Après les cinq premiers posts sur l’incapacité à accepter d’avoir tort, sur la critique systématique, sur l’ostracisme, sur l’agressivité, et sur la victimisation, voici le sixième comportement perdant : le pessimisme.

Malgré le merveilleux talent de comique de Coluche, il est difficile de ne pas voir un relent de pessimisme dans ses paroles : « Quand on voit ce qu’on voit et qu’on entend ce qu’on entend, on a raison de penser ce qu’on pense ».

C’est un lieu commun de dire qu’avec les nouvelles technologies de l’information, les pires horreurs envahissent notre quotidien et ne nous poussent guère vers un optimisme béat quant à notre situation présente et nos perspectives d’avenir : la crise économique qui n’en finit pas… les attentats qui se multiplient… la pauvreté qui progresse dans les pays déjà les plus touchés par ce fléau… en me mariant, j’ai 45% de « chances » de divorcer… la liste est sans fin…

Or, si le pessimisme est clairement un comportement perdant du fait de ce qu’induit la complaisance dans le négatif en termes de déficit de bonheur, il peut, avec un supplément de courage et d’imagination constituer une base d’évolution particulièrement intéressante.

 

Le pessimisme : une fabrique à échec pour soi-même et pour les autres.

Comme le disait Bill Clinton : « Le pessimisme est une excuse pour le renoncement et une garantie pour un échec personnel ».

Peut-être, mais pourquoi ? Que fait le pessimiste qui soit si handicapant que cela ? Qu’est-ce qui permet d’affirmer que le fait de constater que son environnement est négatif serait facteur d’échec personnel ?

Le point de départ de l’erreur du pessimiste est, comme pour beaucoup de comportements perdants, de penser qu’il existe une seule réalité collective qui s’impose à soi. La vie n’est pas vécue comme une expérience personnelle proactive, mais comme une réaction (voire une non-réaction) à une réalité extérieure, universelle.

Le pessimiste ne reconnaît pas, n’a pas conscience de sa liberté d’action par rapport aux événements auxquels il est confronté.

Il va prendre pour acquis dans sa réalité personnelle une situation, ou un ensemble de situations, qui lui sont rapportées par des sources qu’il estime fiables, même sans en avoir, à aucun moment, fait l’expérience personnelle.

Si la situation se présente concrètement à lui, il réagira en fonction d’un a priori généré par ce qu’il a entendu et non par ce qu’il est en train d’expérimenter. Conditionné par ce qu’il croit être une réalité universelle, il oubliera d’exercer sa liberté personnelle.

Il sera donc dans l’impossibilité de faire appel à toutes ses capacités personnelles pour faire face à une situation qu’il percevra d’entrée comme défavorable.

Mieux, comme toute situation est abordée par le négatif, le pessimiste, pour apporter une réponse à une situation, aura un besoin d’énergie beaucoup plus important qu’un optimiste. L’effort à fournir étant plus important pour lui, il aura tendance à renoncer plus facilement à forger sa propre réalité. Ne parvenant pas à surmonter les difficultés, il se retrouvera en situation d’échec et verra ainsi son comportement pessimiste renforcé par ce même échec.

S’ensuit une culture de la peur de l’action qui inhibera toute velléité de prise en responsabilité de sa réalité personnelle. Or sans prise de risque, sans exercice de responsabilité personnelle en tant qu’être humain, la vie se charge de faire de quelqu’un un perdant. Si l’on donne tout le pouvoir à une réalité extérieure : elle le prend… au détriment de celui qui le lui donne.

Nonobstant les déconvenues personnelles que provoque le comportement pessimiste, ce dernier a, évidemment, un impact sur l’entourage.

Le pessimiste génère non seulement un sentiment de lassitude et d’ennui à son commerce, mais il va également décourager les initiatives et le désir d’évolution chez les autres.

Au contact d’un pessimiste, la question qui se pose rapidement est celle du sens de la vie. Toute conversation profonde est inutile, car elle se solde toujours par une conclusion négative. On en ressort généralement avec le sentiment que rien ne sert à rien. Quoi de plus déprimant ?

L’entourage est tiré vers le bas et soit il déprime de concert, soit il se rebelle.

Souvent, la réaction normale de défense de l’entourage est de se soustraire à cet environnement et de laisser le pessimiste à son pessimisme.

Se retrouvant seul, celui-ci déprime et devient encore plus pessimiste… C’est sans fin.

Dans un environnement professionnel, la réaction de séparation de l’entourage est moins facile dans la mesure où quitter une personne pessimiste, surtout si c’est son supérieur hiérarchique, peut signifier quitter son emploi. La rigidité, en terme de réaction, que confère ce type d’environnement provoque des conséquences vraiment dommageables pour l’entreprise.

En effet, si toute initiative est considérée comme vouée à l’échec et que toute perspective de succès n’est qu’irréaliste, quelle motivation peut-on trouver pour son action ?

Dans l’entourage d’un manager pessimiste, il risque fort de se produire un vent de rébellion : « s’il considère que cela ne sert à rien de se battre, à quoi ça sert que je m’investisse dans mon travail. » S’ensuivra, non pas le départ du collaborateur, mais un déficit de sa confiance envers son manager, puis une défiance et, en tout cas, un manque de fidélité et d’implication qui auront inévitablement des répercussions sur les résultats de l’équipe.

Le pessimiste décourage les initiatives et le désir d’évolution chez les autres. Il est donc très préoccupant pour une entreprise de compter dans ses rangs un manager pessimiste. Or, c’est généralement le cas pour toutes ces personnes qui flirtent avec le burnout. D’où l’importance de considérer le pessimisme comme l’un des indicateurs de burnout nécessitant une intervention en soutien de la personne concernée.

 

Le pessimisme : une base d’évolution particulièrement intéressante.

Peut-être un lieu commun supplémentaire pour vous, mais, pour moi, le pessimisme ne consiste pas à ne percevoir que le négatif des choses, il consiste à se limiter à cela. Le pessimisme, c’est ne pas prévoir, projeter, construire le meilleur à partir du pire.

A contrario, qui voudrait d’un optimiste béat qui foncerait dans le mur en klaxonnant parce qu’il n’a pas vu le mur ou ne l’a pas identifié comme tel ? (C’est pourtant un comportement fréquent dans le cas de personnes souffrant d’égotisme, mais ça, c’est pour un prochain post).

S’il semble difficile de pouvoir considérer possible que le pessimisme soit une qualité chez un manager, il n’en va pas forcément de même pour un collaborateur. Bien intégré à une équipe dynamique, disposer d’un collaborateur pessimiste peut présenter l’intérêt, pour l’équipe, de bénéficier d’un lanceur d’alerte (pour reprendre au sens littéral une expression en vogue) qui en toute occasion fera la liste des dangers « insurmontables » qui vont fondre sur chaque projet.

Si cette personne est techniquement compétente, ce peut être un gain de temps et d’énergie précieux pour le groupe. Il faudra, bien évidemment, faire le tri dans les mises en garde exprimées, mais celles-ci ne seront que rarement inutiles, ne serait-ce que pour être sûr de la démarche.

En tout état de cause, le pessimisme isolé est un comportement perdant.

Dans la vie personnelle, le problème est que le pessimiste a tendance à faire le vide autour de lui et il lui est donc compliqué d’inverser la tendance de lui-même.

Dans la vie professionnelle, les contraintes sociales qui lient les membres d’une même entreprise permettent un moindre isolement, voire une intégration positive du pessimiste. Le revers de la médaille est que le pessimiste puisse être cantonné à ce rôle, justifié par lui, et qu’il ne lui soit plus possible d’en sortir. Il en résultera une personne qui gagne sa vie, mais malheureuse à jamais.

Il est donc important de prendre la mesure des implications d’un comportement pessimiste. A l’exception peut-être d’un Jean-Pierre Bacri qui en fait commerce, le pessimiste est un dépressif en puissance.

Les raisons du pessimisme ne sont pas forcément liées à l’enfance ou au passé (sans quoi le soutien ne pourrait venir que d’un psychothérapeute), elles peuvent aussi provenir d’un manque de conscience du sens de sa vie et de son importance, ainsi que de l’ignorance des moyens possibles pour y remédier.

La manière dont je procède, en tant que coach de vie, est la suivante : à l’appui d’un travail en profondeur sur les valeurs propres de la personne, qui lui permet de se reconnecter avec sa réalité personnelle, j’essaie de le pousser à l’opiniâtreté dans un travail de détective visant à trouver, dans ses journées, les éléments positifs et à l’inciter à les disséquer pour s’en imprégner le plus possible.

Une fois ce travail réalisé, je le pousse à prendre des risques d’optimisme. C’est-à-dire d’entreprendre, avec assistance, de petites actions dont il redoute l’échec afin d’expérimenter la réussite.

Se nourrissant de succès, le pessimiste constate alors que le système proposé le rend plus heureux et c’est ce bonheur ressenti qui le fait prolonger sa démarche de lui-même dans le temps.

Sans travail sur les valeurs le pessimiste n’est pas capable de donner de sens à sa démarche, sans prise de conscience du positif qui l’entoure il ne sait pas vers quoi tendre, sans prise de risque assistée il ne peut se responsabiliser, sans se responsabiliser il ne peut avoir la maîtrise de son bonheur et sans bonheur il ne peut se corriger durablement.

L’assistance sur ce genre de problème est diverse, mais se doit d’être complète.

 

Après les quatre premiers posts sur l’incapacité à accepter d’avoir tort, sur la critique systématique, sur l’ostracisme et sur l’agressivité, voici le cinquième comportement perdant :  la victimisation.

Se victimiser, même si je ne suis pas certain que ce verbe existe en français, est employé ici dans le sens d’une personne qui se considère assez systématiquement comme la victime des événements qu’elle perçoit comme négatifs.

Tout le monde a la perception intuitive du fait qu’un comportement de victimisation est un comportement perdant par excellence. Toutefois, ma vision personnelle de la chose est un peu plus nuancée.

En effet, si, à de nombreux égards, la victimisation reste un comportement restreignant les possibilités d’action d’une personne et, ainsi, l’empêche de construire la réalité dont elle rêve, elle peut, au sein d’un groupe, avoir une utilité réelle en terme de cohésion et donc d’efficacité.

 

1. La victimisation : une prison dans la tempête

À ce sujet, je risque de n’évoquer que des éléments qui vous paraîtront relever du lieu commun, et je vous prie de m’en excuser par avance, mais ces quelques lignes pourraient tout de même avoir un intérêt pour des personnes sujettes au type de comportement en question.

La personne qui se victimise part du principe qu’un événement négatif qui survient est, en fait, un diktat d’une réalité externe, dont les causes lui sont forcément étrangères, et contre lequel elle ne peut généralement pas grand-chose. En apparaissant comme une victime de cette réalité, elle cherchera à provoquer l’empathie, la compassion et ainsi la reconnaissance de son existence par l’autre.

A mon sens, la victimisation procède moins d’un refus de réaction face à l’adversité que d’un manque énorme de confiance en soi.

Une fois cela dit, la solution est, au moins en partie, dans les mains des psys.

Mais pourquoi ce mécanisme de victimisation est-il perdant ?

Le maître mot est : subir

Le premier écueil de ce comportement est la négation de sa responsabilité personnelle. Si je suis victime d’un événement extérieur, c’est que, le monde étant ce qu’il est, je me suis trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, ou entouré de personnes malveillantes. Il n’y a rien à attendre de plus de la situation que je vis.

Dans ces conditions, comment réussir à maîtriser une situation ? Si les événements et les autres sont, par nature, plus forts que moi, je n’ai pas besoin d’anticiper, de faire de lien de cause à effet entre mon comportement et ce qui m’arrive. Je peux juste me plaindre que cela me soit arrivé.

Il m’est donc simplement impossible de construire mon bonheur, que ce soit dans les domaines personnels ou professionnels, que celui-ci s’exprime en matière affective ou en matière d’efficacité.

Quand quelqu’un de responsable s’interroge pour savoir quels siens comportements ont pu générer un événement défavorable, une victime ne se pose même pas ce genre de question. Pour elle, la responsabilité est forcément aux autres, à l’extérieur d'elle-même.

La conséquence de ce phénomène est l’incapacité à évoluer. Une personne consciente de ses responsabilités, en cas d’événement négatif, va analyser ledit événement, faire une relation (même partielle) entre ce dernier et ses comportements, et enfin, en tirera un apprentissage qui lui permettra de ne pas reproduire une éventuelle erreur. Elle évoluera, progressera, se perfectionnera.

Une victime ne pourra qu’espérer que la vie lui épargne, à l’avenir, la mauvaise expérience qu’elle a vécue. Il n’y aura pas d’apprentissage et les mêmes comportements engendrant les mêmes conséquences, elle se demandera toute sa vie pourquoi elle doit subir les mêmes déconvenues de façon répétitive.

En cela, ce travers constitue, selon moi, un handicap majeur dans une vie humaine et, si la personne en a conscience, justifierait un investissement personnel prioritaire sur tout autre sujet pour y remédier.

L’autre conséquence que le comportement de victimisation induit sur la vie d’une personne est sa dépendance vis-à-vis d’autrui. Ayant constamment besoin d’être rassurée, admirée, aimée, elle va donc dépendre du comportement des autres à son égard. Dans un monde où la bienveillance n’est pas toujours au rendez-vous (et c’est un euphémisme), elle risque fort d’aller de déconvenue en déconvenue. D’être tout simplement malheureuse.

D’autant plus qu’elle fait peser un poids, une exigence sur son entourage qui doit, sans cesse, lui témoigner affection, considération ou tout autre comportement de ce genre. Pour les autres, c’est fatiguant… D’où une lassitude qui peut s’installer et dégénérer vers le rejet. Et là, le caractère perdant de la victimisation atteint son paroxysme avec l’isolement, la solitude et l’impossibilité de s’en sortir.

En tant que coach de vie, j’ai eu des clients affectés par ce genre de travers et j’ai remarqué qu’une des stratégies qu’ils emploient pour masquer un comportement de victimisation était… la mythomanie (le terme est peut-être un peu fort, mais…). C’est-à-dire que la personne va inventer une aventure, en grande partie fictive, qui la fera paraître non pas comme victime, mais comme extrêmement courageuse dans un environnement qui se déchaîne contre elle. Le complot supposé est souvent de la partie. Le but étant de générer de l’empathie, de l’admiration chez l’autre pour cette « victime admirable ».

Ce travestissement d’une certaine réalité pour s’en créer une plus favorable démontre des qualités d’imagination souvent importantes. Le problème est que cette imagination est utilisée pour fuir sa responsabilité et non l’affronter.

Le caractère perdant de ce comportement vient donc de la non-responsabilisation, de l’impossible évolution, de la création d’une réalité personnelle non cohérente avec celle des autres, d’où un manque de fiabilité qui évolue souvent vers un isolement, alors même que la personne à désespérément besoin des autres pour son propre équilibre.

C’est donc un comportement qui peut vite mener à l’enfer intérieur pour la personne elle-même.

Mais pour un groupe ? N’y aurait-il pas quelque avantage à retirer de compter dans ses rangs quelqu’un ayant des comportements de victimisation ?

 

2. La victimisation : une opportunité pour la cohésion de groupe.

Dans une entreprise managée à l’ancienne, dans laquelle la performance collective n’est que la somme des performances individuelles, il est clair qu’il n’y a que peu de place pour quelqu’un qui se singularise par ses comportements de victimisation. Ce dernier sera, selon toute vraisemblance, en déficit d’efficacité par l’absence de maîtrise dont il fera preuve sur son environnement.

En revanche, disposer d’une personne ayant ce genre de comportement au sein d’une équipe peut se révéler, sous certaines conditions, être un facteur extrêmement positif pour le groupe.

La première condition, indispensable, est que l’équipe dispose d’un manager solide dans sa personnalité et ayant compris les capacités inouïes que recèle l’intégration de la différence.

C’est quoi l’intégration de la différence ?

C’est d’abord un exercice d’humilité par le fait d’accepter que la différence nous apportera toujours quelque chose de supplémentaire. Si c’est différent de moi, dans la limite des valeurs, cela me complète et m’enrichit forcément.

C’est ensuite un exercice de tolérance pour accepter d’inclure, dans un groupe disposant d’une tâche précise, quelqu’un qui ne rivalisera sans doute jamais avec les meilleurs réalisateurs de cette tâche.

Puis, c’est un exercice d’empathie pour considérer la personne différente comme partie prenante indéfectible du groupe et ne pas envisager les choses différemment.

C’est enfin un exercice de conscience collective et d’unité pour faire en sorte que le groupe constate que, même s’il ne comprend ni pourquoi, ni comment, ses résultats s’améliorent dans un contexte où la logique primaire semble battue en brèche.

La deuxième condition est que le manager sache exprimer un discours, une communication, audible par ses équipes, mais qui n’est pas forcément celui développé dans les quatre paragraphes précédents.

Selon mon expérience, s’il y a peu de managers ayant travaillé sur leurs valeurs, la proportion n’est pas plus importante parmi les collaborateurs. La communication du manager doit donc être suffisamment pragmatique pour mettre en exergue les qualités de la personne qui se victimise (et elle en a), quitte à exprimer ce qu’elle lui apporte à lui-même (humilité, encore…).

Ensuite, en reconnaissant et faisant reconnaître la différence de cette personne, il doit savoir inciter son équipe à créer un environnement protecteur et bienveillant autour d’elle, de façon à ce qu’elle puisse exprimer au mieux toutes ses qualités.

Le rôle de la personne se considérant comme victime devient alors celui de catalyseur du groupe en incarnant la raison de comportements positifs réciproques. Elle se sent alors intégrée, respectée et pourra donner le meilleur d’elle-même. Il y aura vraisemblablement toujours quelques tiraillements, mais l’équilibre n’est pas l’absence de tiraillement, c’est une succession de tiraillements contraires…

Ces affirmations ne sont pas du « bisounours ». Pour les avoir réellement appliquées, je peux affirmer que c’est du concentré d’efficacité.

Il n’en demeure pas moins que se victimiser, pour une personne donnée, reste un comportement perdant qui a peu de chances de la mener au bonheur.

Alors, que faire contre ?

Pour être efficace, une action contre le phénomène de victimisation permanente doit s’inscrire dans la durée.

En tant que coach de vie, quand je suis confronté à une personne ayant ce problème, je mets en place un travail axé sur deux démarches complémentaires.

D’une part j’essaie de réorienter son imagination. Elle l’exerçait jusque-là pour trouver de bonnes raisons expliquant sa non-responsabilité, je l’incite à trouver des possibilités, une latitude, pour exercer sa responsabilité. Le discours ressemble à : « j’ai bien compris que vous n’avez pas de responsabilité dans ce qui vous arrive, mais que pourriez-vous imaginer, si vous en étiez au moins partiellement responsable, pour solutionner le problème ».

Ce moyen constitue plus une recette pour permettre à la personne de sortir provisoirement de sa logique qu’une réelle solution au problème de fond. Répétée avec assiduité, cette recette peut néanmoins infléchir durablement les réflexes de la personne et l’inciter à se poser plus franchement la question de sa responsabilité propre.

D’autre part, j’effectue, avec elle, un travail en douceur (car le manque de confiance en soi dénote une fragilité qu’il est inefficace de violenter) sur ses valeurs de vie en l’incitant à réfléchir à des valeurs de « combat » comme le courage, le choix ou l’estime de soi par exemple. En leur donnant un sens par rapport à sa vie et à ses aspirations, on arrive à des résultats surprenants. La personne se focalisant davantage sur ses objectifs et les moyens d’y parvenir, elle oublie progressivement son besoin d’être une victime.

Après les trois premiers posts sur l’incapacité à accepter d’avoir tort, sur la critique systématique, et sur l’ostracisme, voici le quatrième comportement perdant :  l’agressivité.

 

Nous savons tous qu’être confronté à l’agressivité de quelqu’un d’autre est toujours extrêmement désagréable. Notre réaction à ce genre de comportement se compose généralement de stress, de frustration, d’un sentiment de rejet de l’autre et de tout ce qui est en rapport avec lui. Bref, l’agressivité est peut-être l’outil de séparation par excellence.

 

Je ne me pencherai pas sur les causes pour lesquelles une personne particulière se comporte avec agressivité, c’est plutôt le travail des psys qui, eux, savent dénouer les nœuds psycho-émotionnels.

 

D’une manière générale, je crois que l’on peut dire que le comportement agressif est issu du côté animal de l’être humain. Dans la nature, les animaux affirment leur supériorité par leur agressivité et se servent, le plus souvent, de cette dernière pour résoudre les conflits auxquels ils sont confrontés.

 

Alors, si ce mode d’expression est si répandu dans la nature depuis que le monde est monde, s’il a servi, depuis des millénaires, à la sélection naturelle et nous a donc fait ce que nous sommes, pourquoi serait-il un comportement de perdant ?

 

La réponse, cette fois-ci, tient en un seul mot : la conscience.

 

En effet, si l’agressivité dénote un manque évident de conscience de soi-même et de l’autre par le type de relations qu’elle instaure, elle peut, parfois, s’avérer être un mal nécessaire pour limiter l’impact de la division.

 

 

L’agressivité : un manque évident de conscience.

 

Les bases du raisonnement, qui n’a rien d’original, est que chacun, durant sa vie, cherche le bonheur. Il y a autant de façons de le chercher qu’il existe d’êtres humains sur terre, mais si l’on admet que nos capacités sont plus importantes en groupe qu’isolé (et je crois que ce fait a été largement démontré, ne serait-ce que par le type de vie grégaire que l’être humain adopte et qui lui a permis d’occuper la place qu’il occupe dans la nature), il faut également admettre que la probabilité que chacun d’entre nous parvienne au bonheur est renforcée quand nous exploitons les aspects positifs de notre relation à l’autre.

 

Or, l’expression agressive d’un point de vue, d’une volonté ou d’attentes ne peut engendrer de réaction d’adhésion chez les esprits sains. Ne pouvant générer l’adhésion, elle n’aura jamais pour conséquence d’obtenir le meilleur de l’autre. Même si l’autre se « soumet » par peur, par refus du conflit ou par intérêt personnel, il ne renverra pas ses meilleures possibilités en retour.

 

De ce fait, je n’optimiserai jamais mes possibilités d’être heureux ou performant dans quelque domaine que ce soit par un comportement agressif vis-à-vis des autres. La peur, le refus du conflit et l’intérêt personnel engendreront une absence de fidélité, donc de fiabilité dans la durée qui mèneront tout projet significatif à un échec certain.

 

De plus, si l’on a conscience que l’on obtient de meilleurs résultats par l’adhésion que par la peur, on est obligé d’admettre que le comportement agressif est un signe de faiblesse. Il signifie : « je ne suis pas capable de recueillir ton adhésion par les valeurs, les idées ou l’objectif que je poursuis, donc, j’emploie la force ». J’admets donc la supériorité de l’autre dans tous les domaines hormis celui de la violence.

 

L’affirmation de sa force n’est en réalité qu’une reconnaissance de sa propre faiblesse.

 

J’ai dit un lieu commun ? OK, je l’admets. Alors allons un peu plus loin.

 

Il y aura toujours les egos surdimensionnés qui vous diront qu’ils sont mieux en mesure de parvenir seuls au bonheur qu’en prenant les autres en considération et, pour certains, c’est vrai. Le seul problème pour eux, c’est qu’ils ignorent totalement où ils mettent les pieds en adoptant consciemment cette attitude.

 

A ma connaissance, toutes les traditions spirituelles au monde posent un antagonisme de base en termes d’objectif entre des forces d’unité et des forces de séparation. Imaginons une seconde que ces traditions millénaires n’aient pas forcément tort. Imaginons que, pour simplifier, le principe des forces de l’unité soit « moi dans mon rapport à l’autre » et que celui des forces de séparation soit « mon rapport à l’autre pour moi » (dans le sens mon rapport à l’autre doit servir mes intérêts personnels).

 

Si je suis agressif, je sais que je manie une force de séparation qui engendre non seulement un manque de fiabilité, voire une défiance, chez l’autre, mais m’opposera frontalement à toute force d’unité qui se présentera. Or, les forces d’unité étant, selon mon expérience, toujours plus fortes sur le long terme que les forces de séparation, je serai donc inévitablement perdant sur le long terme.

 

Il est possible de faire le choix des forces de séparation. Elles pourront me servir un temps. Mais elles sont versatiles par nature et m’abandonneront dès que leur propre intérêt sera ailleurs. Je me retrouverai donc seul et sans appui face à une adversité que j’aurai moi-même généré. Ouille !...

 

C’est à ce moment que je m’apercevrai du caractère fondamentalement perdant de mon attitude agressive…

 
 

L’agressivité : un mal parfois nécessaire

 

En proposition de relation, je maintiens que l’agressivité est toujours un comportement perdant. En attitude de réaction à une agression caractérisée et déterminée, elle peut, parfois, selon moi, être un mal nécessaire sous certaines conditions.

 

La première des conditions est que l’agression n’ait pas été délibérément et volontairement provoquée, même par des attitudes non agressives. En effet, le fait de vouloir pousser l’autre dans la zone d’influence des forces de séparation est déjà, en soi-même, une action séparatrice, donc perdante car soumise auxdites forces de séparation.

 

La seconde condition est d’avoir absolument tout fait pour que les valeurs d’unité prévalent dans la situation. Le sujet est d’exposer clairement à l’agresseur une volonté d’être dans la concorde et la construction avec lui. De proposer, éventuellement, des compromis (mais jamais de compromission) avec les limites qu’ils comportent pour rester dans une unité respectueuse de chacun.

 

Si cette attitude est refusée par l’agresseur (généralement parce qu’il l’assimile à tort à de la faiblesse), il peut arriver un moment où, par respect pour le choix de séparation de l’autre et par refus de se laisser entraîner dans ce choix, il semble qu’il faille le laisser partir, voire l’accompagner dans son éloignement.

 

Il est toutefois important de savoir qu’employer la force ou l’agressivité ne sera jamais gagnant. Cette attitude peut éviter d’être perdant face à une agression, mais elle ne peut jamais être gagnante.

 

Alors que faire contre des personnes ayant un comportement récurrent d’agressivité ?

 

Le principe de base est que j’ai plus de chances d’être heureux si mon interaction avec les autres les pousse à l’unité autour de moi qu’à la séparation. Pour résumer par un adage fondamental pour tous ceux qui sont tentés par l’agressivité, il faut absolument intégrer le fait que : « on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre ». Dès que l’on intériorise définitivement cette affirmation, la tentation de l’agressivité s’éloigne.

 

Si je n’aime pas que les autres soient agressifs avec moi, il y a toute les chances que ce soit la même chose pour eux. Si je donne plus et mieux à celui qui me le demande gentiment, la réciproque doit également être vrai. Il faut donc pousser la personne agressive à considérer en priorité l’objectif qu’elle poursuit, plutôt que le défoulement que lui procure son attitude. Il faut inciter la personne à focaliser son attention sur le but à atteindre.

 

Évidemment, seul un travail sur les valeurs de vie est susceptible de résoudre le problème à long terme chez une personne ayant un caractère agressif et c’est ce que je réalise, en tant que coach de vie, avec les personnes souffrant de ce travers. Leur problème est, le plus généralement, une incapacité à exprimer un point de vue à la fois en tenant compte d’eux-mêmes et en respectant l’autre.

 

Ce travail permet de prendre conscience que la facilité pour atteindre un objectif n’est pas de l’imposer en croyant que l’on gagne du temps ainsi, mais de l’obtenir par un consentement qui permettra à l’autre de s’impliquer en profondeur et donc d’accroître rapidité et efficacité de son action.

Après les deux premiers posts sur l’incapacité à accepter d’avoir tort et sur la critique systématique, voici le troisième comportement perdant :  l’ostracisme.

L’ostracisme, pour ceux qui n’en auraient pas une idée précise, c’est le « parti pris d’exclusion à l’égard d’une personne ou d’un groupement ». D’une manière plus évocatrice, c’est le fait de repousser a priori une personne en vertu d’une quelconque différence : couleur de peau, niveau social ou culturel, nationalité, religion, préférence amoureuse, etc.

Dans un monde où la pratique habituelle est de tout étiqueter, tout catégoriser, pourquoi l’ostracisme serait-il un comportement perdant ? On pourrait se dire qu’il permet, à partir de critères simples, d’adopter des comportements qui nous unissent avec certaines personnes qui nous ressemblent et, de ce fait, qu’il nous renforce.

Dans sa définition se révèle, en peu de mots, les tares absolues de ce comportement : exclusion de la différence.

Pourtant, si nous sommes nombreux à avoir conscience que l’ostracisme direct est un comportement perdant, la France est l’un des pays au monde qui pratique le plus l’ostracisme indirect : la préférence par la similitude. Serions-nous, de ce fait, un pays de perdants qui devrait se réformer ?

 

1) L’ostracisme direct : une aberration logique

Enfin… pour que ce soit une aberration logique, il faut tout de même admettre que, d’une part on est plus fort ensemble que séparé et que, d’autre part, la différence est la source de tout enrichissement. Bref, il faut être conscient de la valeur de l’unité. Sinon, effectivement, mon raisonnement ne tient pas.

Le raisonnement d’ostracisme direct est basé sur une vision particulière de la réalité : la vie a placé les choses dans un certain ordre, et il y a une hiérarchie dans cet ordre.

Aucun sens n’est donné à la vie, aucune dynamique. On observe avec partialité et c’est tout. On se sert de cette observation pour poser des a priori et ne surtout pas vouloir que ça change. C’est un plaidoyer pour l’immobilisme.

Pourquoi ? Parce que c’est plus facile, cela exige moins d’effort. On n’a rien eu à faire pour être blanc (ou noir, ou rouge, ou vert), pour être français, belge ou lapon, etc.

Il est plus facile de s’identifier à un groupe basé sur des caractéristiques innées que sur ses propres actions, pensées et valeurs. J’ai beau être en échec dans tous les aspects de ma vie, tant personnels que professionnels, je suis blanc (ou de n’importe quelle couleur) et français (ou de n’importe quelle nationalité) donc je suis chez moi en France et tout ce qui est différent n’a pas droit de cité.

Ce sont des personnes, qui sont loin d’être toutes en échec et certainement bien intentionnées, mais qui n’ont jamais pris la peine de réfléchir à leurs valeurs de vie. Elles pourront être d’une gentillesse absolue avec leurs animaux domestiques, elles rejetteront avec la plus grande détermination la différence entre êtres humains.

Or, si la vie a effectivement créé des blancs, des noirs, etc., elle a aussi écarté la consanguinité comme voie de développement pérenne. Toute personne qui ne s’ouvre pas à la différence est donc condamnée à la dégénérescence. En cela l’ostracisme direct aboutit inévitablement à l’affaiblissement de celui ou celle qui le pratique. C’est donc un comportement toujours perdant à plus ou moins long terme.

 

2) L’ostracisme indirect : un mal qui ronge sournoisement

Une autre forme d’ostracisme, au moins aussi répandue en France que la précédente, est celle qui consiste à privilégier une personne en fonction de son appartenance à un groupe, plutôt qu’en fonction de ses qualités personnelles.

La France est, sans doute, l’un des grands champions mondiaux toutes catégories du réseautage. Pour avoir passé un certain nombre d’années dans les affaires et, par ailleurs, côtoyé des politiques, j’ai pu « apprécier » la force des réseaux. Que ce soient les réseaux énarques, francs-maçons, cathos, professionnels divers (sans jugement négatif sur les philosophies ou convictions défendues par certains de ces réseaux qui peuvent me sembler hautement respectables), ce sont les comportements qui me semblent poser problème.

Lorsque, dans une grande entreprise, les luttes de pouvoir se font moins entre des personnes cherchant à faire valoir leurs qualités qu’entre deux réseaux qui se font la guerre, où est l’intérêt général ? Où est la saine émulation ? Où est l’intégration de la différence ?

Quand le simple fait de se réclamer d’un groupe permet d’en fédérer les énergies, même si cela se fait en vertu d’un programme d’actions en complète contradiction avec la substance même de ce groupe, il me semble exister le même danger que dans l’ostracisme direct.

La seule bannière devient celle du groupe, sans plus prêter aucune attention à sa réalité personnelle, à ses convictions. On n’exclut plus directement comme le fait l’ostracisme direct, on qualifie des personnes sur la seule foi de leur appartenance au clan, sans faire intervenir son discernement, sans qu’il n’y ait le moindre accord entre ses convictions et les comportements desdites personnes.

Il y a donc renfermement du groupe sur lui-même et rejet de ce qui n’en fait pas partie. De ce fait le groupe s’appauvrit, se sclérose et dégénère.

 

Certes, les partisans de l’ostracisme ont un discours généralement basé sur l’unité, mais l’unité restreinte : ils ne sont intéressés que par un pays au sein d’un groupe de pays, ils n’embauchent que des personnes issues de leur clan, etc. Or, en tant que valeur de vie, l’unité ne peut être restreinte, limitée, appauvrie. Les moyens d’y parvenir peuvent être très divers, mais la valeur ne tolère pas la compromission. Les personnes qui manient la séparation ou l’unité restreinte devraient le savoir : ils courent à leur perte à plus ou moins court terme.

 

Alors que faire ?

Le problème de fond de ce comportement est un défaut de conscience. Il faudrait donc éduquer la conscience et, pour ce faire, je ne connais qu’un moyen : le travail sur les valeurs de vie. C’est une matière qui n’est pas enseignée et il ne faut donc pas s’étonner que, n’étant pas formées, les personnes les mieux intentionnées du monde n’aient qu’une vision très approximative de la chose.

Parmi les clients que je reçois, en tant que coach de vie, je n’en ai rencontré aucun, jusqu’à présent qui ait un système de valeurs de vie compris, structuré et opérationnel.

Je me souviens même d’une jeune femme, très catholique, qui me racontait les relations catastrophiques qui étaient de mise dans sa famille et en partie de son fait. Quand j’ai commencé à lui parler de valeurs de vie, elle s’est cabrée en affirmant qu’elle avait un système de valeurs de vie très bien en place, genre : « je n’ai pas besoin de vous pour ça ». Je lui ai demandé : « lesquelles ? » Elle m’a répondu instinctivement : « la famille… » et s’est effondrée en larmes.

Cet exemple n’a rien à voir avec l’ostracisme, mais illustre le fait que les meilleures intentions du monde, si elles ne sont pas pilotées par un système de valeur opérationnel, ne débouchent que sur l’échec.

Penser que ceux qui font de l’ostracisme sont forcément mauvais est une illusion stérile. Chacun essaie de faire du mieux qu’il peut avec ce dont il dispose. Et quand la conscience fait défaut, ce n’est pas si difficile de la développer pour le mieux-être de tous.

 

Après le premier post qui portait sur l’incapacité à accepter d’avoir tort, voilà un deuxième comportement de perdant qu’est la critique systématique des autres.

Je parle évidemment de la critique négative, non de celle, exprimée positivement, destinée à faire avancer une situation, un comportement ou une position.

Vous me direz que c’est un mal très français tant il est vrai que notre spécialité est de considérer une réalité universelle, objective et idéale comme référence permanente. Ce type d’attitude a pu faire l’une de nos forces par le passé (je pense notamment à la définition des droits de l’Homme, France pays de la liberté, etc.) et il est vrai qu’il est souvent difficile de revenir sur des comportements qui ont fait notre rayonnement mondial, même si les temps changent et qu’il serait peut-être temps que nous en fassions de même.

Alors, pourquoi la critique systématique est-elle un comportement perdant ?

La réponse tient, une fois de plus, en trois mots :

1. Ignorance
2. Isolement
3. Dévalorisation

 

1. Ignorance

Aux champions de la critique systématique, je dis : attention, vous n’affichez ainsi que votre ignorance. Là où vous croyez affirmer votre supériorité de vue, vous exprimez généralement votre méconnaissance de la réalité de la personne que vous critiquez.

Vous me direz que c’est bien peu de choses par rapport au plaisir défoulatoire de la critique… surtout si ceux qui vous écoutent ne connaissent pas cette réalité de l’autre mieux que vous… Mais lorsque la critique devient un comportement habituel, la curiosité est obstruée, il n’y a donc plus de possibilité de s’enrichir de l’autre, de le découvrir. L’ignorance de la personne qui critique se nourrit d’elle-même et il paraît difficile que ce cercle vicieux s’interrompe.

D’une manière générale, je crois qu’on peut dire que la critique systématique relève d’un manque d’intelligence constructrice, même si elle est destinée à prouver le contraire. Et, dans la mesure où elle peut être assimilée à de la malveillance, dans le sens où l’autre ne bénéficie pas au minimum d’un doute bienveillant, elle aura toujours tendance à affaiblir une personne. Si l’on conjugue manque d’intelligence et malveillance, il y a fort à parier qu’il n’y ait pas de grande réussite au bout.

 

2. Isolement

La critique est une forme d’opposition (pour s’en convaincre, il suffit de constater ce qui se passe en politique, en France, depuis de nombreuses années. Les partis d’opposition, quels qu’ils soient, sont systématiquement dans la critique du pouvoir en place. A tel point qu’il devient de plus en plus difficile de faire la distinction entre les deux mots : critique et opposition, dans le monde politique).

Or, si s’opposer semble parfaitement légitime, lorsque cela intervient quel que soit le sujet, et sans proposition constructive, cela équivaut à dresser une barrière entre l’autre que je critique et moi-même.

Je suis alors dans une attitude claire de séparation pure entre l’autre et moi. Et qui dit initiateur de séparation, dit perdant à terme. Si « l’union fait la force », la séparation engendre la faiblesse.

Si je suis dans une position de faiblesse, non assumée qui plus est (car je n’en ai pas conscience), je ne parviendrai jamais à une réalisation ambitieuse. Je serai toujours perdant à long terme.

 

3. Dévalorisation

De l’expérience que j’en ai, les personnes qui abusent de la critique cherchent, par cette attitude, à se valoriser eux-mêmes. Le raisonnement serait schématiquement le suivant : « je vois tes défauts et te suis donc supérieur ».

La prise d’importance est donc conditionnée à l’erreur de l’autre. Si je fais cela, la réalité est que je ne m’étalonne, je ne me compare, que par rapport à du négatif (ou ce que je considère comme tel). Je ne démontre donc ma soi-disant supériorité que par rapport à ce que je juge comme de l’infériorité.

Hormis un aspect qui flatte mon ego par la fausse supériorité ressentie, je ne fais qu’affirmer, à tort, le fait que je suis moins pire, non pas que je suis fort.

Me comparer à du négatif me laisse, sans doute, une marge de progression immense, mais ne fait jamais de moi quelqu’un de positif.

La critique systématique dévalorise l’autre, certes, mais me dévalorise par la même occasion, ce qui me poussera à continuer, de façon presque compulsive, à critiquer pour me prouver que je suis supérieur. C’est sans fin.

Alors que faire pour corriger le tir ?

Si quelqu’un est dans cette situation il aura toutes les peines du monde à le reconnaître par lui-même et à effectuer le travail nécessaire pour se débarrasser de ce défaut.

La façon dont je procède, en tant que coach de vie, tend à essayer de stimuler l’imagination de la personne coachée.

Quand je rencontre quelqu’un qui a la critique systématique (mais qui vient généralement me voir pour autre chose), je lui demande, après l’expression de sa critique, de changer de perspective. Un peu comme un jeu de rôle, je lui dis : « OK, je vois que vous n’êtes pas d’accord avec XYZ, et vous avez certainement de bonnes raisons pour cela, mais maintenant, essayez de vous mettre dans des dispositions où vous devriez défendre sa position. Imaginez une situation, un environnement, ce que vous voulez qui justifie ce que vous critiquez et expliquez-moi ».

Souvent ces personnes commencent, quand elles veulent bien se prêter au jeu, par donner des raisons loufoques. J’introduis alors dans leur discours des raisons rationnellement possibles afin de les mener tranquillement vers une forme de doute de leur propre critique initiale.

Répétée deux ou trois fois, cette tactique permet souvent de rompre le cercle vicieux. Cela ne fait pas d’eux des personnes fortes instantanément, mais ça réenclenche une capacité d’évolution positive, ce qui est un début pour parvenir à l’estime de soi.

Je ne suis pas forcément fan de la répartition "gagnants - perdants", mais force est de constater que certains types de comportements, fréquents autour de nous, mènent à la division et à des impasses. Ce sont ce que j'appelle des comportements perdants.

Contrairement à ce que laisse supposer le titre de ce post, le sujet ici n’est pas tant de vérifier si vous êtes un(e) perdant(e) ou pas, mais d’identifier des comportements parmi les personnes de votre entourage qui laissent penser que ce sont des perdants. L’identification de ces comportements vous permettra d’adopter des réactions en conséquence pour, soit comprendre qu’ils ont besoin d’aide (dans le meilleur des cas) ou ne pas vous lancer dans de mauvais combats, dans des conflits inutiles car, à la fin, ces personnes seront toujours perdantes, même sans votre intervention.

Je propose ici une liste de 7 comportements perdants qui, sans être forcément exhaustive, me semble reprendre génériquement un grand nombre d’erreurs qui mènent quelqu’un vers un résultat opposé à ce qu’il souhaitait initialement.

Ces 7 comportements perdants sont les suivants :

. ne jamais accepter d'avoir tort,

. la critique systématique

. l'ostracisme

. l'agressivité

. la victimisation

. le pessimisme

. l'égocentrisme.

 

Voyons pourquoi :

I - Ne jamais accepter d'avoir tort

 

1) Un perdant n’a jamais tort

J’insiste sur le mot « jamais », car il ne s’agit pas de nier le fait que l’on puisse avoir souvent raison, notamment sur certains sujets spécifiques sur lesquels on dispose d’une expertise particulière.

Nous avons tous en tête une multitude d’exemples de ces personnes qui préfèreraient mourir qu’admettre qu’elles ont tort. Même confrontées à l’évidence, elles vous inventeront n’importe quelle histoire, ou raisonnement alambiqué, pour justifier leur avis, décision ou réaction.

Mais pourquoi refuser d’avoir tort est-il un comportement perdant ?

La réponse tient en trois mots : isolement, irresponsabilité et confusion.

La première est donc l’isolement. Ne pas accepter d’avoir tort est, avant tout, une attitude évidemment égotique. Si je n’accepte pas d’avoir tort je me pose comme « moi » supérieur aux autres. En refusant systématiquement la pertinence d’un désaccord, je reste dans une vérité étriquée qui est censée s’auto-suffire, mais qui ne fait que m’appauvrir dans ma relation à l’autre. Cette dernière s’appauvrissant, je m’isole progressivement et m’affaiblis. Mes réalisations ne pourront être alors qu’à la hauteur de ma solidité personnelle, c’est-à-dire de faible envergure. Toute autre action sera vouée à l’échec.

De plus, ne pas accepter d’avoir tort est un signe évident de faiblesse. Si je dois absolument imposer mon avis aux autres, même lorsque j’ai tort, je ne l’imposerai qu’auprès des faibles. Les autres, n’étant pas dupes, ne se laisseront rien imposer du tout.

Les liens qui me relieront aux autres ne constitueront donc qu’un ensemble fragile car composé uniquement de maillons faibles, moi le premier. Dans ces conditions, rien de grand, ni de positif ou d’ambitieux ne pourra en sortir.

Vous le savez, le problème principal des personnes qui ont ce type de comportement est leur faiblesse personnelle qu’elles refusent d’admettre. Dans ces conditions, les contrer avec un avis opposé au leur n’aidera en rien, ni elle, ni vous. Vous pourrez lui expliquer par A + B pourquoi elles ont tort, cela ne servira à rien, si ce n’est à perdre votre temps.

 

2) Le deuxième écueil néfaste de ce genre d’attitude est l’irresponsabilité.

Le prolongement de n’avoir jamais tort est que, si un problème survient, je n’en serai jamais responsable ; ce sont les conditions extérieures qui auront changé par rapport au moment où j’ai eu mon comportement, ou que la faute revient à quelqu’un d’autre.

Or, si le problème vient de moi et que je refuse de l’admettre, je serai en incapacité totale de le résoudre. Je chercherai des solutions dans tous les paramètres de la situation, sauf le bon, ce qui me privera de toute solution efficace.

Il n’y a donc rien de plus dangereux pour une organisation, quelle qu’elle soit, qu’une personne mise en position de leader qui refuse d’avoir tort. Celle-ci ne parviendra pas à se mettre en responsabilité personnelle et ne pourra faire progresser son environnement. Les échecs s’enchaîneront aboutissant notoirement pour la personne sur des choses aussi réjouissantes que le chômage ou le divorce.

 

3) Enfin, le troisième écueil est la confusion entre réalité personnelle et réalité collective.

La personne qui ne peut avoir tort ne sait pas faire la différence entre sa propre réalité personnelle, la réalité personnelle de son entourage et la réalité collective.

C’est un défaut qui a ses bons côtés quand « les astres sont bien orientés » car cette attitude donne une capacité d’entraînement de groupe, de motivation des équipes vers un but bien identifié. La réalité du leader devient celle de ses équipes et génère une dynamique commune qui facilite l’atteinte des objectifs.

Cependant, lorsqu’un grain de sable vient s’insérer dans le mécanisme, le leader est incapable d’enrichir sa réalité personnelle de la réalité personnelle de ses équipes, ainsi que de la réalité collective de l’environnement.

Enfermé dans sa réalité personnelle, il ne sera pas en mesure de tenir compte des autres réalités. Se créera alors un décalage entre toutes ces réalités que le leader ne sera capable ni d’analyser, ni d’en tirer les enseignements. S’en suivront des prises de décisions erronées menant droit à l’échec du projet initial.

 

Alors que faire ?

Il vous faut accepter l’une des maximes majeures de coaching, à savoir : « un problème ne se résout jamais au niveau auquel il se pose ». Cette maxime signifie en l’occurrence que ce n’est pas la raison pratique du conflit avec une telle personne qu’il faut traiter, mais la raison pour laquelle elle adopte son attitude, à savoir sa faiblesse personnelle.

Si vous contrez avec des arguments « techniques » et mettez ce genre de personne dans un coin dont elle ne voit pas comment se sortir, au mieux elle abandonnera le combat, mais vous en voudra et risque de vous le faire payer un jour. C’est la meilleure façon de s’en faire un ennemi pour la vie.

La solution que j’ai maintes fois appliquée, en tant que coache de vie, est de poser des questions orientées sur le sujet abordé. Cette tactique permet d’amener la personne à reformuler son avis d’une autre façon qui, oh ! miracle, a évolué en tenant compte des variations suggérées par vos questions.

La personne n’a plus l’impression que vous l’avez dominée, mais qu’elle a trouvé d’elle-même une position beaucoup plus forte. Votre conversation l’aura renforcée à la fois dans son avis (qui n’est plus le même qu’au départ) et, plus important, par rapport à sa faiblesse personnelle. Elle en nourrira de l’estime pour vous et sera de plus en plus encline à vous écouter.

Tout le monde sera gagnant, même si vous ne désirerez pas forcément partir en vacances avec elle.

Posez plus de questions, des questions différentes, plus souvent
Prenez conscience que vous pouvez être qui vous voulez être
Sachez que la performance ne définit pas l’identité
Comprenez que la souffrance fait partie de la vie
Tournez-vous vers l’avenir, vivez pour l’instant
Réalisez que vous êtes l’égal de tout le monde
Réalisez que vous n’êtes meilleur que personne
Souriez quand les choses deviennent difficiles
Soyez toujours bienveillant avec vous-même
Acceptez que vous pouvez faire des erreurs
Appréciez d’avoir fait de votre mieux
Prenez du temps pour vous-même
Prenez du temps pour les autres
Réfléchissez avant de répondre
Respirez par votre diaphragme
Accueillez le changement
Visualisez votre réussite
Ecoutez avec attention
Apaisez votre esprit
Evitez l’incrédulité
Soyez curieux
Pleurez
Aimez
Riez
Soyez

Pourquoi changer une mauvaise habitude ? Saviez-vous que vous passez environ 90% de votre journée sur pilote automatique ? Je sais, ça peut paraître bizarre, non ?

L'être humain moyen, utilise son inconscient pendant la grande majorité du temps de sa journée.

Lorsque vous mangez, pensez-vous à un niveau conscient pour avaler ? Pensez-vous de quel côté du lit vous allez sortir ? Pensez-vous à la complexité de vous brosser les dents ou à la façon dont vous allez ouvrir la porte de la voiture ?

Bien sûr que non, parce que vous savez comment le faire à un niveau inconscient, et cela libère votre esprit conscient pour faire d'autres choses qui sont beaucoup plus importantes, comme l'apprentissage d'une nouvelle langue ou la lecture d'un livre.

Malheureusement, la plupart du temps, nous gaspillons l’opportunité de faire de nouvelles choses et continuons à faire les mêmes de la même façon, car c'est plus facile.

C'est l'une des raisons pour laquelle nous avons du mal à briser nos mauvaises habitudes : parce qu'elles sont souvent exécutées à un niveau inconscient. Les changer semble être un tel travail, alors pourquoi s’en préoccuper ?

La bonne nouvelle est que si vous pouvez implémenter un nouveau comportement et le garder actif pendant une période d’environ 90 jours (cela peut varier sensiblement d'une personne à l'autre, alors ne m’en veuillez pas si vous le faites plus rapidement ou plus lentement) jusqu'à ce que cela devienne une habitude inconsciente, vous aurez peu de problème à le rendre permanent.

Note : certains parlent d'un mois pour former une habitude. J'ai des doutes à ce sujet. Je suis certain que vous pouvez accéder à un niveau de compétence conscient durant cette période, mais l’enraciner à un niveau inconscient prend un peu plus longtemps, selon mon expérience.

Tout d'abord et surtout, vous devez vouloir changer. Ce que je veux dire, c’est qu’il ne suffit pas de souhaiter vouloir, il faut que vous le vouliez vraiment.

Il est important de prendre conscience qu'il y a toujours une intention positive lorsque nous entreprenons une action. Même si cette intention n'est pas immédiatement apparente. Cela vaut pour fumer, manger avec excès ou abuser de drogues.

Jusqu'à ce que vous acceptiez qu'il y ait une habitude que vous souhaitez briser, vous aurez du mal à la changer, car vous êtes en conflit avec votre inconscient. Ce dernier sait très bien pourquoi vous faites ces choses que vous préféreriez ne pas faire, mais il ne veut pas toujours vous le dire.

Vous devez apaiser et lisser votre inconscient, ne pas lui dire que c’est un imbécile. C'est votre ami et il vous aime, alors traitez-le avec gentillesse.

En prenant l’exemple du tabagisme. Vous pouvez penser que vous devriez arrêter parce que vous savez que c'est meilleur pour votre santé ou parce que votre partenaire vous pousse à le faire car votre odeur l’indispose. Mais ça, c'est souhaiter vouloir, ce n’est pas vraiment vouloir. Un véritable désir d'arrêter est une position différente, c'est un sentiment interne fort que la plupart des gens reconnaissent quand ils l’ont.

Il existe de nombreuses façons de vous aider à casser les habitudes : l'hypnothérapie, la PNL, l'acupuncture, l'EFT, etc.

Vous devez trouver la meilleure façon, ou une combinaison de façons qui vous conviennent, parce que nous sommes tous différents et répondons différemment à différents stimuli. Ou vous pouvez vous dispenser de tout cela et vous lancer seul en adoptant certaines des méthodes suivantes.

  1. Définir une date : ne pas plonger directement dans la chose, faites vos devoirs. Planifiez ce que vous devez faire. Donnez-vous le temps de vous préparer mentalement, physiquement, émotionnellement et même spirituellement éventuellement.
  2. Utiliser des leviers : dites à tout votre entourage ce que vous envisagez de faire, avec une telle conviction que reculer ne sera plus une option.
  3. Utiliser plus de levier : faites plusieurs listes de ce que vous avez à gagner en arrêtant et affichez-les là où vous les verrez tous les jours. Déplacez les listes de temps en temps afin qu'elles ne deviennent pas une espèce de bruit de fond.
  4. Utiliser encore plus de levier : faites une liste de ce que vous avez à perdre si vous n’y parvenez pas. Demandez-vous à vous-même et à toute autre personne qui voudra bien vous écouter, de vous la lire chaque fois que vous ressentez l'envie de flancher.
  5. Utiliser un langage positif : vous n'essayez pas d’arrêter, vous avez arrêté. Vous ne faites pas de votre mieux pour perdre du poids, vous perdez du poids. Vous ne tentez pas de courir un marathon, vous allez faire un marathon.
  6. Le bloguer : dites au monde entier ce que vous faites. Vous seriez étonné de voir à quel point vous vous sentirez mieux et plus fort si vous savez que des gens, partout dans le pays, voire dans le monde, veulent que vous réussissiez.
  7. Visualiser : chaque nuit avant de vous endormir et la première chose le matin après votre réveil, voyez-vous comme la personne que vous voulez être. Faites-le avant même de commencer le processus de changement. Voyez à quoi vous ressemblerez. Associez-y des sons et des ressentis. Prenez vraiment le temps de connaître le nouveau vous-même afin que votre esprit puisse s'y habituer.
  8. Soyez résolu : si vous reculez, utilisez cela comme une expérience d'apprentissage et pas une excuse pour vous auto-flageller. Comprenez ce qui vous a causé ce bref dérapage (c'est tout ce que c’était) et recommencez avec encore plus de détermination pour être la personne que vous voulez être !
  9. Connaître ses valeurs fondamentales : c’est vraiment essentiel de comprendre pourquoi, fondamentalement, vous voulez faire quelque chose. Lorsque vous le savez, vous augmentez vos chances de succès de façon exponentielle.
  10. Rythmer le futur : c’est un peu la même chose que la visualisation mais c’est différent. Voyez-vous vous-même dans le futur confronté à des obstacles potentiels. Il se pourrait qu’il y ait des jours d’opposition et si vous vous êtes préparé à les affronter, vous pourrez le faire sereinement.

Je conçois que certaines habitudes/addictions peuvent avoir besoin de mesures supplémentaires que celles contenues dans ce post, mais cela devrait quand même vous aider à démarrer.

En préambule, précisons que le titre se veut évocateur, voire provocateur, mais à ne pas prendre au sérieux car je n’ai absolument aucune expertise en matière de pire karma. Je saurais à peine vous définir l'expression.
 
Ce que j’entends personnellement dans ce concept, en l’occurrence, c’est un « déroulé de vie », les grandes conditions dans lesquelles se déroule la vie d’une personne.
 
Et bien, pour moi, le pire karma du monde est celui... d’ingénieur.
 
Je n’ai, bien évidemment, rien contre les ingénieurs et vous allez peut-être vous demander : quelle mouche le pique pour proférer de telles aberrations ? Il y a quand même des sorts moins enviables que celui de polytechnicien, de centralien, d’agro ou de n’importe quel autre diplômé d’école d’ingénieur.
 
En matière de reconnaissance sociale et de capacités intellectuelles je vous l’accorderai bien volontiers.
 
En matière de conscience, de capacité à aller au bout de ses possibilités humaines, en revanche, à quelques nuances près, je reste convaincu de la véracité de ce titre racoleur : être ingénieur consiste à faire face au "pire karma du monde".
 
Comment en suis-je arrivé là ? Notamment du fait de mon expérience de coach.
 
Prenez un polytechnicien (j’en connais un certain nombre), après avoir passé deux années à faire des mathématiques à haut niveau (math sup et math spé) il atteint le graal : il est admis à Polytechnique !
 
Une fois dans la place, il ne fait plus grand-chose. Son entourage social, comme son environnement direct de l’école, lui renvoient une image de lui extrêmement valorisante : il fait partie de l’élite intellectuelle de la nation.
 
L’enseignement qui lui est délivré le formate pour le convaincre qu’il n’y a de réalité que la réalité collective, exogène à tout individu, objective et devant toujours pouvoir être appréhendée à l’aide d’un raisonnement scientifique, donc contrôlable. Toute réalité personnelle n’est que secondaire, une personne a soit raison, soit tort dans son appréhension d’une réalité collective et, comme il représente l’élite intellectuelle, la probabilité est forte pour que ce soit lui qui ait raison.
 
Vous trouvez cela caricatural ? Je vous l’accorde… à moitié...
 
Mais, après tout, est-ce plus mal comme ça ? Il est possible d’imaginer qu’une partie de la société soit dédiée à la faire progresser dans une dimension secondaire. Comment aurions-nous des ponts solides, des ordinateurs performants, des maisons confortables ou des stations spatiales dans le ciel sans de telles personnes ?
 
D’autant plus que, baigné dans cette conviction d’être l’élite, l’ingénieur ne se remet que rarement en cause personnellement. Du coup, il est plutôt heureux de son sort et c’est tant mieux.
 
Tout serait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes.
 
Sauf…
 
Sauf que l’X, le Piston ou l’Agro font partie d’un monde, d’une société humaine, d’un univers qui ne fonctionnent pas seulement de cette manière.
 
Sauf qu’une vision limitée aux seules dimensions matérielle et intellectuelle ne suffit plus quand les vrais problèmes surviennent. Et là, ces merveilleuses personnes semblent totalement démunies.
 
Pour illustrer mon propos, je citerai deux exemples qui me semblent symptomatiques de deux attitudes opposées débouchant sur des résultats évidemment très différents :
 
Le premier exemple est celui d’une femme de 55 ans, polytechnicienne ayant très bien réussi dans sa vie professionnelle jusqu’à ce qu’elle soit atteinte par un burnout. Ne s’étant traitée, pendant longtemps, que par des antidépresseurs, elle n’avait pas trouvé de solution à sa situation, était tombée dans l’addiction à l’alcool, ce qui avait empiré son état dépressif.
 
Le reste de sa vie était alors parti à vau-l’eau : divorce, enfants en échec scolaire, etc. Bref, presque du Zola, malgré des conditions de départ très privilégiées.
 
Quand elle est venue me voir et qu’elle m’a expliqué sa situation, revenait dans son propos, à peu près toutes les dix phrases, qu’elle était très intelligente parce qu’elle était polytechnicienne. Bloquée sur cette gloire passée, elle s’est montré incapable d’envisager sa vie d’une façon plus dynamique et positive que celle pour laquelle elle avait été formatée bien des années auparavant.
 
Elle restait figée dans une démarche de contrôle d’une réalité collective (ce qui l’exonérait d’une grande partie de la responsabilité de son état), là où elle aurait pu se concentrer sur sa réalité personnelle et admettre qu’elle était en mesure de prendre en charge son mieux-être.
 
Après quelques séances de coaching, et la voyant toujours résolument bloquée sur une vision d’elle-même et de sa vie ne lui apportant que malheur, j’ai dû me résoudre à interrompre la relation sur un échec.
 
Et oui ! le coaching ne réussit pas dans 100% des cas. Notamment lorsque le coaché aimerait aller mieux, mais sans accepter de faire l’effort de sortir de sa zone de confort. Pour aller mieux, il est impératif d’en avoir réellement envie et de s’en donner les moyens.
 
Le second exemple est celui d’une jeune femme, également diplômée d’une grande école d’ingénieur (différente de la précédente), qui atteinte d’une maladie grave, venait me voir, en plus des médecins qui s’occupaient d’elle, pour mettre toutes les chances de son côté dans sa lutte contre ladite maladie.
 
Je passerai sur les détails, mais son problème de santé était intervenu dans un contexte de dissension croissante avec son mari, ingénieur de grande école également. Les causes d’un tel éloignement sont complexes et multiples, et elles n’interviennent pas dans mon présent propos, mais c’est leur mode d’expression qui m’intéresse ici.
 
Ayant une vision de la vie selon laquelle la seule réalité est collective et donc objective, le couple s’affrontait constamment sur des thématiques : « j’ai raison et tu as tort ». Chaque comportement de l’un ou de l’autre était immédiatement passé par le tamis de cette seule grille de décryptage.
 
Inutile de vous dire que, dans ces conditions, la vie de couple devient vite compliquée : les frustrations s’enchaînent, le ressentiment vis-à-vis du conjoint s’accroît de jour en jour et l’horizon s’assombrit inexorablement. Plongé dans un environnement aussi désespérant et mortifère, certaines personnes peuvent développer un certain nombre de maladies graves.
 
Après un début de coaching difficile car axé sur une vision de la vie très différente de celle qu’elle avait toujours considérée, cette personne s’est prise au jeu et a accepté de sortir de sa zone de confort. Elle s’est investie dans la compréhension des mécanismes de fonctionnement des systèmes de valeurs, se les est appropriés et a pu ainsi effectuer un vrai travail d’évolution. Ce travail lui a permis d’acquérir un outil de vie complémentaire, pas forcément nécessaire pour construire un pont, mais très utile pour construire une vie heureuse.
 
À ce jour, elle va bien.
 
J’espère que vous aurez compris que ce post ne stigmatise ni un type de diplôme, ni des écoles, mais une conception de la vie qui peut être partagée par une foule de personnes qui n’ont jamais vu d’école d’ingénieur, ni de près, ni de loin.
 
Ce pire karma peut donc être dépassé. Un certain nombre de ceux qui ont été formatées dans cet esprit de culte de la science, une fois qu’ils se mettent en marche dans leur développement personnel, sont particulièrement passionnants par la densité qu’ils mettent dans leur implication, dans leur raisonnement et donc dans leur progression. Ce sont alors de véritables trésors d’évolution dont j’apprends beaucoup.
 
Le fait est qu’ils ont généralement besoin d’être accompagnées pour pouvoir envisager une façon de penser qui leur est complètement étrangère au départ.
L'une des difficultés, pour beaucoup de personnes, avec le coaching de vie et le développement personnel est de faire le premier pas.
 
Souvent, les nouveaux clients ont un discours dans lequel ils ne semblent tout simplement pas faire ce qu'ils savent qu'ils doivent faire pour arriver là où ils veulent aller. En fait, c'est souvent la raison pour laquelle les gens viennent à moi pour du coaching. Ils savent quoi faire à un niveau intellectuel, ils ont parfois lu des livres d'auto-développement, mais ils ne savent vraiment pas comment rompre leurs modèles négatifs.
 
Le principal problème dans ce cas est la motivation : être capable de passer de l’envie d’agir à l’action elle-même.
 
On se réfère à la croyance que, peut-être, on devrait changer car on sait que le changement serait bénéfique, mais on ne pense pas vraiment avoir un fort désir de le faire. C'est extrêmement commun chez les personnes que je vois et je dois dire honnêtement que ce n'est pas un obstacle facile à surmonter. À un moment donné, le désir de changer doit être présent.
 
Tout d'abord, permettez-moi de dire que je crois que personne ne manque de motivation en soi dans sa vie. Peu importe la façon dont vous pensez être motivé, si je laisse tomber une paire de crabes vivants dans vos sous-vêtements, vous trouverez un moyen de les en sortir très vite.
 
Cela démontre que la motivation existe. C'est juste que vous avez peut-être parfois des difficultés à y accéder. Cela pose donc la question : comment puis-je y accéder ?
 
La réponse est problématique parce qu'elle peut varier en fonction de l'individu, je vais donc adopter une approche générique.
 
 

1. Comprendre vos valeurs

 
Sans connaissance de vos valeurs, il est totalement aléatoire de vouloir prendre une direction qui vous convienne. Tous les chemins mènent à Rome, vous me direz, mais s’il est possible d’éviter de faire dix tours complets du globe avant d’y arriver, c’est quand même mieux…
 
Quand elles ont été correctement travaillées, il n’y a pas de plus grand motivateur que les valeurs de vie car elles sont capables de donner un sens profond à toute action. Elles enracinent l’action dans le fondamental et, de ce fait, rendent celle-ci naturelle et évidente.
 
Ne sous-estimez pas ces quelques mots. Si vous ne vivez pas selon des valeurs conscientes qui vous soient propres, je vous garantis que cela génèrera au mieux une frustration et, au pire, des problèmes encore plus importants.
 
 

2. Modifiez votre identité

 
Lorsque Robert De Niro a fait « Raging Bull » en 1980, il a dû prendre plus de 25 kilos pour jouer Jake la Motta dans sa version âgée. C'est beaucoup de poids à prendre et, même si j’admets que ce doit être très défoulant de manger autant, ça doit être beaucoup moins agréable de devoir le perdre ensuite. Il semble pourtant que De Niro n'ait pas eu tant de problème que ça à le faire. Et selon vous pourquoi ?
 
La raison est vraiment simple. Je peux vous garantir que De Niro ne s'est jamais vu comme un gros type. Son identité est d’être une personne mince qui portait un peu d'excédent de bagage pendant une courte période. Il n'y avait aucun souci de maigrir ni de grandes interrogations sur « essayer de revenir à son poids normal ». C’était un sujet réglé avant qu'il ne commence et la question était de savoir quand, plutôt que si.
 
La plupart des personnes ne réfléchissent pas comme ça. Leur identité est comment elles se voient sur le moment et quand elles veulent faire des changements, elles ne se sentent pas bien, se retirent de leurs objectifs et restent dans leur zone de confort.
 
Commencez à vous considérer comme la personne que vous voulez être. Chaque matin et chaque soir, visualisez-vous comme vous souhaiteriez être.
 
Cela vous semblera peut-être bizarre au début, mais réalisez que c'est le véritable vous et que la situation dans laquelle vous vous trouvez n’est que transitoire.
 
 

3. Faites attention à votre langage

 
Utilisez un langage axé sur les objectifs positifs. Ce post vous expliquera pourquoi cela est d'une importance vitale et quoi faire.
 
 

4. Utilisez l’ancrage

 
L’ancrage peut certainement vous aider à vous motiver pour faire les bons choix. Il y a des explications de ce qu’est l’ancrage et de ce qu'il peut faire ici.
 

 

5. Fabriquez de la motivation

 
Avez-vous des enfants, un partenaire ou même des parents que vous souhaiteriez rendre fiers de vous ? Pouvez-vous faire un pari avec un ami ? Recherchez les moyens qui pourraient faire intervenir d’autres personnes pour vous garder motivé jusqu'à l’action.
 
 

6. Amusez-vous

 
Si vous commencez par un sentiment de peur, vous aurez probablement du mal à réussir. En revanche, si vous abordez cette expérience d’une manière ludique en étant désireux de passer un bon moment et d'en apprendre davantage sur vous-même, vous augmenterez de manière exponentielle vos probabilités de réussir.
 

 

7. Obtenez de l'aide

 
Que diriez-vous d'embaucher un coach de vie ou un prof personnel de gym ? Ce n'est pas gratuit, certes, mais que sont quelques centaines d’euros d’investissement si vous en tirez bénéfice pour le reste de votre vie ?
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