquent de tolérance. Si je suis fort, quelle peur puis-je concevoir de la différence de l’autre ? J’ai des valeurs bien en place. Ma dimension spirituelle, la seule que je puisse à peu près contrôler, résisterait à un tremblement de terre. Alors quoi ? Quel risque prends-je en accueillant avec bienveillance la différence de l’autre ? Le seul risque est d’être plus intelligent, un peu moins imparfait après qu’avant. Alors allons-y !
 
Mais existe-t-il une limite à la tolérance ? Pour moi, oui et non. Non, dans ce sens qu’à un certain niveau il faut toujours respecter l’autre dans sa différence. Oui, dans la mesure où la limite est le système de valeurs.
 
Pour reprendre l’exemple des néonazis, leur système de valeurs (même s’il n’est que faiblement conscient) repose sur la séparation : moi, de race blanche, de culture occidentale, je suis supérieur aux autres et donc en droit de leur infliger d’extrêmes préjudices (pour schématiser).
 
Mon système de valeur repose, quant à lui, sur l’unité et j’aurais plutôt tendance à dire : moi, de race blanche je constate qu’il existe d’autres races, d’autres cultures, j’aimerais les comprendre et donc je me donne le devoir de les accueillir avec bienveillance.
 
Ne nous trompons pas, si j’ai cette attitude, c’est par intérêt personnel, pas particulièrement par altruisme. J’ai un système de valeurs conscient et cohérent pour me rendre heureux et, à l’origine, c’est mon bonheur que je cherche dans la compréhension de l’autre, pas le sien. Il se trouve que la valeur tolérance ouvre une relation d’unité qui me rendra encore plus heureux si l’autre l’est aussi, mais ce n’est pas forcément ma motivation de départ. Comme on dit : l’égoïsme intelligent s’appelle l’altruisme.
 
La limite de la tolérance, pour moi, est justement cet antagonisme de système de valeurs. Dans une situation de conflit, si j’ai fait tout pour attirer l’autre vers mon système de valeurs, qu’il en a eu conscience, mais qu’il a refusé en posant clairement des valeurs de séparation, là je suis en droit de le combattre (avec respect pour ses choix). Jamais avec les armes de la séparation, car je perdrais forcément la bataille puisque je serais en incohérence avec mon propre système de valeurs. Mais un système d’unité dispose de moyens qui vaincront toujours un système de séparation. Cela peut vous paraître naïf, mais, croyez-moi, je l’ai personnellement expérimenté et c’est d’une efficacité absolument redoutable. A la fin, s’il persiste dans son refus de l’unité, l’autre se détruit lui-même. C’est stupéfiant à voir !
 
Conclusion sur cette série de post sur les valeurs
 
L’élément principal qu’il me semble important de retenir de ces 4 articles est que les valeurs, comme les problèmes (comme disait Jacques Chirac, je crois) volent en escadrille. Je veux dire qu’une valeur prise indépendamment reste relativement théorique dans la mesure où il en faut plusieurs pour pouvoir en appliquer une.
 
Vous voulez être tolérant, mais si vous êtes en face de quelqu’un de totalement intolérant, comment réagir constructivement. Si vous ne disposez, dans votre musette, que de la tolérance, votre seul recours sera la fuite. C’est dommage.
 
En revanche, si vous disposez d’un système de valeurs cohérent, vous aurez toute une palette d’outils pour, premièrement, résister à l’envie de laisser tomber et prendre la fuite et, deuxièmement, pour attirer l’autre vers votre camp : celui de l’unité.
 

La valeur Liberté

 
La liberté est probablement la valeur avec laquelle il me faut être le plus prudent lorsque je travaille avec des clients. La raison est que, compte tenu du nombre de façons de la définir, j'ai vraiment besoin de m’assurer de comprendre parfaitement ce que le client veut dire quand il parle de liberté.
 

Pour moi, c'est vraiment de la liberté de choisir ce que je veux, quand je veux, charge à moi de vouloir ce qui est bon pour moi dans mon environnement. Maintenant, je comprends que ce n'est pas toujours possible.

Même si j’aime me poser des contraintes pour progresser, j’aime l’autonomie. Je pense que la liberté est absolument indispensable à l’être humain pour être en mesure de réaliser la tâche qui lui est assignée pendant son incarnation. Tout travail réalisé dans la contrainte imposée de l’extérieur est, pour moi, sans portée.

 
On pourrait dire que la seule vertu de la contrainte extérieure est de permettre le travail sur soi-même pour comprendre pourquoi elle est inacceptable, pour comprendre la valeur de la liberté.
 
Dans la vie professionnelle comme dans la vie personnelle, restreindre la liberté de l’autre c’est automatiquement diminuer ses capacités d’évolution et ses performances. La croyance en vogue est que restreindre les libertés permet un meilleur contrôle et, de ce fait, une plus grande sécurité sur l’obtention des résultats attendus. Même si cela peut s’avérer parfois nécessaire à court terme, non seulement c’est complètement faux, mais ça a l’effet inverse à plus ou moins long terme.
 
Prenez l’exemple des lois : il y en a pour tout, de la taille des bananes à la fessée pour les enfants… Le résultat, et c’est un lieu commun de le dire, est la déresponsabilisation du plus grand nombre.
 
Je me souviens d’une discussion avec un très bon ami sur la générosité envers les défavorisés. Cet ami me dit que les défavorisés, c’est l’affaire de l’Etat puisque nous payons nos impôts. Il dit ne pas ressentir le besoin d’en faire plus, compte tenu des sommes astronomiques qu’il verse à l’Etat. Super ! Je lui demande : « et si tu rencontres, dans la rue, quelqu’un en train de mourir de faim ou de froid, est-ce que tu passerais ton chemin en toute bonne conscience parce que tu payes tes impôts ? » Sa prise de conscience fut évidemment instantanée et il répondit « bien sûr que non », mais cette anecdote montre à quel point notre cerveau peut se faciliter la tâche en matière de valeurs de vie en prenant des prétextes légalistes et généraux.
 
Si vous décodez les manipulations du système dans lequel nous vivons, vous vous apercevrez à quel point nous sommes conditionné pour accepter la privation de liberté. Le grand mot pour justifier tout cela est la sécurité… Belle illusion…
 
Sécurité sur les résultats prévus pour l’entreprise ou le service, sécurité par rapport aux terroristes, sécurité par rapport aux médicaments et vaccins en tout genre pour notre santé, la liste est sans fin.
 
On enterre l’humanité sous la sécurité ! De profundis…
 
Or, c’est prouvé, les deux plus grands facteurs de stress, dans la vie, sont le manque de choix et le manque d'autonomie. Comment s’étonner, dans ces conditions, de vivre dans une société stressée ?
 
Comme le stress prolongé et le bonheur s’excluent l’un l’autre, notre poursuite du bonheur personnel et collectif est forcément vaine si nous ne cultivons pas notre liberté. Liberté de penser, liberté d’aimer, liberté d’entreprendre, liberté de circuler, toute liberté est bonne à prendre pour qui sait s’en servir.
 
Mais, encore un lieu commun, toute la question est là : savoir se servir de sa liberté.
 
Est-il bon pour moi dans le monde (je veux dire pour moi et pour mon interaction avec les autres) d’aider un immigré en situation illégale ? Un certain nombre de personnes ont eu des problèmes avec la justice parce qu’elles aidaient d’autres personnes dans la détresse la plus absolue (hébergement ou même simplement permettre de recharger des téléphones portables…).
 
A l’inverse, la société me laisse la liberté d’adopter un comportement autoritaire et dévalorisant envers mes collaborateurs. Dois-je exercer cette liberté, même si elle devait m’apporter une satisfaction personnelle ?
 
Chacun se fera sa propre opinion, certes, mais au moins que celle-ci soit éclairée par un vrai système de valeurs.
 
Vous allez dire que je prêche pour ma paroisse, mais c’est la raison pour laquelle suivre un coaching de vie est important : pour déterminer votre propre système de valeurs et ainsi préserver votre liberté et celle des autres.
 
Ça ne me gêne pas que ce soit interdit d’insulter un policier, dans la mesure où il défend le même système de valeur que le mien. Evidemment, s’il est de mauvaise foi, s’il ment ou s’il est saoul, cette interdiction me paraîtra beaucoup plus pesante, j’en concevrai une forte frustration et donc un stress important.
 
Savoir identifier son propre système de valeurs et celui de la personne que l’on a en face, est primordial dans tous les domaines de la vie. Je me souviens m’en être beaucoup servi, et avec un succès certain, dans les négociations qui étaient la base de mon métier passé dans les fusions-acquisitions. C’est aussi primordial dans le domaine des relations sentimentales : il y aurait certainement beaucoup moins de divorces si les protagonistes échangeaient préalablement au sujet de leur système de valeurs respectif.
 
Encore faut-il en avoir un…
 
Selon moi, tout manager devrais s’être penché sur la question de façon approfondie s’il veut être performant dans la gestion de ses équipes et de ses résultats. C’est grâce à ce travail qu’il sera en mesure de favoriser, au maximum, la liberté de ses collaborateurs, donc de renforcer leur bien-être et d’optimiser leurs résultats. Je sais, par expérience, qu’il y a là une réserve de productivité beaucoup plus importante et durable que dans une délocalisation de la production…
 
Que tous les hommes sur terre n’aient pas mis en place un système de valeurs performant est évident et, j’allais dire, normal dans une société qui ne l’enseigne pas. Que des dirigeants politiques, économiques, que les managers ne l’aient pas fait me semble être une aberration. Comment diriger les autres si l’on ne sait pas se diriger soi-même dans ce qui nous unit aux autres ?
 
En présence de quelqu’un qui a un système de valeurs proche du mien, ma liberté ne finit pas là où commence la sienne, elles se nourrissent l’une de l’autre et engendrent un plus grand bonheur pour les deux.

La valeur Intégrité

 
Probablement la valeur la plus compliquée à conserver vraiment intacte dans le monde actuel...
 
Personnellement, en tant que coach de vie, si je n'agis pas avec intégrité, je suis mort, parce que personne de sensé n’embaucherait un coach manquant d'intégrité.
 
Pour moi, par culture familiale, c’est une valeur quasi innée (je sais, si c’est culturel, ce n’est pas inné…, mais vous comprenez ce que je veux dire…). Je ne dis pas que je n'ai jamais à prendre un peu de recul pour la réactiver, mais ce n'est pas quelque chose que je travaille activement comme la sérénité.
 
Si l'intégrité est importante pour vous et que vous agissez constamment de manières qui enfreignent cette valeur, d’une part vous allez progressivement perdre une bonne partie de votre estime de soi et, d’autre part, vous vous créez une réalité propre qui ne vous correspond pas en profondeur. Sachez que c’est la voie royale pour se prendre un retour de bâton cuisant : échec professionnel ou familial, maladie, etc.
 
J’avais un patron, dans la finance, qui n’avait aucune intégrité. Je passerai sur certains faits, mais, notamment, pour des raisons de réussite professionnelle, il était à la fois franc-maçon et Opus Dei. Quand on connaît les deux courants, cela peut sembler quelque peu antagoniste. Quand je lui ai dit qu’il me semblait qu’il se mettait gravement en danger de ce fait, il m’a rétorqué « comme ça, quand j’ai besoin de la carte franc-maçon, je la sors et pareil pour la carte catho » (sachant que les francs-maçons et les « catholiques » étaient les deux clans qui se disputaient le pouvoir au sein de ce groupe).
 
Eh bien, vous me croirez si vous voulez, mais ce qui devait arriver arriva : ce patron a explosé en vol, a été lâché par les deux clans et s’est fait virer avec pertes et fracas. Dommage pour lui, il n’avait pas conscience de l’importance de l’intégrité pour conserver un minimum de contrôle sur le sens, sur la direction de sa vie.
 
Regardez un monsieur comme Jérôme Cahuzac : c'est l'exemple type de la personne qui s'est auto détruite par manque d'intégrité. Maire de Villeneuve-sur-Lot, il est très apprécié par ses administrés et réussit de très belles choses pour sa commune. Ministre, les avis sont unanimes pour dire que c'est l'un des ministres de l'Economie et des Finances qui connaissait le mieux ses dossiers. Aujourd'hui, c'est devenu le symbole français du manque d'intégrité. Et encore, il a de la chance, car, ayant été percé à jour, il lui reste du temps pour redresser la barre et donner à sa vie une meilleure tournure... s'il prend conscience du travail à réaliser...
 
Ce n'est pas seulement, ou même pas du tout, au nom de la morale que l'intégrité est importante (si c'est une valeur qui compte pour vous), mais au nom de votre bonheur. Si l'intégrité est l'une des valeurs qui vous constituent, en manquer, même occasionnellement, provoque ce que j'appellerais un coude, une chicane, dans l'énergie de votre vie. A la sortie de la chicane, ça ralenti, le flux n'est plus aussi rapide qu'avant et retrouver la même force peut prendre du temps. Si, de plus, les chicanes s'enchaînent les unes derrière les autres, vous ne vivez plus du tout la vie que vous auriez pu vivre sans elles. La petite satisfaction que vous tirez d'un manque d'intégrité se paie très cher, même si vous n'en avez pas forcément conscience.
 
Bref, je ne sais pas si l'intégrité apporte, en elle-même, le bonheur. Si je refuse un pot de vin, en serai-je plus heureux ? Pas forcément puisque c'est juste normal pour moi. Ce que je sais, c'est qu'en manquer met une vraie barrière entre moi et la meilleure version de moi-même, la meilleure vie que je puisse avoir. Personnellement, je ne suis pas d'accord pour payer un tel prix.
 
Le truc, c'est qu'il y a, peut-être, le bonheur à court terme, que peuvent apporter certaines valeurs (paix intérieure, tolérance, etc.) et le bonheur à plus long terme qui provient du sentiment de cohérence entre les valeurs mises en pratique et les aspirations de vie.
 
Dans un monde où l’intégrité est de moins en moins une valeur cardinale, si l’on veut se préserver, la stratégie repose sur deux piliers : premièrement, mettre en place un système complet et cohérent de valeurs qui vous permettra, deuxièmement, d’avoir recours à toute une palette d’outils pour aboutir à la préservation de votre intégrité. L’intégrité n’est pas forcément immédiatement le seul prérequis, mais devient l’aboutissement d’un cheminement fait en employant des moyens qui la respecte.
 
Mettre en place un système de valeurs complet et cohérent permet une plus grande intelligence des situations et donc une meilleure efficacité, tout en restant en accord avec soi-même.
 
La paix intérieure peut être une valeur de vie que l'on cherche à pratiquer et à susciter chez les autres.
 
Certains clients ont une vision rétrospective des valeurs. Ils pensent que la seule façon d’utiliser des valeurs de vie est d’étudier, a posteriori, si telle ou telle attitude de leur part a été ou non conforme à leurs valeurs.
 
Et c'est vrai, la démarche est pertinente, parce que la plupart des conflits, si vous creusez assez profondément, se résument à une question de valeurs, ou de hiérarchisation de valeurs.
 
Par exemple, il a été assez simple, pour moi, de comprendre pourquoi j’ai eu du mal à accrocher avec ce patron de fonds d’investissement, il y a quelques années. Son discours au sujet des musulmans est entré directement en conflit avec l'une de mes valeurs fondamentales, celle de la tolérance.
 
Dans ce cas, la raison pour laquelle j’étais un peu mal à l’aise avec cette personne fut immédiatement évidente pour moi et je me permis de lui dire : « Je ne suis pas sûr d’être d’accord avec vous car, là où je vis, j’ai des amis musulmans qui sont très sympas et je suis presque sûr qu'ils n'ont jamais posé de bombe ».
 
Il a alors pris conscience de ce qu’il avait dit et a nuancé son propos : « Oui, évidemment, tous les musulmans ne sont pas mauvais ». Ce fut le début d’un rapprochement qui me permit de voir, par la suite, que ledit patron avait de nombreuses qualités.
 
Cet exemple cite un conflit évident en face à face. Certains sont beaucoup plus subtils et ne peuvent être repérés qu’après l'événement qui les ont engendrés.
 
Mais il y a de nombreuses autres façons d'utiliser vos valeurs pour améliorer votre qualité de vie et élever votre niveau de bonheur que de simplement analyser un événement passé.
 
Vous pouvez les utiliser soit pro-activement, soit, si elles sont bien ancrées, vous pouvez y avoir recours naturellement et, enfin, vous pouvez les utiliser rétrospectivement.
 
Et là réside la beauté et l'importance de comprendre vos valeurs : elles vous accompagnent constamment dans tout ce que vous faites et indiquent si vous êtes en mode pilote automatique ou en contrôle.
 
Je vais évoquer 4 de mes valeurs, sans ordre particulier, et expliquer comment je les utilise à mon avantage et dans quel contexte.
 

 

La valeur Paix (intérieure)

 
Quand je parle de paix, je veux toujours dire la paix de l’esprit. La paix dans le monde serait merveilleuse et j’y suis, évidemment, très favorable, mais à ce stade de notre développement, ça me semble encore prématuré de s’en faire un objectif à court terme.
 
Quoi qu’il en soit, la paix intérieure peut toujours être une réalité, peu importe les circonstances extérieures. Si vous la souhaitez, vous devez y travailler et persévérer.
 
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles je médite, mais la plus importante est d'essayer de cultiver la sérénité.
 
Les gens confondent parfois la sérénité avec l'apathie, alors qu’il n’y a aucun lien entre elles. La sérénité vous permet de conserver votre propre pouvoir personnel parce que vous décidez de réagir avec calme, peu importe les circonstances.
 
Cela ne signifie pas que vous ne serez jamais triste ou que vous serez dans un état permanent de bonheur, cela signifie simplement que vous ne passerez pas votre vie entière à réagir aveuglément à des situations, dont beaucoup ne sont même pas sous votre contrôle.
 
Pour moi, pour cultiver cette valeur, il me faut beaucoup de travail et c'est un travail qui ne finit jamais. J'ai certainement tendance à être sur la défensive et devenir grincheux si les choses ne vont pas comme je veux, mais la méditation et mon système de valeurs de vie m'aident à améliorer cet aspect de ma personnalité.
 
La méditation (ou devrais-je dire les méditations, car il en existe plusieurs formes) est une façon de renforcer la dimension innée de la valeur, dans ce sens que si l’on peut clairement voir et ressentir les effets bénéfiques de la méditation sur la paix intérieure, il est difficile d’en contrôler le processus précis. Pour moi, la méditation est un travail destiné à révéler l’inné, plus que de travailler l’acquis.
 
Le travail sur le système de valeurs laisse une plus large part à l’acquis. Il permet, en conscience, de trouver des pare-feu, des voies de substitution, quand l’une de ses composantes est en danger.
 
Pour prendre un exemple : je suis motard et, en conséquence, vivant dans une grande agglomération, chaque déplacement peut être, pour moi le dernier. Il suffit, comme c’est déjà arrivé, qu’un automobiliste fasse une bêtise et que la chance ne soit pas de mon côté pour que je dise adieu à ce monde cruel…
 
De ce fait, j’ai tendance à l’agressivité quand cela arrive. Je vous laisse imaginer…
 
Les deux dernières fois où ça m’est arrivé : la première, une automobiliste voit une place de stationnement libre du côté gauche de la chaussée. Elle braque pour l’atteindre au moment où j’arrivais à sa hauteur… Je vous laisse imaginer le carton, mais bizarrement j’en sors sans une égratignure. Première réaction de colère intérieure de ma part. Puis je me rends compte que ma valeur « vie » est complètement intacte. Je deviens donc subitement joyeux au point que l’automobiliste, d’un air soupçonneux, me demande pourquoi j’ai l’air si content, comme s’il y avait une arnaque dans le fait de me faire renverser par elle. Je lui réponds « parce que je suis toujours vivant », ce qui la laisse sceptique...
 
La seconde : un automobiliste, alors que je suis sur la voie de droite, se rabat malgré mes avertissements lumineux en me serrant contre le trottoir. Je m’en tire tant bien que mal. Je reviens à sa hauteur, prêt à lui sauter à la gorge et commence à lui demander pourquoi il a fait ça. Il me répond simplement « parce que je ne vous avais pas vu ». Cette réponse me permet de me brancher sur ma valeur « tolérance ». Je lui réponds : « c’est vrai que ça peut arriver à tout le monde ». La pression retombe et je retrouve instantanément paix et sérénité.
 
J’ai utilisé ces deux exemples pour illustrer le fait que la paix intérieure n’est pas forcément, pour les gens peu doués comme moi, un état permanent et invariable, mais que, grâce à un système de valeurs suffisamment ancré en soi, il est possible de faire appel à d’autres valeurs pour y parvenir quasi instantanément. Le résultat est que l’on est plus heureux, en meilleure santé et plus efficace.
 
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