Attention ! Je le dis tout de suite, ce post n’est pas une attaque contre la religion catholique ! Je prends ce titre un peu provoc pour attirer votre lecture, mais ce blog est consacré au développement personnel et non à l’étude des religions. Il n’est donc pas question pour moi de critiquer quel que religion que ce soit.
Le saint que je voulais épingler aujourd’hui, non pas en considération de sa grandeur d’âme, son action ou sa canonisation - car, d’ailleurs, je connais très mal sa vie – mais pour sa réaction la plus connue, est Saint Thomas, l’apôtre.
Vous la connaissez tous : « Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. », ce à quoi Jésus répond 8 jours plus tard : « Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru » (Jn 20, 24-29).
Ce passage de l’évangile a donné lieu à l’affirmation malheureusement beaucoup trop commune à mon goût : « je suis comme saint Thomas, je ne crois que ce que je vois ».
Et, les personnes qui affirment ça ont la conviction d’être intelligents, d’être parfaitement connectés à une réalité indiscutable : celle de la dimension matérielle.
Peut-être le sont-ils, mais peut-être passent-ils à côté de la vie, de leur vie.
Je ne me lancerai dans un exposé ni philosophique, ni de spiritualité, encore moins sur la religion, et ce post ne sera pas long, c’est promis.
En quoi la réaction de Saint Thomas est ennuyeuse pour l’humanité, alors qu’elle a donné l’occasion à Jésus de délivrer un message important ?
Parce qu’elle donne une assise morale - c’est un Saint connu et reconnu qui s’exprime – à une vision absconse de la vie.
Cette affirmation induit quelque chose comme : « Je n’ai pas la prétention d’être un saint, mais j’y aspire » en faisant référence à l’un d’entre eux. En gros, « je ne saurais avoir la prétention d’être plus saint qu’un apôtre, mais au moins, sur un point, je suis à son niveau ».
Dans ma profession de coach en développement personnel et professionnel, il m’arrive fréquemment d’être confronté à des personnes qui ont ce type de réflexion : « je suis comme Saint Thomas ».
Certains l’expriment dans le sens de « je verrai en fonction des résultats concrets que je pourrai constater suite à votre action » et dans ce sens il n’y a absolument aucun problème. Ils ont raison d’attendre des résultats concrets d’une démarche qu’ils entreprennent pour cela.
Dans ce contexte, l’expression est simplement utilisée dans un sens erroné, mais compréhensible.
D’autres, et c’est fréquent, le disent dans des contextes très divers et dans le sens premier de cette affirmation : « je ne prends en compte que ce que je suis capable de percevoir avec mes 5 sens ou de prouver scientifiquement ».
Lorsque je l’entends, je suis immédiatement rempli de compassion pour cette personne qui est simplement en train de m’affirmer son manque de conscience, son autolimitation volontaire.
Je m’explique :
Vous savez que la lumière, du point de vue physique, est une variété de rayonnement électromagnétique qui va de l’infrarouge à l’ultraviolet. C’est le « spectre électromagnétique ».
Or, le rapport de la plus grande longueur d'onde visible à la plus courte est d'environ 2, tandis que les extrêmes du spectre électromagnétique sont dans un rapport de 1015 (c’est-à-dire le chiffre de 10 avec 14 zéros derrière : 1.000.000.000.000.000 !).
C’est-à-dire que, ne croire que ce que l’on voit, revient à ignorer un nombre d’au moins 1.000.000.000.000.000 - 2 = 999.999.999.999.998 des phénomènes de la vie, soit, si ma calculette me donne un résultat correct : 0,0000002% (bon, je ne suis pas totalement certain de mon calcul mathématique, mais des ordres de grandeurs, si. Vous comprenez l’idée).
En termes de niveau de conscience, vous avouerez que c’est mathématiquement léger… non ?
Et, au-delà des grandeurs mathématiques, imaginez que vous soyez en mesure de percevoir un nombre de phénomènes naturels infiniment plus grand que celui que vous percevez dans votre vie quotidienne.
Combien de certitudes disparaîtraient ?
A quel point votre vision de la vie se modifierait-il ?
Dans quelle mesure votre rapport au monde évoluerait-il ?
Personne ne peut répondre à ces questions, évidemment, mais ce que ce chiffre me semble imposer au minimum, c’est de l’humilité, de l’ouverture d’esprit et de la curiosité pour tout ce que l’on ne peut pas voir.
Imaginez que vos pensées, vos comportements vis-à-vis de votre environnement génèrent à chaque instant des phénomènes électromagnétiques qui finissent par conditionner complètement toute une partie de votre vie et de celle de vos proches. Qui conditionnent la manière dont vous vous insérer au sein de votre réalité.
OK, je sais, je délire… quoi que…
J’ai clairement remarqué que, lorsque l’on prenait conscience du type de liens que l’on mettait en place avec son environnement, qu’on identifiait à quoi ils correspondent et ce qui les motive, cela avait un impact concret sur le cours de la vie.
Alors, je ne sais pas si c’est le spectre électromagnétique qui est en cause ou autre chose, mais cette histoire de spectre me semble militer en faveur de l’exploration du non visible et de son interaction avec la dimension matérielle.
Peut-être que la réaction de Jésus face à Saint Thomas, dans l’évangile : « Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru », ne signifie pas forcément seulement de dire, en substance : « je suis Dieu, crois en moi car ça en vaut la peine », mais peut peut-être aussi être interprétée dans le sens : « espèce de crétin, de toute façon t’as les yeux pleins de crottes, alors, si tu veux vivre correctement, arrête de ne te fier qu’à tes sens ».
Je ne saurais, malheureusement, reprendre à mon compte la première interprétation présentée ci-dessus, mais la seconde… je suis tenté… la bienveillance en plus*…
* : c’est vrai quoi… qui aurait cru que Jésus puisse être aussi… tranchant ?