Le besoin de plaire et de s'intégrer va plus loin que notre histoire d’enfance personnelle. En tant qu'êtres humains, nous avons un besoin fondamental d'appartenance. Quand nous étions des hommes des cavernes, être abandonnés ou chassés par les autres, mettait directement notre vie en danger.
Il est donc logique que notre personnalité profonde ne s’exprime pas sans filtre, que nous ayons des difficultés à nous écarter de la norme et à cultiver l'inattendu.
Toutefois, la préoccupation de ce que les autres pensent de nous peut facilement devenir un « fléau » pour certains.
Ethel Barrett disait quelque chose d’assez juste : « Nous nous inquiéterions moins de ce que les autres pensent de nous si nous réalisions à quel point ils le font rarement. »
Malgré cela, il faut se rendre à l’évidence que nous ne pouvons jamais vraiment savoir ce que les autres pensent de nous. Ce qui plaît ou impressionne une personne peut déplaire ou décevoir une autre.
De même, ce que pense quelqu’un de nous à un instant « t » peut varier en fonction de son humeur (ou de la nôtre), du contenu de sa journée, d’un mot prononcé qui nous fait entrer dans une « case » dans l’esprit de l’autre, alors même que nous lui accordons un sens complètement différent de celui qui est perçu.
Pourtant, nous passons notre vie à nous inquiéter de ce que les autres pensent quand (et c’est l’ironie de la chose) la plupart des gens nous auront oubliés quelques minutes plus tard ! Et même lorsque nous faisons quelque chose susceptible de générer des rires, du dédain, de la jalousie ou des critiques, ce n’est pas si important dans la vie des autres et ils passent rapidement au sujet suivant.
Nous faisons tellement attention à ce que les autres pensent de nous que, bien souvent, nous avons oublié qui nous sommes.
Et même s’il n’est pas forcément nécessaire d’être « transparent » et de dire à votre patron qu’il se comporte comme un idiot, je me demande s’il faut :
. se taire quand on entend un commentaire raciste ?
. se contenter de moins dans une relation affective parce que d'autres personnes pensent que votre partenaire est «bon» pour vous ?
. ranger sa maison pour qu’elle soit impeccable à chaque visite de la moindre connaissance ?
. éviter de suivre ses rêves et ses projets (aussi irréalistes soient-ils)) parce que d’autres pensent que vous êtes déconnectés de la réalité, que vous vous surestimez ou que vous pourriez échouer ?
Chaque fois que nous faisons des compromissions par rapport à qui nous sommes, pour plaire ou pour éviter de déranger les autres, nous nous laissons tomber. Et nous créons, à chaque fois un peu plus, un gouffre entre qui nous sommes pour l’extérieur et qui nous sommes à l'intérieur…
Alors, si vous ressentez un vide à l'intérieur, comme si quelque chose manquait, sachez que ce qui manque, c'est probablement VOUS : le vrai, le bizarre, l’étonnant, que vous enfermez et que vous cachez à vous-même.
C’est fatigant de garder constamment son moi réel sous contrôle. Mais c’est ce que vous faites quand vous vous souciez plus de ce que les autres pensent de vous que de ce que vous pensez vous-même. Les autres sont déjà passés au sujet suivant et vous avez sacrifié qui vous êtes.
Peut-être serait-il judicieux de s’arrêter. Déterminez ce que vous voulez, ce que vous aimez, ce qui est important pour vous (et ce qui ne l’est pas !), comment vous vous sentez, bref, qui vous êtes. A ce moment-là, vous pourrez dire au revoir au « vide intérieur », et bienvenue dans votre vie !
Alors, la prochaine fois que vous prendrez conscience que vous vous inquiétez de ce que les autres pensent, demandez-vous plutôt : « Qu'est-ce que je pense ? », « Qu'est-ce qui compte pour moi ? »
Et si vous ne trouvez pas de réponse à ces questions, dites-vous qu’il est peut-être temps de vous faire accompagner pour y parvenir.
Trouver ses aspirations profondes est, à ma connaissance, le seul moyen constructif de se libérer de la peur du regard de l’autre.
Vos comportements s’inscrivent alors dans une cohérence positive dont vous avez pleinement conscience et qui résiste à toute agression, aussi mesquine soit-elle.
Vous verrez… c’est très reposant par rapport au regard des autres… et un peu exigeant par rapport à votre regard sur vous-même.