Aujourd’hui, je me permets un petit « billet d’humeur » (pour ne pas dire « coup de gueule ») concernant les ravages que produit une attitude très à la mode qu’est la critique systématique d’initiatives positives prises par les « puissants ».
J’avais déjà évoqué dans un autre post, les 7 comportements perdants dont faisait partie la critique.
J’ai observé des attaques contre Bernard Arnaud et François Pinault lorsqu’ils ont débloqué des centaines de millions d’euros pour la réfection de la cathédrale Notre Dame de Paris, contre Bill Gates quand il avait fait don de la moitié de sa fortune à une fondation, etc.
Ce qui motive ce post est la diffusion, sur les réseaux sociaux notamment, d’une charge contre le groupe Amazon dans le cadre de son annonce de création, par son fondateur, d’un fonds d’investissement de 10 milliards de dollars consacré à la préservation de la planète (Cf. cet article de l’ADN Innovation du 18 février dernier) et qui s'apparente, pour moi, à de la critique systématique aux effets néfastes.
J’ai plusieurs questions à poser à tous ces critiques :
1. Le monde est-il parfait ?
2. Croyez-vous dans une évolution possible ?
3. Vous sentiriez vous encouragé si votre entourage ne faisait que la critique systématique de vos défauts et passait sous silence vos réussites ?
4. Dans le cas d’Amazon, est-ce ce groupe qui pollue ou bien nous tous qui y avons recours ?
5. Doit-on traiter de la même manière Amazon qui admet que son activité est source de pollution et qui agit pour s’améliorer, et un groupe comme Du Pont De Nemours qui sait qu’il pollue, qui fait tout pour le cacher et refuse de faire face humainement à ses responsabilités (Cf. l’affaire du Teflon) ?
6. Auriez-vous, par hasard, 10 milliards de dollars à consacrer à la préservation de la planète ?
La réponse est évidente, je ne vous apprends rien : non, il n’est pas parfait. Et ce, à de nombreux égards…
Toute activité humaine génère des déchets et une forme de pollution, ne serait-ce que de respirer, et, s’il faut en minimiser les effets négatifs autant que possible, les compenser, voire les surcompenser, ne pas être actif en la matière est la pire des solutions.
Auriez-vous considéré que cela aurait été mieux si le fondateur d’Amazon n’avait pas consacré ces 10 milliards à la préservation de la planète ? Moins hypocrite ? Le monde se serait-il plus amélioré ?
Les personnes qui critiquent systématiquement les bonnes initiatives semblent considérer que l’on doive passer de l’imperfection à la perfection d’un seul coup.
Elles critiquent au nom de la perfection, ce qui les exonère, notamment, de savoir comment y parvenir concrètement et d’agir dans ce sens.
L’essence même du coaching en développement personnel est d’aider les autres à évoluer vers leur perfection et d’être conscient que c’est un chemin difficile, progressif et incertain.
Alors, plus que de la tolérance pour ceux qui veulent s’améliorer, je nourris une forme d’admiration pour les personnes (physiques ou morales) qui s’inscrivent dans cette démarche.
Le B. A.-BA des relations humaines, pour encourager quelqu’un à s’améliorer, est de souligner ses réussites, ses succès, ses bonnes initiatives et de l’en « récompenser ».
Sans cet élément, on tue la motivation de la personne, et la critique systématique ne revient qu’à la dégoûter de faire des efforts de progression.
L’objectif de ce type d’articles est-il donc de décourager Amazon de faire des efforts pour mieux se comporter vis-à-vis de la collectivité ?
Vous me direz que ce groupe n’est pas une personne humaine. Cela justifie-t-il que l’on ne se comporte pas avec humanité ? Le responsable de la décision de créer un fonds de 10 milliards de dollars est bien une personne humaine, non ?
Amazon, sans les dizaines de millions de clients qu’il compte ne serait rien, ne polluerait donc pas du tout. Alors, à qui la responsabilité ?
C’est sans doute une responsabilité au moins partagée. Alors, ne rejetez pas la faute sur quelqu’un d’autre en oubliant une responsabilité collective, dont la vôtre personnelle.
Je remercie donc Jeff Bezos de faire un tel effort pour prendre ainsi en charge une partie de ma propre responsabilité (hé oui, il m'arrive d'acheter sur Amazon...).
Le récent film « Dark Waters », qui raconte l’histoire récente des réactions du groupe Du Pont De Nemours face à la pollution massive de notre environnement qu’il génère, me semble symptomatique de l’irresponsabilité d’une partie des dirigeants de multinationales.
Face à l’inhumanité des comportements de ce type de personnes, la dénonciation, l’indignation et une forme de combat peuvent me sembler justifiées, car ces personnes font tout pour nier leur responsabilité et ne pas l'assumer humainement.
Les 10 milliards de Jeff Bezos ne doivent pas être assimilés, selon moi, aux pratiques désastreuses d’un Du Pont De Nemours. Les considérer de la même manière les uns et l'autre n'est que critique systématique stérile et inutile.
Je nous le souhaite à tous, car il y a tant de choses à faire que, si vous les avez et que vous les consacrer à préserver la planète, même si ce ne sera pas suffisant pour résoudre tous les problèmes d’environnement actuels, vous nous aurez donné la possibilité d’améliorer ce monde plus rapidement.
Je ne suis pas un fervent défenseur du grand capitalisme, tant les injustices sociales me semblent dénaturer ce monde. Mais faut-il, pour autant, lui dénier le droit et la possibilité d’évoluer positivement ?
Il y a déjà suffisamment de problèmes et de choses négatives sur terre pour que l’on ait la sagesse de ne pas en créer davantage.
Évoquer la perfection absolue n'a jamais rendu personne ni parfait, ni supérieur.
Au nom d’une perfection instantanée qui n’est que théorie, certains se satisfont de raisonnements soi-disant inattaquables pour affirmer une prétendue supériorité en matière de valeurs morales. Ils ne génèrent, dans le concret, qu’un tas de fumier sur lequel ils trônent en majesté, persuadés qu’ils ont fait avancer le monde alors qu’ils n’ont fait que l’enlaidir.
Désolé, mais ça m’agace un peu…
Effectivement "balayer devant sa porte" "avant de regarder les salissures des autres"
point de départ essentiel de réflexion que nous devrions avoir quant à l'incidence de nos actes quotidiens et personnels de pollution.
Commençons par faire tous les efforts possibles pour éviter d'amplifier ces pollutions si dérangeantes et réjouissons nous de toutes ces bonnes initiatives qui sont prises et dont nous devrions nous inspirer pour certaines.