L’anxiété et la dépression se propagent dans le monde occidental, hors de tout contrôle et sans aucun signe de ralentissement.

 

Les prescriptions de médicaments pour ce type de problèmes atteignent des niveaux ahurissants alors que les gens essaient de comprendre comment être heureux dans un monde généralement déprimant.

 

C’est une bataille difficile qui ne fera que s’aggraver, tant il est vrai que nous sommes les responsables de notre propre misère.

 

Et quand je dis « nous », je ne veux pas dire nécessairement que nous générons nos propres anxiété et dépression, même si c’est parfois le cas.

 

Mais à un niveau sociétal, nous en rajoutons largement.

 

 

Une industrie de la peur

 

Le travail numéro un des chaînes d’information n’est pas de vous informer, ce n’est pour elles qu’un objectif accessoire. C’est plus une couverture sous laquelle ils opèrent pour se maintenir un semblant de crédibilité.

 

Leur travail numéro un est de générer des revenus par la peur (ou au moins par l’émotion).

 

Bien sûr, il existe des journalistes, passionnés et honnêtes, qui souhaitent vraiment découvrir le fond des choses, exposer les torts du monde et, espérons-le, en faire un meilleur endroit.

 

Mais en tant qu’industrie, elle ne traite que de peurs et d’émotions.

 

Vous ne risquez pas d’être un téléspectateur assidu si le message des actualités est : « Aujourd’hui, 45 millions d’enfants n’ont pas été maltraités, n’ont pas été harcelés à l’école et ils ont tous fait leurs devoirs ».

 

En revanche, une histoire du genre « un enfant enlevé sur le chemin de l'école par un pédophile connu » vous fera probablement regarder, surtout si vous avez des enfants.

 

Cela augmentera également votre niveau de peur, même si ce n'est que très progressivement.

 

À cause des médias sociaux et des communications modernes, de telles histoires se propagent comme une traînée de poudre.

 

 

L'heuristique de disponibilité

 

Il existe quelque chose en psychologie appelé l'heuristique de disponibilité.

 

Une heuristique est fondamentalement un raccourci dans notre pensée qui nous permet de prendre des décisions plus rapidement et cela peut être très utile.

 

Cependant, cela est souvent susceptible de corrompre nos pensées et de les rendre inexactes.

 

À cause des reportages et de l'utilisation des médias sociaux, la plupart des parents vous diront que le monde est un lieu de plus en plus dangereux et qu’il serait bon de vous inquiéter pour vos enfants. Mais est-ce vraiment la réalité ?

 

Les statistiques ne corroborent pas réellement cette croyance.

 

Nous assistons aux horribles attentats à Paris et sommes bouleversés, scandalisés par les actions de quelques personnes.

 

Oui, 12 personnes sont mortes dans un acte barbare, odieux et dégoûtant, mais cela ne représente que moins de 2 jours de tués sur la route.

 

Pourtant, ces derniers ne font pas les gros titres et la plupart d’entre nous ne s’en inquiète qu’accessoirement.

 

Le but du terrorisme est de répandre la terreur et de faire croire que l’on coure plus de risques que réellement.

 

Quand nous voyons heure après heure la couverture du terrorisme, l'heuristique de disponibilité entre en jeu et nous commençons à penser que cela représente une menace beaucoup plus grande pour notre propre sécurité que ce qu’elle n’est en réalité.

 

 

La réalité du danger

 

Vous courez un risque incommensurablement plus élevé d'être assassiné par un membre de votre famille, de mourir d'une piqûre d'abeille ou de vous noyer dans votre bain que d’être assassiné par des terroristes. Ça, c'est un fait.

 

Pourtant, si vous écoutez les chaînes d'informations, vous pourriez être persuadé que la fin du monde est imminente.

 

C’est peut-être le cas, mais cela ne s’est pas encore produit.

 

Il est tout à fait peu probable que vous soyez tué par un terroriste, que vous attrapiez le virus Ebola ou que votre enfant soit enlevé parce que vous avez été trop flemmard pour l’accompagner à l’école.

 

 

La peur fait vendre

 

Le principal ingrédient de base de la vente est la peur.

 

Plus une personne, voire une entreprise, a peur des choses, plus elle a de chances d'acheter ce qu'elle perçoit comme une solution.

 

Microsoft a largement surpayé lors de l’acquisition de Skype en raison de ses craintes.

 

Ils ont payé 8,5 milliards de dollars alors qu'en réalité, la valeur était probablement plutôt dix fois moindre pour une entreprise qui, au cours des 6 mois précédents, n'avait réalisé qu'un bénéfice de 11 millions de dollars.

 

Alors, pourquoi l'ont-ils fait ?

 

Parce qu'ils avaient peur que Google l'achète et domine ce marché comme presque tous les autres.

 

Si vous passez plus d'une demi-heure à écouter des publicités à la radio ou à les regarder à la télévision, vous remarquerez que la grande majorité tente d'instiller la peur.

 

Certaines sont très subtiles, voire imperceptibles, d’autres clairement plus évidentes.

 

 

La carte de la peur est TOUJOURS sur la table

 

Comment la publicité d'une voiture peut-elle utiliser la peur pour vous inciter à acheter ?

 

Les marques comptent sur la peur du spectateur de ne pas présenter la bonne image au volant, ou de craindre un manque de fiabilité de son véhicule, au risque de tomber en panne au milieu de la pampa (et il n’y aura pas toujours une équipe de rugbymen pour vous secourir).

 

Vous pouvez également craindre que l’offre spéciale en cours ne prenne fin, vous privant de la chance inouïe d’obtenir la voiture de vos rêves avec 0% de réduction et de pouvoir l’acquérir en seulement 197 échéances.

 

Tout est question de peur :

Peur pour votre santé Peur pour la santé de vos enfants,

Peur de ne pas être financièrement à l’abri,

Peur de manquer,

Peur de ne pas être informé,

Peur que d’avoir l'air bête,

Peur de ne pas être assez bon par rapport aux stéréotypes ridicules édictés par les médias.

 

 

La peur au travail

 

Même les employeurs utilisent la peur, à la fois ouvertement et plus sournoisement.

 

Sous forme de menaces de perdre votre emploi si vous n’acceptez pas d’assumer le travail d’un collègue qui a été mis à pied, même si votre rémunération reste la même.

 

Ou plus sournoisement, en encourageant la culture de celui ou celle qui travaille le plus longtemps et prend en charge la plupart des projets, peu importe les effets pour leur santé et / ou leur vie de famille.

 

Les parents aussi utilisent souvent la peur pour amener les enfants à faire face à leur vision de la réalité.

 

« Si tu ne réussis pas à l’école, tu n’iras pas à l’Université et tu n’obtiendras jamais un travail décent ».

« Si tu ne vas pas te coucher, le père Noël ne viendra pas ».

« Si tu ne manges pas ta soupe, tu seras privé de dessert ».

 

Il parait impossible d’avoir un monde sans peur. Pour des raisons de survie, nous sommes déterminés à en être plus conscients que du plaisir.

 

Il est également impossible de ne jamais l'utiliser.

 

Est-ce que je ne l'utilise pas ce post, dans une certaine mesure, pour vous amener à avoir un nouveau regard sur la peur et peut-être en être plus conscient pour réévaluer votre relation avec elle ?

 

 

Alors, que faisons-nous pour réduire la peur ?

 

Les États-Unis représentent environ 5% de la population mondiale, mais consomment 75% des médicaments sur ordonnance dans le monde (source : Office des Nations Unies contre la drogue et le crime) .

 

Les plus gros consommateurs d’antidépresseurs au monde ? Les Islandais… (source étude OCDE 2017). Les français n’arrivent qu’en vingtième position. Vous voyez, les choses ne sont pas si noires que ça pour nous.

 

Cette étude de l’OCDE rappelle que le suicide est la deuxième cause de décès chez les 15-29 ans alors que la dépression est la troisième cause de maladie chez les adolescents.

 

La peur est au centre de ce phénomène.

 

En gros, ils ne sont pas nés comme ça, nous (la société) les avons rendus comme ça. Nous sommes responsables, en quelque sorte.

 

Je doute que cet article puisse changer le monde, mais j’espère que cela vous permettra de reconsidérer votre peur et je vous demanderai de vous poser les questions suivantes :

 

Dois-je regarder autant les nouvelles télévisées si cela me fait déprimer ? Est-ce qu'être informé est plus bénéfique que d'être heureux ?

Dois-je m'endetter outrancièrement pour suivre mes amis et conserver mon statut social ?

Dois-je rester dans mon travail stressant (et le stress est très voisin de la peur, soit dit en passant) quand cela a un impact négatif sur ma santé ?

Puis-je m'arrêter un instant et réfléchir à la question de savoir si rater cette offre promotionnelle d'un jour est si grave ?

Puis-je utiliser des encouragements positifs avec d'autres (surtout les enfants) plutôt que des menaces ?

Puis-je décider de m’arrêter deux secondes pour réfléchir, lorsque j’ai peur de quelque chose, et essayer de comprendre si cela présente réellement un danger ou si c’est mon cerveau qui prend un raccourci abusif ?

 

Il existe des méthodes qui visent à faciliter cette prise de conscience, comme la méditation, et d’autres qui sont censées lutter contre les peurs, comme les statistiques ou l’alcoolisme… La première est certainement mieux connectée à votre bonheur que la seconde…. Cela va sans dire. Je ne mets évidemment pas les deux méthodes sur un même pied. C’était juste pour faire un trait d’humour… désolé… même s’il semble que la seconde méthode soit plus répandue que la première…

 

Une autre méthode vraiment efficace, mais seuls les initiés seront susceptibles de me croire, passe par l’utilisation des valeurs de vie.
Quand elles sont correctement travaillées, on sait que c’est elles qui constituent notre moi profond. A partir de là, les prioriser, et se faire confiance à travers elles, permet de ne plus avoir peur de grand-chose.

 

Dans la mesure où vous êtes toujours à même de contrôler vos valeurs de vie et que c’est ce qui vous constitue fondamentalement, il n’existe aucun réel danger existentiel. Le reste relève d’un minimum de prudence et des intentions de la vie à votre égard.

 

Essayez et vous constaterez l’efficacité de la démarche… si vous voulez…

 

 

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Part 4 :  une entreprise responsable : un protecteur du futur.

 

 

Dans trois précédents posts, nous avions vu trois des caractéristiques de l’entreprise responsable, à savoir qu’elle se devait d’être honnête et juste, puis une citoyenne active, enfin un employeur responsable. Le quatrième rôle que doit être capable d’assumer une entreprise se voulant responsable est de protéger le futur commun, c’est-à-dire avoir la capacité à inscrire son action dans le long terme.

 

Pour ce faire, elle doit porter son attention, notamment, sur les trois points suivants :

 

. Assumer ses devoirs pour protéger la nature et conserver ses ressources limitées


. Enrichir le monde de la connaissance et de l’expérience pour promouvoir une meilleure régulation au bénéfice de la société dans son ensemble plutôt qu’à la protection des intérêts personnels


. Investir dans le développement des compétences

 

 

Ces points, qui semblent frappés au coin du bon sens, sont, toutefois, parmi les plus compliqués à mettre en pratique au sein du monde de l’entreprise.


Il s’agit, en effet, d’appliquer une vision à long terme dans un univers où le court terme prime généralement pour des raisons qui ne sont pas absurdes :


. La vision à long terme génère des coûts dont on ne connait pas la rentabilité (et parfois il n’y en a aucune pour l’entreprise elle-même). Comment justifier économiquement, alors, d’investir sans retour sur investissement ?


. La Direction d’une entreprise est souvent jugée, par ses actionnaires, sur ses résultats annuels et non sur son intégration harmonieuse à son environnement. Comment conserver son poste à la Direction d’une entreprise si les actionnaires ne suivent pas ?


. Le savoir-faire d’une entreprise constitue un actif pour elle, un élément constitutif de sa valeur propre (notamment financière). Enrichir le monde de connaissances, pourquoi pas, mais si cela revient à faire perdre de la valeur à l’entreprise par la vulgarisation de ce qui constitue sa spécificité, les actionnaires suivront-ils ?


Seul le point concernant l’investissement en compétences parait facile à mettre en pratique par le fait qu’il aille dans le sens à la fois des intérêts de l’entreprise et de ceux de de la société dans son ensemble.

 

 

 

Assumer ses devoirs pour protéger la nature et conserver ses ressources limitées

 

Il semble que ce point particulier ne puisse être raisonnablement envisagé que dans le cadre d’une obligation légale.

 


C’est dans ce domaine, notamment, que le rôle de l’état, donc de la collectivité, doit s’exercer pour assumer son rôle d’assistance et de coordination en vue du bien commun.

 


Comment mettre d’accord une Direction d’entreprise qui, malgré toute sa bonne volonté, est jugée sur ses résultats, et des actionnaires qui, eux, attendent de la rentabilité pour honorer un certain retour sur investissement ?


La contrainte légale et commune à toutes les entreprises semble, encore à l’heure actuelle, être la seule issue possible, même si, compte tenu des contraintes de la mondialisation, elle n’est qu’une solution imparfaite.


On observe cette imperfection dans de nombreux secteurs, de l’agriculture à l’industrie, dans lesquels les producteurs nationaux, soumis à la loi française, sont en concurrence avec des entreprises étrangères, dont les législations locales n’imposent pas les mêmes obligations.


Face à cette imperfection, il serait tentant de baisser les bras en se disant qu’il n’existe pas de vraie solution.


En fait, les solutions sont déjà en cours de mise en place, mais elles prendront du temps pour produire des effets sensibles.


C’est le cas, notamment de la démarche de mise en place de labels spécifiques : bio, éco responsable, etc.


Pourquoi nécessitent-elles autant de temps ?


Parce qu’il faudrait qu’elles se généralisent à l’ensemble des secteurs économiques d’une part, parce qu’il faudrait que les consciences des consommateurs (particuliers comme entreprises) acceptent que consommer des produits labellisés de la sorte est une question de survie de l’humanité d’autre part, et enfin parce qu’il faudrait que l’état ait un peu moins besoin d’argent pour pouvoir mettre en place une fiscalité adaptée à un mode de production nécessairement plus coûteux.


Vous pensez qu’envisager les choses ainsi est un combat perdu d’avance ?


Je fais partie de ceux qui refusent de considérer que l’évolution des consciences est un mur infranchissable, que l’humain est un domaine figé dont les penchants égoïstes sont une donnée fixe et non un paramètre évolutif. Encore faut-il s’attaquer réellement au problème, autrement que par la propagation d’une pensée unique dépourvue de sens profond…

 

 

Enrichir le monde de la connaissance et de l’expérience pour promouvoir une meilleure régulation au bénéfice de la société dans son ensemble plutôt qu’à la protection des intérêts personnels

 

La première partie de l’énoncé de ce point ne pose pas de problème particulier, dans la mesure où l’on raisonne en général. En effet, tout progrès dans la connaissance et l’expérience enrichit le monde. Par principe.


La difficulté survient dans la seconde partie de l’énoncée, quand il s’agit de l’appliquer pour une meilleure régulation au bénéfice de la société dans son ensemble.


Il faudrait définir avec précision ce que l’on entend par « promouvoir une meilleure régulation au profit de la société dans son ensemble ». Que veut dire le mot « régulation » ? Régulation de quoi ?


En tout état de cause, s’il s’agit d’enrichir le monde, cela passe par un partage de connaissances et d’expériences acquises par une entreprise.


Dans un monde concurrentiel, il paraît difficile d’envisager qu’une entreprise partage gratuitement avec la collectivité ce qui fait sa particularité, ce sur quoi elle base son activité marchande, bref son gagne-pain. Ce serait demander à Coca-Cola de publier la recette de son breuvage, ou à Chanel de rendre publique sa recette du N°5. Pas très réaliste tout ça…


Ce point est donc, à mon sens, plus prendre dans le sens d’une démarche tendancielle que d’un objectif à atteindre dans l’absolu. Enrichir le monde dès que cela est possible sans remettre en cause la survie de l’entreprise.


Sinon, ladite entreprise risque de perdre sa spécificité, donc ses marchés et devra sans doute rapidement fermer boutique. Sa disparition entrainerait donc l’impossibilité, pour elle, de continuer à progresser dans la connaissance et l’expérience, et d’enrichir le monde. Où serait le bénéfice commun ?


Appliquer ce point nécessite une attention précise et permanente, à l’intérieur de l’entreprise, pour pouvoir discerner ce qui constitue son fonds de commerce et doit être préservé, et ce qui est de nature à pouvoir être rendu public pour faire progresser la communauté dans son ensemble sur le long terme.


C’est la valeur « Partage » qu’il faut mettre en pratique, ce qui est toujours délicat.


A quel moment et avec quelle mesure le partage devient-il bénéfique pour tous, sans porter préjudice à celui qui est à l’initiative du partage et sans amputer celui qui reçoit de sa capacité de progression par le fait de lui apporter une solution sans qu’il n’ait eu à faire l’effort de la trouver lui-même ?


Il me semble que c’est à définir au cas par cas et que, en la matière, aucune règle précise ne puisse être édictée. Toutefois, si la Direction d’une entreprise n’a pas conscience de l’importance de la valeur « Partage », il n’y a aucune chance qu’elle n’applique concrètement cette communication sur le savoir de son entreprise.


En la matière, encore une fois, c’est la formation des consciences personnelles, et non une recette collective, qui permettra de généraliser une telle démarche.

 

 

Investir dans le développement des compétences

 

Ce point n’est pas nouveau. Investir dans le développement des compétences, c’est investir dans un avenir en progression.


C’est une question de bon sens et, mis à part un de mes anciens patrons qui refusait avec obstination que ses collaborateurs se forment, au nom de : « vous êtes formés, maintenant il faut travailler ! », peu de responsables ignorent que le développement des compétences est un chantier sans fin et nécessaire pour rester compétitif sur le long terme.


La question qui peut se poser pourrait être : quel type de compétences souhaite-t-on développer, qui soient de nature à protéger le futur commun ?


Certes les compétences techniques sont indispensables à de nombreux titres : trouver de meilleures solutions à la résolution de problèmes touchant, notamment, l’écologie au sens large, permettre le progrès social, etc.


On peut, en revanche, déplorer que le monde de l’entreprise n’accorde qu’une place minime au développement des compétences en matière humaine ; en matière de développement de la personne humaine dans sa relation avec elle-même, avec les autres et avec son environnement en général.


Penser que ce domaine est du ressort de la vie personnelle et que, en conséquence, l’entreprise n’a pas de rôle à jouer en la matière mène celle-ci à se priver d’un des leviers principaux lui permettant non seulement de protéger le futur commun, mais également de se protéger elle-même de la manière la plus efficace qui soit.


C’est une évidence que j’énonce, mais la protection du futur commun passe forcément par l’élévation du niveau de conscience de chacun et, en la matière, le monde de l’entreprise a son rôle à jouer, même s’il s’en défend.


Cette démarche peut prendre du temps pour être menée à son terme, mais on ne préserve pas le futur commun avec quelques recettes immédiates ou avec des seules lois… Malheureusement…


Être une entreprise responsable devrait passer par assumer la responsabilité d’avoir un rôle dans l’élévation du niveau de conscience de chaque membre qui la compose.


Encore faudrait-il en avoir conscience…

 

Les caractéristiques premières d'une conscience élevée sont doubles : d'une part la conscience que son niveau peut progresser à l'infini et d'autre part le désir de la faire progresser en permanence.

 


Alors, Mesdames et Messieurs les Dirigeants, vous avez peut-être le sentiment d’être à la quintessence des niveaux de conscience possibles… Et si ce n’était pas encore tout à fait le cas, seriez-vous preneurs d'une méthode pour progresser en la matière ?

 

TOP VIE !

Un petit post pour vous donner un exemple de la façon dont la vie fonctionne.


L’autre jour, à la fin d’une journée de travail, en guise de détente, je me suis retrouvé devant l’émission de TV « Top chef ». Je ne suis pas particulièrement « cuisine », mais je trouve intéressant de voir des personnes se défoncer pour sortir le meilleur d’elles-mêmes et, également… de les voir travailler quand je me repose…


Au cours de cette émission, que vous connaissez sûrement, il y avait une épreuve consistant à réaliser, par équipes de deux personnes, un plat de fruits de mer.


Toutes les équipes en lice avaient des concurrents qui travaillaient ensemble dans une harmonie industrieuse, sauf une.


Constituée d’un homme et d’une femme, cette dernière équipe, malgré les tentatives répétées de la candidate pour nouer une communication positive avec son coéquipier, ne parvenait pas à se coordonner sur un plat comportant deux assiettes.


Lui, sûr de sa recette (c’est vrai qu’il avait l’air très compétent), refusait obstinément de tenir compte de celle de sa coéquipière pour que l’adaptation de chaque recette puisse faire un ensemble cohérent.


Elle, moins expérimentée, mais, semble-t-il assez douée, essayait désespérément de l’inciter à communiquer, mais se heurtait à un mur.


Le résultat probable n’a pas manqué de se produire : le plat a été mal noté et l’équipe ne s’est pas qualifiée directement.


La suite était que les chefs dirigeants les deux équipes non qualifiées devaient désigner l’un de leurs équipiers comme éliminé potentiellement du concours, sauf à être rattrapé en gagnant une dernière épreuve où les deux concurrents s’affronteraient.


Ça n’a pas manqué, exaspérée par le comportement de son candidat, la chef désigna l’individualiste forcené comme devant aller concourir en « dernière chance ». Celui-ci, au lieu de faire amende honorable, n’a pensé qu’à se justifier, montrant par là qu’il n’avait pas tirer les enseignements de sa mésaventure.


L’histoire ne s’arrête pas là.


Opposé à un jeune cuisinier de niveau visiblement inférieur, le candidat individualiste avait toutes les chances de supplanter son rival de la tête et des épaules. Les jeux étaient quasiment faits avant même que l’épreuve ne commence.


Et pourtant, l’individualiste fit une erreur vraiment grossière en manquant complètement la cuisson de son plat. Tout était parfait, sauf que l’ingrédient principal n’était pas assez cuit…


L’autre candidat avait également fait des erreurs, mais moindres que son « adversaire ».


Logiquement, l’individualiste s’est fait définitivement éliminer du concours. Dommage pour lui…

 

 

 

Je trouve qu’il y a des enseignements à tirer de cette anecdote.


Non pas que ce soit « MAL » d’être individualiste ; non pas que le « BIEN » triomphe toujours, mais sur le fonctionnement même de la vie.


En refusant, de façon répétée, le lien que souhaitait instaurer sa coéquipière, le candidat s’est délibérément et obstinément placé dans un environnement de séparation.


Il a donc généré des réactions de séparation de la part de son entourage – ce n’est sans doute pas la meilleure réaction, mais celle-ci obéit toutefois à une certaine forme de logique – qui l’a sciemment mis en danger.


La séparation générant l’isolement, il n’a pu compter que sur ses propres forces pour affronter la dernière épreuve.


Et là, la vie s’en est mêlée. Devant son refus de progresser en apprenant la leçon à tirer de la séquence, la vie n’avait d’autre choix que de corser l’épreuve personnelle de ce candidat en le confrontant à l’élimination.


Elle lui a donc laissé faire une erreur de débutant, sans rapport avec son niveau réel de cuisinier, et le voilà face à lui-même et à son échec. En apprendra-t-il quelque chose ? Nous ne le saurons vraisemblablement jamais, mais c’est tout ce qu’on peut lui souhaiter.

Alors, un tel enchainement de situations ne se déroule pas toujours aussi rapidement qu'une émission de télévision. Cela peut prendre des mois, même des années (j'ai connu une telle situation qui a pris 5 ans à se dénouer), mais dans la mesure où c'est le système de fonctionnement de la vie, il suffit d'être à la fois obstiné et patient pour constater, dans les faits, la véracité de cette affirmation.

 

 

 

 

La conclusion de tout cela pourrait être : méfiez-vous des personnes que vous considérez comme faibles car elles sont en demande de liens. Elles prouvent, par-là, non pas leur dépendance, mais leur sens de l’unité. Elles sont donc beaucoup plus fortes que vous ne le pensez et, si vous les négligez, cette négligence sera la source de votre perte, dont vous serez le seul artisan.


N’oubliez jamais : la vie est plus intelligente que nous ! Elle ne fait pas de cadeau à ceux qui veulent délibérément ignorer la manière dont elle fonctionne.

 

Part 3 : Une entreprise responsable : un employeur responsable.

 

 

Dans deux précédents posts, nous avions vu l’une des caractéristiques de l’entreprise responsable, à savoir qu’elle se devait d’être honnête et juste, puis une citoyenne active .

Le troisième attribut que doit être capable d’assumer une entreprise se voulant responsable est sa responsabilité en tant qu’employeur, c’est-à-dire sa capacité à prendre en compte les êtres humains qui la composent.

 

A travers son mode de fonctionnement, une entreprise se voulant être un employeur responsable doit remplir quatre principaux critères :

. Traiter tout le monde avec dignité, et fournir une rémunération équitable à tous,
. Permettre et accueillir un dialogue constructif sur son comportement en restant fidèle à ses objectifs,
. Favoriser l’innovation, le leadership et la responsabilité personnelle,
. Protéger et encourager tous ceux qui travaillent pour l’entreprise pour assurer qu’ils puissent aussi apprendre, contribuer à l’effort commun et prospérer.

 

 

1. Traiter tout le monde avec dignité, et fournir une rémunération équitable à tous.

 

Traiter une personne avec dignité, selon la définition du dictionnaire, consiste à considérer quelqu’un, non pas comme un moyen, mais comme une fin en soi.


On voit que, dans notre organisation de production actuelle, envisager les choses de cette manière constitue une vraie gageure. Considérer le bonheur des membres de l’entreprise comme primant sur le niveau de rentabilité… J’ai presque l’impression de dire une grossièreté en avançant un tel postulat tellement il semble naïf et déconnecté des réalités.


Les exemples d’entreprises ne considérant certains de leurs collaborateurs que comme des moyens de production sont légions, notamment dans les grands groupes, et rares les exemples contraires.


Il est, en effet, plus simple, pour des dirigeants, de se contenter de chiffres comme outil de gestion plutôt que de plonger dans la complexité de la gestion de la dignité humaine. D’autant plus que les syndicats, contrepouvoir nécessaire, ne facilitent pas toujours les choses en s’arrogeant souvent le monopole de ce sujet.


Pourtant, préserver la dignité de chaque membre de l’entreprise, au-delà d’une approche morale, est une démarche économiquement justifiée.


Ne pas considérer la rentabilité comme primant sur tout le reste ne consiste pas à en minorer l’importance. Nous savons tous que seule une entreprise rentable est pérenne et que, si elle ne l’est pas, elle disparait, comme les emplois qu’elle propose et que, sans emploi, ses ex-salariés risquent fort de perdre en dignité.


Le sujet est, en fait, de considérer que la rentabilité est une conséquence et non un but. Pour cela il faut des dirigeants capables de prendre de la hauteur. Il faut des leaders à même d’envisager le fait que sécuriser la rentabilité passe moins par un contrôle pointilleux de chaque action des collaborateurs que par la certitude qu’en défendant des valeurs élevées chacun donnera le meilleur de lui-même et génèrera un cercle vertueux de rentabilité.


Bisounours ? Peut-être… Plus difficile qu’une gestion priorisant avant tout la rentabilité ? C’est certain, mais tout bon dirigeant sait que c’est dans le dépassement de la difficulté que réside la performance.


La difficulté vient, notamment, du fait que, si certaines règles de fonctionnement peuvent être mises en place au niveau de l’entreprise et imposées aux collaborateurs par des procédures normées (payer les fournisseurs ou les taxes rapidement, par exemple), sur le sujet de la dignité des collaborateurs comme sur celui de l’équité de rémunération, seule la qualité des hommes qui composent l’organisation peut permettre d’atteindre un tel objectif.


Va-t-il falloir, dès lors, se résoudre à faire confiance à l’être humain pour assurer la pérennité du système capitaliste ? Peut-être qu’en acceptant de le former, non pas seulement à des savoir-faire techniques, mais à des systèmes de comportement et de pensée, cette confiance deviendrait-elle possible…

 

 

2. Permettre et accueillir un dialogue constructif sur son comportement en restant fidèle à ses objectifs.

 

Sur ce point, il s’agit de construire et d’animer un mode de relations entre individus qui ne soit pas basé sur la rivalité et la concurrence, mais sur l’enrichissement par le respect de la différence.


Il ne s’agit pas d’être totalement perméable à toutes les critiques, ce qui aboutirait à une déstabilisation néfaste de l’individu, il s’agit de bénéficier de l’apport que constitue la différence de l’autre.


La Direction d’entreprise peut mettre en place des occasions, organiser les circonstances pour construire et mener ce dialogue. Cela aura pour avantage de lui fournir un cadre « institutionnel ». Le qualificatif de « constructif » ne peut toutefois se décréter et le dialogue ne peut l’être que dans la mesure où les hommes qui le mènent en ont la volonté, ont conscience des enjeux que cela représente et adhèrent à cette vision des choses.


Seule une bonne connaissance de soi-même, de ses valeurs, du sens de son action et de ses objectifs permet d’affronter la différence, et donc le dialogue, pour s’en enrichir sans s’en fragiliser.


Certaines techniques comme celle de l’évaluation du « 360° feedback », introduites dans les années 90, vont dans ce sens et présentent l’avantage d’apporter la vision de ce qu’une personne génère comme réaction dans son entourage, mais elles ont également l’inconvénient de ne susciter que des appréciations anonymes et donc de ne pas être un dialogue. L’aspect progrès est unidirectionnel et pas autant fédératif qu’il pourrait l’être. Si une remarque se répète parmi les avis recueillis, on aura tendance à la considérer comme justifiée, ce qui n’est pas forcément le cas. On raisonne, en fait plus en termes de statistique que de dialogue.


En tout état de cause, pour être en mesure de tirer parti pleinement d’un dialogue sur son comportement, il faut avoir une personnalité suffisamment forte, au sens de stable. Sans cette stabilité toute remise en question devient agression, l’agression fragilise, la fragilisation génère la peur, la peur entraine un besoin de protection qui se concrétise souvent par le refus d’évoluer.


Le sujet devient, encore une fois, la prise en compte de la qualité de l’humain dans un raisonnement d’entreprise. La grande qualité de l’humain est de pouvoir évoluer à l’infini. Peut-être que si les dirigeants acceptaient d’assumer un rôle de construire l’être humain à travers une promotion résolue des comportements fédératifs en entreprise, les collaborateurs seraient renforcés et, ainsi, plus à même de participer à leur progression mutuelle. La première à en bénéficier, en termes d’efficacité, serait l’entreprise elle-même.

 

 

3. Favoriser l’innovation, le leadership et la responsabilité personnelle.

 

C’est, en quelque sorte, ce à quoi l’on aboutit en ayant correctement mis en place le point précédent.


Accoutumé à une remise en question, à travers une confrontation directe constructive avec l’opinion de l’autre, le collaborateur normalise de lui-même une attitude de curiosité et d’exploration de voies nouvelles.


Si cette évolution dépend, bien entendu, de la personnalité de chacun, le fait d’être à l’origine d’une innovation, même mineure, va stimuler le désir du collaborateur d’être à la manœuvre pour sa mise en place concrète. C’est donc un moyen efficace de faire émerger les talents de leader là où ils se trouvent, au plus grand bénéfice de l’organisation à laquelle ils appartiennent.

 

 

4. Protéger et encourager tous ceux qui travaillent pour l’entreprise pour assurer qu’ils puissent aussi apprendre, contribuer à l’effort commun et prospérer.

 

Exiger de chaque membre de l’entreprise qu’il soit un leader charismatique serait, toutefois, une aberration, tant les personnalités peuvent être diverses.


Si le besoin de sécurité, donc de protection, est unanime, il s’exprime à des niveaux différents selon les personnes.


Le premier challenge concernant ce point de la protection dirigée des salariés est de repérer et définir les niveaux et formes de protections à mettre en place.


La loi (Art. L. 4121-1 et suivants du Code du travail) aide en la matière :
L'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Ces mesures comprennent :


• des actions de prévention des risques professionnels et de la pénibilité au travail,
• des actions d'information et de formation,
• la mise en place d'une organisation et de moyens adaptés.


Les principes généraux de cette obligation de l’employeur sont, notamment :
. Eviter les risques,
. Evaluer les risques qui ne peuvent pas être évités,
. Combattre les risques à la source,
. Adapter le travail à l’homme,
. Tenir compte de l’état d’évolution de la technique,
. Favoriser les solutions les moins dangereuses possibles,
. Planifier la prévention,
. Prendre des mesures de protection collective,
. Donner des instructions appropriées aux travailleurs.

 

Le souci est que seule l’implication de chacun permet d’atteindre un niveau de protection global suffisant. Mettre à la seule charge de l’employeur ce sujet rend difficile une protection concrète efficace.


Je suis presque certain que, parmi les rares dirigeants de grands groupes ayant été pénalement mis en cause pour harcèlement moral, à peu près aucun d’entre eux n’étaient informés préalablement de la survenance et du développement de telle ou telle situation de harcèlement moral au sein de leur entreprise.


Ceux qui le sont ont d’ailleurs tendance, par souci de protection d’eux-mêmes, à pousser vers la sortie les collaborateurs représentant une menace potentielle… En la matière, il semble que la loi fabrique plus de chômeurs que de bonheur au travail…


Dans ce quatrième point il y a une dimension d’unité au sein de l’entreprise que l’on ne peut ignorer valablement. La protection des salariés, pour être efficace, doit reposer sur chacun, à son niveau. Si je veux me protéger, j’ai besoin de la protection de mon voisin, donc de sa solidarité.


C’est ce qui est mis en avant dans les unités combattantes de l’armée. Pour être efficaces, elles doivent compter sur un encadrement compétent, certes, mais également sur le voisin immédiat sans lequel il n’y aurait, souvent, pas de survie possible.

 

 

 

 

 

Lorsqu’un système privilégie la concurrence, la compétition, voire la rivalité, la protection de l’ensemble en est forcément menacée, à tous les niveaux.


Former le personnel et prendre des mesures en matière d’unité, de solidarité, n’est peut-être pas la meilleure voie pour exercer un pouvoir absolu sur les personnes qui composent l’entreprise, mais c’est certainement la meilleure pour assurer une protection optimale tant à ces personnes qu’à l’entreprise elle-même.


L’organisation professionnelle qui semble, en tout cas dans l’imagerie populaire, correspondre le mieux pour illustrer l’esprit que doit adopter une entreprise en son sein afin de développer le potentiel de ses collaborateurs pourrait être « l’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France » : excellence, innovation, accueil, communauté, transmission et partage font partie de son ADN.


N’ont-ils pas l’air heureux ? Peut-être le monde de l’entreprise pourrait-il s’en inspirer pour évoluer…

 

 

P.S. : Patrice, où es-tu sur la photo, je n’ai pas réussi à te trouver…

Ne faites pas confiance à votre cerveau, car vous connaissez probablement déjà très bien ses impressionnantes capacités d'auto-sabotage.

Une glace à 2 heures du matin, ça vous tente ? Vous avez des doutes avant de vous lancer dans un entretien d'embauche ?

Mais aujourd’hui, je veux parler d’une autre façon dont notre cerveau cherche à nous berner, en obscurcissant notre vision de l’avenir afin que nous puissions faire des choix stupides en matière de bonheur.

À titre d’exemple, considérons la perte de poids. Cela ressemble à un objectif simple, qui nous rendra plus heureux de façon quasi-garantie, non ?

Pensez-y à deux fois.

 

Mensonges par omission

Lorsque nous pensons changer quelque chose dans nos vies, nous évoquons notre vision de l’avenir : quand nous serons plus mince, que nous aurons plus de réussite professionnelle ou plus de chance en amour.

Le problème est que ces images ont tendance à ne pas tenir compte d’une tonne de choses, et que ces choses laissées de côté ont un impact énorme sur notre bonheur.

Pourquoi perdre du poids ? Nous nous voyons enfiler une petite robe noire (surtout les femmes…) ou des costumes slim, recevoir des compliments et déambuler fièrement sur la plage.

Ce que nous ne voyons pas, c’est toutes les implications dans notre vie. Peut-être que notre épouse pourrait se sentir en porte-à-faux de nous voir être soudainement devenu « un autre » et craindre que nos centres d’intérêts incluent la séduction d’autres femmes...

Peut-être serons-nous ruinés parce que nous aurons dû dépenser des milliers d’euros dans une nouvelle garde-robe.

Peut-être devrons-nous passer le reste de nos vies à nous priver et à ressentir la faim constamment pour garder notre nouveau poids.

Peut-être que, même sur un visage amaigri, notre nez ressemblera toujours à un bec de perroquet.

Donc, à moins de relire cet article chaque fois que nous faisons une projection sur notre bonheur — ce qui est souvent le cas puisque nous passons 12% de notre temps à penser à l’avenir — nous risquons de probablement tout gâcher.

 

Malheureuses Comparaisons

De là où vous êtes, perdre 15 kilos peut vous sembler une aubaine.

Dans votre esprit, vous comparez ce nouveau « vous » en bikini, bondissant sur une plage, à la version altérée que vous voyez dans le miroir.

Bien sûr, perdre du poids vous rendrait plus heureux !

Le poids ne baisse pas en une semaine, à moins que vous ne soyez un concurrent de Koh-Lanta. Lorsque vous aurez perdu 25 kilos, vous aurez passé des semaines à vous concentrer sur votre poids-cible.

Les changements ont été lents, réguliers et à peine perceptibles.

Mais désormais, surgit une comparaison différente dans votre tête : votre amie qui, elle, est encore plus mince que vous, avec des triceps d’une fermeté absolue.

Soudain, vous vous rendez compte que vous devez perdre 10 kilos de plus, et vous ne serez pas heureuse tant que vous l’aurez pas fait.

Le bonheur est toujours relatif. Nous comparons ce que nous avions auparavant à ce que nous avons dans le présent et c’est ce qui nous fait nous sentir heureux ou triste.

Mais très vite, nous nous habituons à ce que nous avons et commençons à le comparer à ce que nous voulons.

C’est le tapis roulant hédoniste constant, qui fait qu’il est beaucoup plus difficile d’être heureux que ne le pensent nos cerveaux simplistes.

 

Coincé dans le présent

Une des raisons pour lesquelles nous faisons de fausses comparaisons lorsque nous prédisons l’avenir est que nous sommes coincés dans le présent. Nous ne pouvons imaginer correctement les choses comparées à aujourd’hui ; à travers le prisme de sentiments, de pensées et d’obsessions d’aujourd’hui.

C’est pourquoi il se dit que vous ne devriez pas aller faire des courses à l’épicerie quand vous mourez de faim. Les gargouillis de votre estomac polluent tellement votre rationalité que vous êtes incapable d’estimer correctement la quantité de nourriture dont vous aurez besoin pour la semaine qui vient.

Si vous passez des journées déprimées à cause de votre surpoids, ce sentiment est tellement accablant que vous êtes incapable de prédire correctement ce que vous ressentiriez sans ce surpoids.

Vous vous dites : Waow ! La vie serait tellement merveilleuse ! Je n’aurai plus aucun souci au monde ! Vous ne réalisez pas que vous serez probablement préoccupé par autre chose et que vous trouverez un nouveau problème à ruminer pour vous gâcher la vie.

Gilbert (neurologiste américain) appelle cette faille « le présentisme » et explique que, lorsque nous essayons d’imaginer l’avenir, nous pensons qu’en réalité il se passe dans le présent et invoquons les zones sensorielles du cerveau pour nous dire ce que nous en ressentirions. Mais nous sommes en train de penser ce que nous pourrions ressentir comme présent, pas comme futur.

 

La mauvaise version de l'histoire

Enfin, nous avons tendance à évoquer la version idéale du changement que nous imaginons. Bien sûr, quand vous serez mince, vous aurez une forme de sablier parfaite. Vous n’imaginez pas le scénario dans lequel toute cette perte de poids rapide vous laissera dégarni, la peau du ventre tombante ou les seins dans les chaussettes.

En fait, pour la plupart des changements futurs, plusieurs scénarios sont possibles.

Mais il est trop complexe de prendre en compte une douzaine de possibilités, et la probabilité que chacune d’entre elles se produise, pour décider si quelque chose nous rendra heureux. Nous nous concentrons donc sur une seule, et celle que nous choisissons est toujours assez idéale.

 

Comment déjouer son cerveau pour accéder au bonheur

Pour combattre notre saboteur cérébral, nous devons recourir à quelque chose qui semble ridicule. Mais c’est justement la raison exacte pour laquelle cela vous semble ridicule : c’est parce que votre cerveau essaie de vous saborder !

Gilbert recommande que nous posions la question aux personnes qui ont vécu l'expérience en question si elles en sont heureuses ou non.

Si vous connaissez quelqu'un qui vient de perdre 25 kilos, demandez-lui si cela l’a rendu plus heureux. S'il dit oui, cela vous rendra probablement plus heureux. S’il répond par la négative, ne jetez pas votre hamburger… (ou faites-le, mais pour d’autres raisons).

Croyez-le ou non, cela ne sert à rien de poser la question à quelqu'un qui a perdu 25 kilos il y a cinq ans. Nos mémoires sont notoirement peu fiables : nous avons tendance à nous rappeler les points saillants et à oublier les détails, comme dans notre imagination du futur, et à nous tromper totalement.

Gilbert sait que vous allez protester en arguant que tout le monde est différent, et « ce n'est pas parce que mon ami nouvellement mince est encore malheureux que je le serai ».

Il cite donc une étude : des personnes ont fait des prédictions assez justes sur le fait de savoir si elles aimeraient un événement à venir, bien qu’elles n’aient aucune idée de ce qu’était cet événement, simplement en lisant ce que les autres ont ressenti par rapport à cet événement.

C’est la solution simple à un problème complexe : téléphoner à un ami.

Si vous êtes tenté d'ignorer votre ami, souvenez-vous d'un autre fait agaçant : nous établissons des normes plus strictes pour les informations que nous ne voulons pas croire. Dites donc à votre cerveau de se détendre et suivez les conseils de quelqu'un d’autre.

Part 2 : Une entreprise responsable : un citoyen actif.

 

Dans le précédent post, nous avions vu l’une des caractéristiques de l’entreprise responsable, à savoir qu’elle se devait d’être honnête et juste.

 

Le deuxième attribut que doit être capable d’assumer une entreprise se voulant responsable est sa citoyenneté, c’est-à-dire sa capacité à prendre en compte son environnement.

 

Cette prise en compte passe par trois comportements principaux :

 

. Considérer chaque personne touchée par ses décisions comme si elle était un membre de la communauté décisionnaire,
. Chercher et fournir des opportunités pour réduire les privilèges
. Créer une juste et entière contribution à la société en structurant ses affaires et ses opérations de façon à payer rapidement toutes les taxes qui sont justement dues.

 

 

1. Considérer chaque personne touchée par ses décisions comme si elle était un membre de la communauté décisionnaire

 

Il n’est pas évident, pour une entreprise, d’adopter ce type d’attitude. Dans une société où nombreux sont ceux qui cherchent à personnaliser le pouvoir, le principal obstacle pour respecter cette démarche réside dans les personnes qui en seraient responsables.

 


En effet, faire partie de la communauté décisionnaire ne signifie pas prendre la décision, mais simplement participer à la prise de décision. Le seul fait d’être consulté introduit un collaborateur ou un partenaire dans la communauté décisionnaire.


Il n’y a pas d’obligation de suivre l’avis de tous les membres de cette communauté, mais déjà de les connaître.


Ne pas adopter cette démarche équivaut à ne pas reconnaître d’importance, voire d’existence, à ceux qui sont concernés par la décision. C’est se situer dans la séparation en faisant passer un message de désintérêt de l’autre et donc affaiblir son organisation.


Pour remédier à cela il faut être en mesure de pratiquer des valeurs de conscience (dans le sens de prise de conscience) : curiosité, connaissance, humilité, respect de l’autre ou compréhension par exemple.


C’est la pratique de ces valeurs au niveau des décisionnaires finaux dans l’entreprise qui permettra à l’entreprise d’appliquer concrètement une telle démarche.

 

 

2. Chercher et fournir des opportunités pour réduire les privilèges


La vie, qu’elle s’applique à l’entreprise ou à n’importe quel autre domaine, ne varie pas dans ses principes fondamentaux : elle est évolution. Rien n’est permanent ou figé, tout est en constante évolution.


Ne pas reconnaître cet état de fait revient à s’extraire du fonctionnement de la vie.


L’entreprise, pour pouvoir être qualifiée de responsable, se doit d’inclure, dans toutes ses composantes, cette donnée qui ne dépend pas tant d’elle que de principes globaux.


Elle doit donc avoir un souci premier qui est de faire évoluer en permanence les éléments qui la constituent et si possible vers le haut, vers le meilleur.


Lorsqu’une caste défend ses privilèges, elle instaure une séparation entre elle et les autres. Or, l’histoire nous montre clairement que, ce faisant, elle se sclérose et finit par disparaître (Cf. l’histoire de l’aristocratie en France).


Réduire les privilèges favorise l’osmose entre les différents éléments de l’entreprise, fluidifie les rapports entre ces derniers et permet donc d’en tirer le meilleur parti.


Pour parvenir à mettre en place une telle dynamique, il est important que les hiérarchies soient capables de pratiquer des valeurs d’évolution comme, par exemple, la liberté, le choix, la responsabilité ou le progrès.

 

 

3. Créer une juste et entière contribution à la société en structurant ses affaires et ses opérations de façon à payer rapidement toutes les taxes qui sont justement dues.


Ce point-là est en rapport avec la capacité que devrait avoir l’entreprise à prendre en considération quelque chose de plus grand qu’elle-même comme partie prenante de son succès ; comme un élément d’interdépendance dont elle doit également préserver les intérêts.


C’est un lieu commun qu’une entreprise ne vaut que par ses clients. Elle aura beau avoir le meilleur produit du monde, la technologie la plus avancée, les salariés les plus performants, sans clients elle n’existe pas.


Or, un client, qu’il soit un particulier ou une entreprise, n’est pas un portefeuille (ou pas seulement…), il fait partie d’une société et a besoin de cette dernière pour vivre. Il y contribue à travers les impôts et les taxes qu’il paye. Refuser de les payer c’est comme scier la branche sur laquelle on est assis, ou mordre la main qui vous nourrit. C’est irresponsable, surtout sur le long terme.


Se dire que cela favorise la rentabilité, donc la satisfaction des actionnaires revient, encore une fois, à une attitude de séparation et se rapproche de ce qui était évoqué au paragraphe précédent, à savoir de favoriser une caste au détriment du reste.


Bien sûr, les actionnaires sont une catégorie de partenaires de l’entreprise primordiale à de nombreux égards, mais les privilégier au détriment des autres partenaires revient à les affaiblir à terme. C’est comme trop aimer ou trop protéger un enfant : il devient capricieux et incapable d’assumer la complexité de la vie.


Une entreprise ne pourra toutefois jamais être dans une telle démarche si ses responsables ne pratiquent pas des valeurs comme la probité, l’honnêteté, la bienveillance ou l’harmonie par exemple.

 

 

 

 

On voit donc que l’entreprise, si elle a des valeurs plus normées que les hommes qui la composent, dépend totalement de la pratique des valeurs de vie de ces derniers. Si l’on estime que la citoyenneté constitue l’une des valeurs fondamentales d’une entreprise responsable, celle-ci ne pourra être effective que si ses membres pratiquent d’autres valeurs de vie qui leur soient personnelles.


Or, pour ce faire, il faut qu’ils en aient appris l’existence dans un premier temps, l’importance dans un second temps, et enfin, en apprenant la manière de les utiliser, l’efficacité concrète.

Vous voyez quelqu'un en difficulté. Avez-vous du mal à ne pas aider ?

Imaginez un enfant de cinq ans qui a du mal à nouer ses lacets.

Que vous dicte votre instinct ? Vous voulez l’aider, non ?

La meilleure façon de l'aider est, toutefois, de ne pas l’aider.

 

Lorsque vous allez intervenir pour aider l’enfant à attacher ses lacets, celui-ci peut réagir avec colère et dire quelque chose du genre : « Je vais le faire moi-même ! »

 

De plus, permettre à l’enfant de faire un effort et d'échouer produit une frustration positive. Finalement, s’il n’y parvient pas, il ira voir un proche pour lui demander de l’aide. À ce moment-là, maman est un génie et l’enfant apprend le respect. S’il est têtu et ne demande pas d’aide ou si sa frustration va trop loin, les parents peuvent lui proposer : « Veux-tu de l’aide ? »

 

Si j’aborde ce sujet, c’est que je reçois un certain nombre de personnes en coaching de vie, qui éprouvent de grandes difficultés avec des proches – conjoints, parents, enfants, amis, etc. – sur le thème : « je fais tout pour l’aider, mais il n’en conçoit aucune gratitude, au contraire, il se montre tyrannique, manipulateur et me fait une vie d’enfer ! »


Je n’aborderai pas ici le problème de la dépendance affective, qui peut aller de pair avec ce type de situation, mais qui constitue un sujet différent.


D’une manière générale, vouloir éviter à quelqu’un de vivre une épreuve qui lui est destinée n’est pas une bonne stratégie : ni pour la personne en question, ni pour soi.

 

Du côté du proche à qui l’on évite l’épreuve, c’est le priver d’une occasion d’apprentissage, d’une expérience qui peut se révéler primordiale pour la suite de son existence. Ainsi, le jour où il rencontrera une situation qu’il aurait pu vivre tranquillement, en mettant en pratique l’apprentissage effectué lors de la première épreuve, il ne disposera pas des repères nécessaires et se trouvera donc démuni face à l’adversité.


Même si notre schéma mental instinctif veut que l’on évite au maximum à un proche de vivre une épreuve, c’est souvent aller à l’encontre de son intérêt que de le faire. A mon sens, cela est valable aussi, voire surtout, vis-à-vis des enfants.

 

 

Du côté de celui qui veut éviter à l’autre de vivre l’épreuve, cela ne génère rien de positif non plus. Ignorant ce qu’est la réalité de l’épreuve qui lui a été évité, l’autre n’a pas de raison de concevoir une reconnaissance ou un respect particulier pour le premier.


Celui-ci en concevra de la frustration, du ressentiment face à l’absence de reconnaissance, voire des exigences toujours plus grandes de celui qui ne sait pas ce qu’est l’épreuve.


Ce dernier, lorsqu’il rencontrera un vrai problème, finira par en vouloir au monde entier de ne pas lui avoir évité ce passage difficile. Il peut alors être tenté de devenir tyrannique et manipulateur pour pousser son vis-à-vis à prendre en charge ce qu’il ne veut pas assumer.

 

Est-ce que cela signifie qu’il faille que chacun reste dans son coin et ne s’occupe pas des autres ?


Bien évidemment non.


Le véritable sujet est que vous n’aiderez personne qui ne vous ait, préalablement, demandé votre aide.


Cela peut vous sembler être parfois une perte de temps, ou un manque d’empathie, que d’attendre cette demande, alors que vous savez pertinemment qu’il va avoir besoin d’aide, mais c’est le passage obligé pour que votre aide prenne du sens.


Souvenez-vous qu’il n’y a pas de progression sans effort, sans avoir à surmonter une épreuve. Si vous voulez que l’autre progresse, il faut l’inciter à surmonter lui-même ses épreuves et ne lui apporter de l’aide que s’il la demande.


De plus, une fois qu’il a demandé votre aide et que vous lui avez fourni, il est bon de valoriser, à ses yeux, votre apport. Non pas par égotisme ou par volonté de gloriole, mais pour que l’autre ait conscience de la portée de ce que vous avez fait pour lui.


S’il n’a pas cette conscience, il n’aura rien appris ni sur l’expérience en direct, ni sur votre implication dans le problème, ni sur le lien qui vous uni à lui et que vous aurez prouvé en lui apportant de l’aide. Il risque de ne voir que le fait qu’il n’y ait pas, ou plus, de problème…

 

En résumé, si vous êtes face à quelqu’un qui vous semble avoir besoin d’aide : 4 étapes à respecter


1 . Informer que vous pouvez aider
2 . Attendre la demande d’aide
3 . Apporter l’aide suite à l’éventuelle demande
4 . Expliquer et valoriser l’intervention

 

Les dirigeants, les parents ou les responsables gagnent le respect des autres en ne leur apportant aucune aide spontanée.

 

Le vrai problème est que les dirigeants portent souvent le fardeau de la connaissance et se sentent obligés de résoudre les problèmes. Ils peuvent, toutefois, aider les autres à atteindre un niveau plus élevé en ne les aidant pas spontanément.

Part 1 : une entreprise honnête et juste.

Dans un précédent post, nous avions vu ce qu’étaient « les piliers de la mission d’une entreprise responsable », c’est-à-dire les deux grands fondements sur lesquels elle peut avantageusement baser sa relation à son environnement : le respect humain et le respect du bien commun.

Suffit-il d’avoir ces deux grands principes en tête pour les décliner dans le concret des affaires, ou pourrions-nous aller plus loin pour une mise en pratique structurée ?

Une fois posés les deux piliers généraux, il est intéressant, selon moi, d’aborder, dans un premier temps, les vertus qu’une entreprise voulant se positionner comme responsable doit viser pour, dans un deuxième temps, aller plus en détail sur les comportements qu’elle peut adopter pour y parvenir.

Les principales vertus qu’une entreprise responsable peut viser, dans sa quête à devenir « responsable », sont au nombre de cinq. Ses liens à son environnement doivent la caractérisée comme :

. Honnête et juste,
. Citoyen actif,
. Employeur responsable,
. Protecteur du futur,
. Inscrire sa performance comme durable.

Dans un souci de ne pas monopoliser trop longuement votre attention dans une journée qui doit déjà être bien chargée, je scinderai mon propos en cinq posts successifs, le premier étant consacré à détailler ce qu’est une entreprise « honnête et juste ».

Mon propos n’est pas d’aborder la chose sous un angle moral, mais plutôt de voir quels bénéfices une entreprise peut retirer concrètement du respect de ces orientations.

Alors, en quoi consiste adopter un comportement « honnête et juste » et quels bénéfices en retirer ?

Dans ce post, nous aborderons ce sujet sous l’angle des relations d’une entreprise avec son environnement immédiat et courant, à savoir les clients et les fournisseurs (les banquiers étant des fournisseurs comme les autres).

De manière sans doute non exhaustive, un comportement honnête et juste, pour une entreprise, peut être décliné en quatre grandes rubriques :

 

1. Chercher à construire des relations durables avec clients et fournisseurs

Croire que l’on contrôle sa rentabilité simplement en pressurant ses fournisseurs et en maximisant son prix de vente est, peut-être, logique mathématiquement et simple intellectuellement, mais c’est aussi montrer son ignorance quant à la manière dont fonctionne la relation profonde qui existe entre une entreprise et son environnement.

L’une des choses les plus importantes, pour une entreprise, est la stabilité. C’est ce qui permet d’organiser le développement.

Croire que les partenaires resteront fidèles et constants si la relation que l’on entretient est déséquilibrée est un leurre qui a généré plus d’un dépôt de bilan.

Je me souviens d’une entreprise de plats cuisinés que les fondateurs avaient développée, pendant trente ans, avec une exigence particulière concernant la qualité des produits, le respect des fournisseurs et une maîtrise certaine des prix de vente, puis vendue à un fonds d’investissement.

Celui-ci avaient mis en place un patron qui, pour améliorer une rentabilité déjà vraiment excellente (digne du secteur du luxe !), a appauvri les recettes de cuisine et dénaturé les relations avec les fournisseurs.

En trois ans la société a déposé son bilan et 70 personnes se sont retrouvées au chômage….

Trois ans contre trente ans…

Et je vous garantis que l’histoire n’est pas plus compliquée que cela…

Quoi que l’on ait l’impression de contrôler, en affaire comme dans tout, il me semble bon de garder à l’esprit que la vie est plus intelligente que nous et que l’on obtient à la mesure de ce que l’on donne. Pas forcément directement, parfois sans que l’on puisse établir de lien direct entre les deux, mais c’est une loi qui se vérifie pour peu qu’on cherche à la tester.

Construire une relation durable avec clients et fournisseurs oblige à prendre en considération, avec respect, leurs impératifs et confère à l’activité une solidité dont l’entreprise bénéficiera durant les périodes de difficultés.

 

2. Traiter honnêtement les clients en offrant des produits et des services bons et sûrs

Cela rejoint, sous certains aspects, le point précédent avec une focalisation particulière sur la qualité du lien avec les clients à travers le produit commercialisé.

A un certain niveau, la relation avec le client est une forme de contrat tacite : il achète un produit ou un service en fonction de la perception qu’il en a à travers ce que lui en dit le producteur.

Si l’offre est conforme ou supérieure à l’attente du client, au-delà de la satisfaction ponctuelle de ce dernier, il en concevra un sentiment d’avoir été respecté et inscrira son lien avec l’entreprise dans une relation de confiance, donc de durée.

L’illustration quasi caricaturale des dérives en la matière est l’histoire de l’entreprise Spanghero. Elle a trahi la confiance de ses clients en vendant de la viande de cheval alors qu’elle promettait du bœuf.

Quel que soit le responsable de cette malheureuse affaire, force est de constater que, suite aux révélations, la société a perdu 50% de son chiffre d’affaires en un an et a été dans l’obligation de déposer son bilan.

Et que dire de la publicité vantant les mérites du Roundup mettant en scène un chien qui pouvait, en toute quiétude, enterrer son os dans un sol traité avec ce produit et le sortir pour le manger sans aucun souci pour sa santé… Produit bon et sûr ?

Ce que j’écris là sonne comme des évidences intellectuelles pour nous tous et donc d’un intérêt seulement très relatif. L’intérêt viendra davantage quand il s’agira d’en étudier la mise en pratique concrète.

 

3. Traiter les fournisseurs avec justice — payer rapidement ce qui est dû — et en attendre de même de leur part

Nous le savons tous : un fournisseur n’est ni un esclave, ni un banquier.

De même, pour reprendre l’histoire Spanghero, il ne doit pas être un faussaire.

Les relations commencent à se pervertir quand une hiérarchie s’instaure entre client et fournisseur. Quand une relation de dépendance est actée et dénaturée en domination par l’une ou l’autre des parties.

C’est souvent le cas entre les enseignes de la grande distribution et leurs fournisseurs. Le schéma fréquent est d’accroître les achats auprès d’un fournisseur et, une fois celui-ci devenu dépendant de l’enseigne, le contraindre à baisser ses prix de façon aussi variée qu’irraisonnable (baisse de prix, mais également marges arrières, participation aux opérations promotionnelles, aux frais de communication de l’enseigne, etc.).

De même, il est considéré qu’une société est financièrement bien gérée quand elle obtient que ses clients la payent rapidement et qu’elle-même règle ses fournisseurs avec des délais importants. Le fournisseur devient le banquier, sans qu’il n’existe aucune justification à la chose, si ce n’est un rapport de force qui le permet.

Le rapport de force primaire est un faux ami. Je sais que c’est la base d’un grand nombre de relations dans le monde des affaires et qu’il peut sembler idéaliste et irréaliste de le remettre en cause. Mon expérience de la chose me fait dire que, pour peu qu’on le comprenne et l’applique différemment, il peut être générateur de progrès.

Un dominant a intérêt à servir. Il est là pour permettre au dominé de s’améliorer car, ce faisant, le dominé se renforce, devient un allié et avoir des alliés forts est préférable à en avoir de faibles. Compter sur sa seule force pour affronter la vie n’a aucun sens, même dans le monde des affaires.

De plus, compte tenu de l’impermanence des choses, rien ne dit qu’un dominé ne deviendra pas dominant ultérieurement. Mieux vaut être prudent…

 

4. Partager ouvertement ses connaissances pour permettre aux clients et aux fournisseurs de faire des choix en connaissance de cause.

Rassurez-vous, il ne s’agit pas de mettre sur la place publique les brevets et savoir-faire spécifiques à votre entreprise. Cela n’aurait pas vraiment de sens et irait à l’encontre à la fois de ce qui la différencie et donc constitue sa valeur, ainsi que de sa pérennité dans le progrès.

Il s’agit d’être transparent avec l’univers que constitue l’environnement de votre entreprise pour vous inscrire en son sein de manière harmonieuse.

Cette transparence concerne :

Encore une fois, plus un partenaire est fort, plus il est utile à long terme à l’entreprise. Vouloir contrôler une relation par la domination, la dissimulation ou même les contre-vérités est non seulement illusoire, mais c’est également l’assurance de parvenir, sur le long terme, à un résultat perdant-perdant.

Alors, peut-être que tout cela vous paraît une évidence dans l’absolu, mais inapplicable dans le monde des affaires. Si c’est ce que vous pensez, vous avez raison ! Mais cette raison ne concerne que vous. Il vous suffirait d’accepter de penser autrement et d’essayer dans la pratique pour vous réjouir d’avoir eu tort auparavant.

Vous connaissez tous le principe de Peter qui se formule ainsi : « dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s'élever à son niveau d'incompétence », et son prolongement : « avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d'en assumer la responsabilité ». C'est l'affirmation du seuil d'incompétence.


Même si ce principe est énoncé, au départ, de manière humoristique et provocatrice, il a fait l’objet de certaines études qui tendent à en prouver la pertinence.


Et il est vrai que, dans beaucoup de domaines de notre vie, il nous arrive de nous poser la question : en suis-je ou en serai-je capable ?


Pour la prise d’un nouveau poste en entreprise, pour la mise en œuvre d’un projet personnel ou professionnel, pour un engagement de vie (mariage, éducation d’un enfant, etc.), la question, et parfois l’angoisse qui y est rattachée, peuvent s’imposer à nous.


Si l’on considère la compétence comme une ressource finie en chacun de nous, le principe de Peter apparait d’une séduisante logique, toutefois la capacité humaine à s’inscrire dans une évolution constante peut être de nature à rendre son dépassement possible.

 

 

1. La compétence : une ressource finie en chacun de nous.

 

Il est vrai que, depuis notre plus tendre enfance, on nous enseigne une grande masse de techniques diverses, destinées à nous rendre compétents dans les domaines concernés.


A ces compétences techniques s’ajoutent les enseignements issus de notre expérience de la vie et c’est la combinaison des deux qui forme notre compétence au sens large.


Il est donc tout à fait vraisemblable que, tant le nombre de techniques apprises que la multiplicité de nos expériences étant limitées, il arrive un moment où nous aurons épuisé nos ressources personnelles face à un type de problème.


Dans ce contexte s’applique sans doute le sujet du seuil de compétence.


D’autant plus qu’une partie de notre entourage ne se privera pas d’interpréter nos éventuels échecs comme une preuve d’incompétence et de nous stigmatiser comme tel… comme incompétent.

 

De plus, nous avons tous été confronté à des personnes, supérieurs hiérarchiques ou collaborateurs, connaissances plus ou moins proches, qui se satisfont de leur situation et refusent d’envisager comme possible le fait d’évoluer positivement.

 

Pour ce genre de personnes, il me semble que le principe du seuil d’incompétence est parfaitement valide. Généralement, ce qui les pousse dans ce sens sont des choses comme l’égotisme, la paresse, la suffisance, les certitudes, l’ignorance, les croyances, ou tout cela à la fois.

 

Mais n’avons-nous pas tous, à des degrés divers, ce type de défauts ?

 

Cela signifie-t-il que nous sommes tous condamnés à nous heurter à notre seuil d’incompétence ?

 

Peut-être pas, car nous sommes toujours capables de travailler notre niveau de conscience.

 

 


2. Le niveau de conscience comme ressource infinie de compétence

 

Lorsqu’on parle de compétences techniques, il est vrai que l’apprentissage reste une voie d’amélioration privilégiée. Si vous voulez devenir électricien, il faut connaître la technique, sans quoi il vous faudra beaucoup de temps et la nécessité de réinventer ce qui existe déjà pour devenir compétent en la matière.

 

L’expérience devient, certes, très importante… mais une fois la technique acquise ! Le niveau de conscience n’apportera pas grand-chose en la matière…

 

En revanche, dès qu’il ne s’agit plus de compétences purement techniques, les choses deviennent différentes.

 

Or, si l’on y réfléchit bien, l’immense majorité de nos compétences ne procèdent pas de techniques stricto sensu : compétences à diriger des équipes, compétences à aimer, à écouter, à comprendre l’autre, à anticiper l’enchainement des situations, à trouver sa place dans sa vie et dans le monde, à interpréter correctement les événements, etc.

 

Bref, tout ce qui concerne notre relation à notre environnement ne peut se résumer à une technique.

 

En considérant les choses de ce point de vue, c’est bien le niveau de conscience qui est la matière la plus importante ; celle qui conditionne tous les aspects de nos succès, tant professionnels que personnels.

 

Je peux être un grand technicien professionnel, mais si je ne sais pas prendre la réelle mesure d’un problème et de ses conséquences sur mon environnement, mes résultats pourront être, si ce n’est catastrophiques, du moins très en deçà de ce qu’ils auraient pu être.

 

Le niveau de conscience c’est, en fait, la capacité à comprendre la vie. Ce n’est pas les croyances, ni l’idée que l’on se fait du monde, c’est l’osmose que l’on vit entre soi-même et son environnement. C’est cette osmose qui permet de vivre l’environnement et, du coup, de le comprendre, de ressentir son fonctionnement.

 

Certaines personnes se sont penchées sur le fait de dénombrer les niveaux de conscience. Pour certains, ils seraient 7, pour d’autres 10 (si vous voulez en savoir plus sur votre niveau de conscience personnel, vous pouvez lire cet article : « Il existe 10 niveaux de conscience, à quel niveau de conscience vous trouvez-vous ? »). Je leur laisse la responsabilité de la chose.

 

Ce qu’il me semble, c’est que le niveau de conscience progresse par paliers. Certains événements génèrent ce changement de palier et, tout à coup, la réalité nous semble avoir changé de dimension, de profondeur, de sens.

 

Je me souviens d’une personne que j’accompagnais : une femme d’une quarantaine d’années, qui en était déjà à son troisième compagnon (mais son premier mari), qui avait eu des enfants avec les deux précédents, et qui venait me voir dans le cadre d’une volonté de reconversion vers une activité d’aide aux autres, sans idée de la nature que prendrait cette aide.

En me racontant son histoire (son mari la menaçait de divorce après seulement 3 ans de vie commune), il m’est vite apparu que cette femme, très sympathique et intelligente, avait un problème sur sa capacité à se positionner elle-même face à une autre personne. Soit elle était dans la soumission, soit dans la dictature.

Or, c’est l’un des pires travers que l’on peut avoir quand il s’agit de faire profession d’aider les autres.


Nous avons donc travaillé sur les principes d’unité vs séparation et, immédiatement (c’est-à-dire durant la période d’une semaine entre deux séances), elle a pris conscience du déséquilibre qu’elle vivait depuis des années, réorienté ses attitudes, constaté les changements positifs majeurs que cela provoquait et s’est identifié à la nouvelle vision d’elle-même que cela générait.


Dans la foulée, elle a identifié le secteur d’aide aux autres qui lui convenait le mieux, entrepris les démarches concrètes pour y accéder et en plus, cerise sur le gâteau, obtenu ce qu’elle désirait.

 

Cela peut vous paraître un conte de fée, mais tout cela est vrai, et même si la rapidité du résultat n’est pas toujours identique, j’utilise ce cas idéal comme exemple pour illustrer le fait qu’un changement de niveau de conscience peut faire basculer une vie vers le meilleur.

 

Le problème en la matière, c’est qu’il n’est pas facile de comprendre que l’on peut (voire que l’on doit) travailler son niveau de conscience pour le faire évoluer.

 

Pourtant, si vous repensez à qui vous étiez il y a 10 ou 20 ans, vous vous rendez aisément compte du fait que votre niveau de conscience a progressé. Toutes les certitudes que vous aviez à 20 ans ne sont plus les mêmes quand vous en avez 30, et elles-mêmes sont différentes quand vous en avez 40, et ainsi de suite… jusqu’à l’âge auquel vous n’en avez plus du tout…

 

Comprendre l’importance de son niveau de conscience personnel et avoir, en permanence, l’objectif de le faire progresser est, pour moi, le signe d’une réelle richesse intérieure et d’une capacité de progression infinie.

 

Le seuil d’incompétence n’est une réalité que pour ceux qui ignorent qu’ils peuvent progresser, ou qui refusent de le faire.

 

Pour gagner du temps en la matière, il existe un certain nombre de personnes qui peuvent vous aider : notamment les psychothérapeutes, qui permettront de dénouer des nœuds que vous aurez identifiés, et également les coaches de vie qui ne s’appuient pas forcément sur des problèmes spécifiques. Ces derniers doivent savoir faire progresser votre niveau de conscience à partir des simples éléments de votre vie.

 

Vous en doutez ? Essayez et vous verrez.

 

Les piliers de la mission d'une entreprise qui souhaiterait assumer le qualificatif de « responsable », pour l’ensemble de son activité, interne et externe, sont deux principes servant de base à son expression au sein de son environnement :

. le respect de l’humain,
. le respect du bien commun.

Le qualificatif de « responsable » se conçoit, en effet, comme ayant la capacité à maîtriser l’ensemble des relations entretenues avec son environnement de façon à le maintenir en l’état, a minima, voire à l’améliorer, à le faire progresser.

Il n’est pas si facile de concilier les deux piliers précités avec la vie des affaires et ses contraintes, mais c’est peut-être la raison pour laquelle c’est particulièrement intéressant et, finalement, producteur de valeur pour l’entreprise, ses actionnaires, sa Direction, ses collaborateurs et l’ensemble de ses partenaires.

 

Premier pilier : Chaque personne est quelqu’un et non quelque chose (dignité et valeur de l’humain)

Faire preuve de respect pour la dignité de chaque personne et pour la personne dans sa globalité : ne jamais utiliser quelqu’un simplement comme un moyen d’atteindre un objectif de business.

Respecter la totalité d’une personne inclus le fait de penser aux personnes dans tous leurs différents rôles en relation avec les affaires : comme employés, clients, fournisseurs, investisseurs et citoyens.

Montrer du respect signifie fixer un objectif et chercher des résultats qui permettent à chaque personne d’atteindre son plein potentiel. Cela signifie, en particulier, d’être capable de contribuer pleinement à la construction de relations et de communautés à la fois à l’intérieur de l’espace de travail qu’à l’extérieur.

De tels objectifs et de tels résultats engendrent de la confiance entre les personnes et entre le business et la société en général.

 

Deuxième pilier : Générer de la valeur par le service à la société (le bien commun)

Avoir authentiquement pour but de défendre le bien de la société en général comme un tout à travers la fourniture de biens et services dont celle-ci tirera un bénéfice. Cela implique aussi de ne jamais se servir des parties prenantes et de la société comme un simple moyen au service de la réussite de son activité.

Cela donne un sens à l’objectif de l’activité au sein de la société et exige de l’innovation pour l’atteindre, en même temps qu’un retour financier.

Loin d’être seulement une contrainte, ce deuxième pilier est un moteur de performance à tous les niveaux de l’entreprise.

La société et les communautés de personnes déterminent ce qui est permis et les libertés de l’activité pour opérer et grandir. Ceux-ci seront d’autant plus larges que les affaires visent à réduire activement le nuisible et produisent des biens qui sont réellement bons et des services qui ont une utilité effective.

La substantifique moelle de ces deux piliers est l’exigence. On peut préférer la facilité et réduire une entreprise à sa seule dimension de réaliser des profits, mais l’abondance de ces derniers viennent seulement dans l’exigence vis-à-vis de soi-même.

Or, qui doit manifester de l’exigence vis-à-vis de lui-même en premier : la Direction de l’entreprise. Ce faisant elle sera en mesure d’inscrire toute l’entreprise et son environnement dans une même démarche positive.

Transformer une entreprise lambda en entreprise responsable n’a rien d’utopique. C’est même rentable.

Il suffit simplement d’être plus exigent, plus intelligent, plus créatif et de savoir sortir de sa zone de confort…

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