Dans le monde des affaires, il semble difficile de pouvoir mettre en pratique une cohérence entre des valeurs de vie humaines et les impératifs du monde de l'entreprise dans lequel la rentabilité fait office de valeur de base, incontournable, inévitable et prévalant sur toute autre raison d'être de telles organisations humaines.
Il ne s'agit pas là de nier ou de déplorer un tel état de fait, mais de voir si une compatibilité, une cohérence, peut se faire jour afin de nous permettre d'atteindre une meilleure organisation du monde du travail susceptible de concilier pérennité de l'entreprise et épanouissement personnel.
Si certaines similitudes peuvent être mise en exergue entre une démarche de pratique de valeurs de vie personnelles et de valeurs d'entreprise, ces deux démarches ne peuvent être reproduites à l'identique.
Les valeurs de vie personnelles forment l’ossature d’une identité d’être humain et, dans ce contexte, sont destinées à conduire l’attitude d’une personne par rapport aux situations qu’elle vit et en fonction de ses expériences propres.
Les valeurs d’entreprise, quant à elles, s’adressant à un groupe de personnes, sont davantage destinées à offrir un cadre et un esprit dans lequel les dirigeants souhaitent faire évoluer ledit groupe de personnes.
Si la nature différente de la personne (physique ou morale) incarnant les valeurs oblige à différencier la démarche, l’objectif des valeurs de vie et des valeurs d’entreprise est semblable et donc indissociable.
Les valeurs de vie servent, à se définir et à analyser des relations entre les personnes; les valeurs d'entreprise, quant à elles, servent définir un état d’esprit commun à un groupe de personnes.
Les valeurs d’entreprise s’inscrivent dans un cadre plus contraint que les valeurs personnelles : si, à titre personnel, mon cadre de vie, mon activité professionnelle, mes relations sentimentales, ou n’importe laquelle des composantes de ma vie, ne me conviennent pas à l’aune de mes valeurs de vie, j’ai toujours la possibilité de les remettre en cause et d’en modifier les données.
En revanche, une entreprise s’inscrit dans un contexte nettement plus contraint : si elle veut changer d’activité, si elle veut changer de collaborateurs, si elle veut changer de localisation géographique, tout cela est encadré soit par des lois, soit par une évidence économique (passer de la production de machines outil à celle de sous-vêtements remettra en cause l’existence même de l’entreprise : inadaptation des salariés à la nouvelle activité, des moyens de production, des circuits d’approvisionnement et de distribution, etc.).
Une entreprise doit donc inévitablement tenir compte de ces contraintes pour définir ses valeurs.
En fait, la différence fondamentale qui existe entre une personne morale et une personne physique, si l’on raisonne en dimension spirituelle, est que la nature profonde de la première est d’être un moyen, alors que celle de la seconde est d’être à la fois un moyen et une fin : un moyen fournit aux autres pour évoluer et une fin concernant sa propre évolution personnelle.
Seul l’être humain sait évoluer dans la dimension spirituelle. Tout le reste de ce qui existe sont des moyens destinés à lui permettre de réaliser l’évolution qui est sa raison d’être.
Cet être humain est donc fondamentalement dépendant de son environnement pour réaliser son boulot d’évolution (ok ! c’est une tarte à la crème… je le concède). Sans moyens, il n’y a pas de fin et, sans objectif, les moyens n’ont aucun sens.
Dans sa dimension matérielle, une entreprise est là pour gagner l’argent nécessaire à son fonctionnement dans le temps, pour fournir les ressources à ses collaborateurs leur permettant de manger et de faire vivre leur dimension matérielle.
Dans sa dimension psycho-émotionnelle, qu’en l’occurrence je qualifierais plutôt de dimension intellectuelle, elle permet d’organiser des ressources en vue de la réalisation de son activité.
Dans sa dimension spirituelle, elle fournit à son environnement des moyens d’évolution. Tout travail est transformation et toute transformation est évolution. L’entreprise étant dévolue à la réalisation d’un travail, elle a donc inévitablement une responsabilité en matière de fournir un cadre d’évolution.
Jusque-là, rien de bien nouveau, vous me direz…
Mais, si l’on veut appliquer une démarche de progrès au sein du monde de l’entreprise, il est important de préciser certaines évidences de façon à appliquer une démarche qui ne soit pas hors sol, qui ne mélange pas valeurs d’entreprise et valeurs de vie.
Face à la quantité de problèmes auxquels est confronté l’entreprise, une démarche de définition de ses valeurs ne doit pas être vue comme une nouvelle source de problème, mais comme une nouvelle source de solutions, pour une plus grande efficacité.
Et c’est bien là le challenge des Executive coaches dans le domaine des valeurs d’entreprise : accompagner concrètement la direction de l’entreprise pour que la démarche débouche immédiatement sur une amélioration et une sécurisation des performances générales.
Toutefois, si on a vu qu’il existe une différence fondamentale entre valeurs d’entreprise et valeurs de vie personnelles, il faut maintenant voir si cette différence sépare, exclue, ou si, au contraire, elle ne trouve pas son sens dans une nécessaire complémentarité, source d’unité.
Pour prendre un exemple peut être caricatural, mais significatif : si un agriculteur veut adopter une démarche bio pour sa production, mais qu’il n’a, comme savoir-faire en matière de soin de ses plantations, que de répandre des pesticides, quelles sont les probabilités pour que sa démarche soit couronnée de succès ?
Il peut avoir à sa disposition tous les éléments matériels propres à réaliser son projet, s’il n’a pas une compréhension en profondeur du fonctionnement du système, il sera incapable d’y parvenir.
Son entreprise pourra prétendre à tous les labels bios possibles et imaginables, s’il n’infléchit pas ses comportements personnels, il ne parviendra jamais à son objectif.
Vouloir mettre en place une identité d’entreprise à travers des valeurs éthiques, c’est exactement la même chose : si les dirigeants n’infléchissent pas leurs comportements en pleine conscience, le résultat sera une belle charte d’entreprise, qui servira au personnel à mesurer l’incohérence de sa Direction.
L’effet sera plus négatif qu’autre chose.
Pour être en mesure de piloter l’entreprise en accordant comportements et valeurs, il faut avoir la compréhension de ce qu’apporte cette démarche, pourquoi elle l’apporte et comment cela fonctionne.
C’est une évidence que de dire que si vous fixez comme valeur d’entreprise, par exemple, la responsabilité, mais que le dirigeant est incapable de déléguer, ou que la société rejette en masse des déchets non traités dans son environnement, cette valeur ne sera que lettre morte.
Définir des valeurs d’entreprise pour obtenir une amélioration concrète de la performance nécessite l’implication et l’exemple de ses dirigeants.
Sans cet ingrédient, économisez le temps et l’argent que vous comptiez consacrer à un coach en la matière, ce ne serait que pure perte.
C’est pour cette même raison que, si vous recherchez un réel gain d’efficacité pour votre entreprise, il vous faut faire appel à un coach qui associe les deux expertises : celle de guider l’entreprise vers ses valeurs caractéristiques et celle d’accompagner ses leaders vers la définition et la mise en pratique des leurs propres.
Dans ce but, j’accompagne les entreprises en m’appuyant sur la méthode « Blueprint », élaborée en Grande Bretagne par un collège rassemblant des personnes venant de trois horizons principaux : des autorités religieuses (œcuméniques), des philosophes et des hommes d’affaires de premier plan.
Elle a, selon moi, une qualité fondamentale qui est celle d’être très pragmatique, notamment dans sa mise en place et dans les résultats qu’elle génère.
Je vous en parlerai plus en détails dans de prochains posts, mais sachez que vous disposez-là d’une vraie ressource de progrès pour votre entreprise, pour vous peut être et pour vos collaborateurs.
Son objectif est d’améliorer les performances de l’entreprise en optimisant les liens qui l’unissent à son environnement. Elle maximise ainsi son chiffre d’affaires et réduit ses coûts, tout en favorisant un réel épanouissement de ses collaborateurs.
Les valeurs d’entreprise sont un outil pour faire évoluer les personnes vers une meilleure version d’eux-mêmes. L’entreprise accepte un rôle social et n’est plus un outil de seul profit (même si cela reste un élément déterminant). Elle devient également un outil d’évolution pour l’ensemble de son environnement.
En pilotant l’évolution de son environnement, elle accède à un niveau de contrôle de ses performances qu’aucun outil de gestion habituel ne pourra jamais lui conférer.