Vous vous demandez sans doute pourquoi je me permets d’affirmer la cohérence comme outil de développement personnel.
Parce que la vie étant fondamentalement cohérente dans tous ses aspects (c’est peut-être une affirmation gratuite, mais, selon mon expérience, cela se vérifie toujours empiriquement), développer une démarche de cohérence dans sa vie, c’est progresser dans sa compréhension des mécanismes de la vie, de SA vie, et donc vers une meilleure efficacité dans l’impact de ses actions.
J’aime bien la photo de cet article, car elle illustre, selon moi, la diversité de la nature des situations que l’on vit : une partie de ce qui les compose est visible, compréhensible, donc analysable (les couleurs de l’arc en ciel), et une autre partie échappe à notre perception, à notre compréhension intellectuelle, mais n’en demeure pas moins réelle et présente (le dessin des ondes).
Point n’est nécessaire de prendre d’exemple précis en la matière. Nous avons tous vécu des situations dans lesquelles nous nous sommes dit : « oui, mais ça, je ne pouvais vraiment pas le prévoir ! » Ce que l’on ne pouvait prévoir, ce sont les événements symbolisés par les ondes, alors que ceux symbolisés par l’arc en ciel sont ceux que l’on pense pouvoir contrôler.
C’est avec cette diversité de composantes qu’il nous faut évoluer en ayant comme ambition de vivre heureux.
Dans cette illustration, nous sommes le prisme qui, pour être à la fois efficace et heureux, doit faire de ce qu’il reçoit de l’extérieur quelque chose d’unique, de fort et de constructif.
A droite du prisme, c’est LA Vie. A gauche du prisme, c’est VOTRE vie. Or, nous avons trop souvent tendance à faire comme si c’était le contraire : nous croyons percevoir toutes les composantes d’une situation et, du coup… nous en faisons n’importe quoi… et ça part dans tous les sens…
Seul le fait de trouver sa cohérence personnelle, et de s’y tenir, peut nous permettre de tirer parti de la quintessence de notre potentiel.
Alors vous me direz : comment la cohérence est-elle possible à partir du moment où il ne nous serait pas possible de comprendre tout ou partie des composantes formant les situations auxquelles nous sommes confrontés ? Comment réagir de façon cohérente à quelque chose que l’on ne perçoit pas ?
Comment devenir un prisme ? Comment trouver et donner de la cohérence à notre vie ?
Selon le dictionnaire, le mot peut prendre trois sens :
« Union complète entre divers éléments d’un corps »
« Absence de contradiction entre des données, des idées ou des informations »
« Accord d’idées entre elles »
On comprend bien qu’il y a une idée de construire une concordance, si possible logique, entre plusieurs éléments qui doivent pouvoir s’accorder.
En matière de comportement, cela pourrait se traduire par : penser ce que l’on dit et dire ce que l’on pense, dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit.
D’accord, mais est-ce suffisant ?
Comment être cohérent dans notre pensée ? Si je pense un jour « blanc » et que j’agis en cohérence avec ma pensée du moment, mais que le lendemain je pense « noir » et que j’agis encore en cohérence avec ma pensée du moment, suis-je cohérent ? Ponctuellement peut-être, mais je ne bénéficie visiblement pas d’un système de pensée cohérent (je mets évidemment à part les changement d’avis, toujours possibles, sur des sujets de détail).
Encore plus ennuyeux : si les éléments de ma vie entre lesquels je devrais trouver une cohérence semblent être totalement contradictoires entre eux…
Je me souviens notamment de la question qui m’avait été posée, au cours d’une soirée, par un militaire, officier de marine qui, connaissant mon métier, me demanda en substance : « voilà, je suis soldat et catholique. Comment puis-je assumer moralement le fait d’être potentiellement obligé de donner la mort à quelqu’un alors que tuer est clairement contre ma religion ? »
Il m’a paru très sincère dans ce dilemme et, effectivement, il semble compliqué de trouver une cohérence entre ces deux situations systémiquement presque antinomiques.
Alors, la cohérence comme outil de développement personnel, c’est bien beau, mais est-ce toujours possible ? Quand tout semble contradictoire, comment diriger une quête de cohérence ? Si les éléments que l’extérieur m’imposent n’ont aucune concordance possible, avec quoi peut-on être cohérent ?
J’en reviens au prisme en illustration de ce post.
Considérons que la partie droite de l’illustration représente ce que la vie nous propose, le prisme c’est moi et la partie gauche de l’illustration, c’est ce que j’ai fait de ce que la vie m’a proposé.
Comment trouver une cohérence entre des éléments aussi différents que des couleurs et des ondes ? Comment générer ce puissant flux de vie lumineux dans ma vie ?
La réponse vous paraîtra sans doute simple en apparence : il me faut, à l’intérieur de moi, un référentiel pertinent. Un référentiel qui me permette, en toute occasion, d’être cohérent avec moi-même et de rendre toute chose cohérente dans ma vie. Sans quoi je resterai un mauvais prisme.
Sans ce référentiel permanent, je suis tout simplement incapable d’être cohérent.
Je pense notamment à toutes ces personnes qui tirent une certaine fierté d’être des requins en affaires, prêt à marcher sur quiconque se met en travers de leur chemin vers la « réussite », mais qui, dans leur vie « personnelle », sont persuadés d’être des gens « bien » car ils aiment leur famille.
Je n’affirme pas que ce sont des personnes condamnables. Qui serais-je pour cela ? Je constate seulement qu’ils ont deux référentiels : l’un pour leur vie professionnelle et l’autre pour leur vie personnelle, et qu’il n’y a pas forcément une grande cohérence entre les deux.
Entre un système dont le seul objectif est la réussite matérielle et l’autre l’amour, la nature des relations que l’on tisse avec les personnes n’a pas grand-chose en commun.
Nous avons tous connu la tentation de réagir aux éléments extérieurs en s’adaptant à eux au lieu de réagir en fonction de qui nous sommes (ou voulons être). Comme si c’étaient les éléments extérieurs qui guident nos réactions et non nous-mêmes. Exemple : « il m’agresse, donc je réponds par de l’agressivité ».
Pour ceux qui se disent : « J’ai la conviction que le monde professionnel est un monde de requin. Alors je vais être un requin dans ma vie professionnelle, mais cela n’affectera pas la belle personne que je suis dans ma vie personnelle... », j’ai une mauvaise nouvelle, désolé : vous n’avez qu’une vie et vos comportements dans l’une affectent forcément qui vous êtes dans l’autre.
Mais ce n’est pas le plus important et c’est un autre débat.
Le plus important est de comprendre et d’intégrer le fait que le sens des énergies de votre vie est centrifuge et non centripète. Il part de vous.
Ce ne sont pas les éléments qui vous entourent qui définissent votre vie, c’est votre action qui créée la vie autour de vous.
Les éléments du monde extérieur ne sont que des propositions, souvent apparemment incohérentes, pour vous inciter à faire des choix de comportement. Ce sont ces choix qui construisent et constituent votre vie, et pas les propositions initiales.
C’est pour cela que disposer d’un référentiel permettant d’être cohérent dans ses choix est aussi primordial. Chaque choix nous fait progresser ou régresser en termes de développement personnel et donc de bonheur, au sens large du terme.
Une fois que l’on a dit ça, on a tout dit… et rien dit… Car, concrètement, c’est quoi un référentiel et lequel choisir qui permette une cohérence totale ?
Une bonne nouvelle par rapport à ce qui a été dit précédemment : quelle que soit votre couleur de peau, votre niveau social, vos préférences sentimentales, votre religion, ou que sais-je d’autre, à un certain niveau, vous pouvez choisir qui vous êtes.
Votre référentiel guide vos choix et vos comportements. Il créé votre vie et donc qui vous êtes. Vous allez donc choisir quel référentiel vous correspond le mieux.
Selon moi, s’il existe un grand nombre de référentiels, on peut les répartir en deux grands types : les référentiels collectifs et les référentiels individuels.
Pour exemple, parmi les référentiels collectifs on trouvera : la religion, la tradition, l’opinion politique, le patriotisme, la loi de la République, etc.
Parmi les référentiels individuels on trouvera : ses propres envies, ses valeurs de vie, sa réussite sociale, etc.
Il est tout à fait possible d’avoir plusieurs référentiels, notamment un référentiel individuel et un ou plusieurs référentiels collectifs.
Si l’on souhaite faire preuve de cohérence dans sa vie, il faut toutefois que l’un d’eux soit dominant et que les autres soient subordonnés à ce référentiel dominant.
Dans une démarche assez logique, si vous considérez que votre vie est unique, il sera préférable que votre référentiel dominant soit un référentiel individuel.
En revanche, si vous considérez que vous existez avant tout par le groupe auquel vous voulez appartenir, il vous faudra privilégier un référentiel collectif.
Le problème de nombre de référentiels collectifs, c’est que, à un moment ou à un autre, ils sont dans l’incohérence et mènent à des divisions plus qu’à de l’unité.
Je n’ai pas besoin de développer le fait que les religions, quel qu’elles soient, ont mené ou mènent encore à des aberrations de comportement par certains de leurs membres : guerres de religion, terrorisme, intolérance, etc.
Les traditions ne valent pas beaucoup mieux quand elles sont suivies sans référentiel supérieur : excision, mariages forcés, mariages refusés, violences en tous genres.
Les opinions politiques sont plus souvent génératrices de division que d’unité et le peu d’unité qu’elles suscitent l’est généralement en opposition avec toutes les autres opinions politiques.
Bref, s’il n’y a pas de conscience et donc de cohérence individuelle en amont d’un référentiel collectif, ce dernier peut servir d’excuse à toutes les exactions.
Vous vous doutez bien que, compte tenu de mon activité de coach en développement personnel, j’ai tendance à considérer qu’un référentiel individuel est de nature à favoriser le développement personnel de façon plus efficace qu’un référentiel collectif.
Je tiens à souligner toutefois qu’une personne n’étant pas une ile isolée, indépendante de son environnement, il parait nécessaire que le référentiel individuel puisse s’accorder avec les référentiels collectifs, qu’il y ait une cohérence possible entre eux.
Alors, pour vous qui vous souciez de développement personnel, sans être dans le développement individualiste, je ne connais qu’un seul référentiel capable de mettre en cohérence tous les éléments de votre vie. Il fait partie des référentiels individuels, mais fait le lien avec les référentiels collectifs : c’est le référentiel de vos valeurs de vie. Ce sont elles qui commandent aux ondes de l’illustration de ce post.
C’est la raison pour laquelle la cohérence avec ses valeurs de vie est un outil de développement personnel majeur.
Reprenons l’exemple de cet officier de marine et de sa question sur la cohérence entre être militaire et être catholique, religion dont l’un des commandements est : « tu ne commettras pas de meurtre ».
Soit vous restez dans la confrontation entre deux référentiels collectifs qui s’opposent, et il semble qu’il n’y ait pas de cohérence possible, soit vous passez par le recours à un référentiel individuel et une voie peut se dessiner. Pas une voie générale, mais une voie personnelle. Pas une réponse systémique, mais spécifique à la personne.
Cette personne m’a posé la question il y a une trentaine d’années et je ne suis pas sûr que depuis cette époque, la Marine Nationale ait été massivement engagée sur des théâtres d’opérations l’ayant contraint à donner la mort à d’autres êtres humains. En revanche, il y a fort à parier qu’il ait participé à un certain nombre d’opérations de secours autour du globe : sauvetage de migrants, assistance sanitaire, etc., beaucoup plus en adéquation avec ses idéaux.
Ce que je veux dire c’est qu’en opposant des référentiels collectifs, on reste dans la démarche stérile des « si » : « S’il m’arrive cela, comment puis-je réagir en cohérence avec tel ou tel référentiel collectif ? » Ce qui est évoqué est-il déjà arrivé ? Non ? Alors vous verrez bien quand et si cela VOUS arrive. La vie n’est pas une question de probabilité.
Certes, si l’on refuse de tuer un être humain, il vaut mieux éviter de s’engager dans le GIGN ou dans les Commandos Marine, non pas pour ne pas avoir à tuer, mais pour faire autre chose de sa vie. Plus on pratique tôt la cohérence, moins on aura d’éventuels conflits à gérer. Mais il y a une différence gigantesque entre les conflits que l’on redoute et ceux qui sont réels.
Chaque vie est une histoire qui a sa cohérence et seules les situations concrètes la rythment de façon indiscutable. Comprendre la cohérence de sa vie c’est prendre la maîtrise des événements.
Vous êtes la seule personne à pouvoir définir votre référentiel personnel, le constituer, mais un accompagnement peut vous aider à le bâtir de façon cohérente pour qu’il soit efficace.
Mon conseil : définissez-vous un référentiel en termes de valeurs de vie et restez toujours cohérent par rapport à lui. Battez-vous « quoi qu’il en coûte » pour rester en ligne avec cette cohérence et vous constaterez le résultat en termes de développement personnel, de progression de niveau de conscience et d’épanouissement.
Est-ce un référentiel facile à pratiquer quand on en connait les « règles » et enjeux ? Certainement pas ! Il nécessite courage, créativité, détermination, voire obstination. Mais soyez sûr que votre bonheur, votre performance, c’est-à-dire la « meilleure version de vous-même » est à ce prix.
N’oubliez pas : la cohérence se fait à partir d’un référentiel et, si ce référentiel est bien choisi, il vous apporte la maîtrise de votre vie.
Alors, VOUS, quels sont vos référentiels et vous apportent-ils la cohérence ?
Bonjour, merci pour vos posts en accès libre que je ne découvre qu'aujourd'hui - et qui sont d'une grande richesse.
Le désir d'écrire et de laisser une trace de ses observations sur la vie et sur les relations humaines (avec en particulier leur ambivalence parfois impossible à surmonter, et donc leur cruauté) est ce qui m'anime profondément depuis des années, et qui m'a permis de garder la tête hors de l'eau lors des épreuves que j'ai eu à traverser.
Cela peut sembler paradoxal : être délivrée de la cruauté en l'écrivant. Cela mène à une forme de solitude, pas toujours facile à vivre : les gens ne supportent pas forcément les textes qui mettent l'ambivalence au centre.
Que pensez-vous de ce référentiel individuel ?
Merci d'avance pour vos remarques.
Bonjour,
et merci pour votre commentaire. En revanche, je ne suis pas sûr de comprendre précisément votre question, notamment concernant l'ambivalence. S'il s'agit d'écrire pour "exorciser" la peine et la douleur, je pense que c'est une excellente méthode qui permet de s'approprier un traumatisme "à froid" et donc de disposer de toutes ses ressources pour le dominer.
Je pense toutefois qu'il est bon d'aller plus loin que cela et de travailler à comprendre : premièrement pourquoi on a été confronté à cette souffrance et, deuxièmement qu'en faire dans le futur. Toute souffrance est une matière qui peut être utilisée pour améliorer sa vie et la vie des autres. L'écrire, c'est bien. C'est bien aussi de s'en servir ensuite comme expérience pour apporter aux autres votre connaissance de cette souffrance et de la manière de la surmonter. Cela permet de positiver des événements a priori négatifs. Cela devient un capital qui fait partie de vous et qui est précieux.
Peut-être éditez-vous vos texte et, dans ce cas, c'est une forme d'utilisation positive de vos souffrances et c'est super.
Quant à la solitude due à des textes ambivalents, je vous avoue que j'ai un peu de mal à le comprendre... Cela pourrait provenir du fait que vous n'avez pas encore pris suffisamment de recul par rapport à vos écrits et que c'est ce manque de recul par rapport à la souffrance qui pourrait effrayer certaines personnes dans le cadre de relations suivies.
Je ne suis pas sûr du tout que ces remarques soient en rapport avec vos attentes, mais si vous voulez plus de pertinence, il vous faudra me donner davantage d'éléments.
Bien à vous.