L’être humain est fait de trois dimensions : la dimension matérielle (le corps physique), la dimension psycho-émotionnelle (la personnalité), la dimension spirituelle (ce qui le raccorde à ce qui est plus grand que lui-même). Vous connaissez à peu près votre portrait dans les deux premières dimensions, mais connaissez-vous votre portrait personnel dans la troisième ? C’est généralement moins évident et pourtant essentiel.
Pourquoi identifier son portrait spirituel personnel ?
Force est de constater que, depuis des siècles, l’être humain a délégué ou abandonné sa capacité à définir ce qu’est le « bien » et le « mal » pour lui-même aux religions diverses et variées.
Mon propos ici n’est pas d’attaquer les religions, mais d’aider chacun à reprendre possession de lui-même dans le but d’être plus heureux. L’un des gros problèmes des religions est qu’elles veulent être comprises du plus grand nombre. Elles doivent donc adapter leurs récits de façon à ce qu’il soit compris par les moins intelligents d’entre nous, tout en restant fidèles au message qu’elles veulent délivrer. Tâche extrêmement difficile dans la mesure où elles s’adressent à la dimension spirituelle de l’être humain, dimension particulièrement mal adaptée au vocabulaire et au langage du quotidien. Il s’ensuit une adaptation minimaliste de concepts simples à concevoir, mais complexes à formuler. De ce fait, ce qui devient plus compréhensible (dans une certaine mesure) aux moins intelligents d’entre nous (dont je fais peut-être partie) devient de moins en moins crédible pour les autres, car déconnecté des « dures réalités de la vie ». D’où une certaine désaffection pour les religions, alors même que l’ouverture spirituelle qu’elles sont censées permettre semble de plus en plus essentielle dans notre époque perturbée.
L’église catholique, il y a plus de huit siècles, posait comme « bien » d’aller massacrer des dizaines de milliers de personnes pour régner sur des terres lointaines. De même, la religion musulmane, à travers certains de ses adeptes les plus extrémistes, dirait que c’est « bien » de se faire exploser au milieu d’un marché bondé et de tuer le plus d’ « infidèles » possibles. Un dictateur comme Poutine (mais c’est vrai aussi pour un grand nombre de dirigeants dans une moindre mesure) s’affiche avec « piété » dans une église orthodoxe, alors même qu’il pourvoit au massacre de centaines de milliers de personnes. Où est le « bien », où est le « mal » d’une manière générale, mais surtout pour vous personnellement ? Le savez-vous ? Peut-être pas précisément et c’est pourtant de cette connaissance que dépend tout le bonheur de votre vie. Sacré enjeu… De plus, si partir en croisade ou torturer et brûler les hérétiques était « bien » il y a quelques siècles, la religion catholique a heureusement évolué sur ces points et maintenant, c’est « mal ».
On voit donc que ces notions de bien et de mal sont évolutives et donc sujettes à caution. Abandonner la définition du bien et du mal aux religions n’est donc en rien une caution de vérité permanente, d’où l’importance de se réapproprier sa définition personnelle à la lumière de qui l’on est.
Mais qui est-on ?
Il y a quelques mois, je participai à une émission sur « Radio Notre Dame » dans laquelle je rencontrai un prêtre qui affirmait avec aplomb : « il faut cesser de s’aimer pour ce que l’on fait et s’aimer pour qui l’on est ». Je dois dire que cette affirmation venant d’un prêtre m’a cloué le bec, car je n’imaginais pas que ce serait à « Radio Notre Dame » que je rencontrerais un membre du clergé catholique attaquant de front Saint Paul et Saint Jacques (et oui , deux d’un coup) ; saint Paul, dont je ne suis que moyennement fan, mais qui écrit un texte excellent qui se termine notamment par : « si je n’ai pas la charité, je ne suis qu’une cymbale qui fait du bruit », la charité étant l’expression concrète, l’acte traduisant la participation à l’Unité, c’est donc nos actes qui nous définissent. Saint Jacques a, pour sa part, rédigé une épitre sur l’expression de la foi disant à peu près la même chose en substance.
Monsieur l’abbé, dois-je m’aimer si je ne suis qu’une cymbale qui fait du bruit ? ou bien dois-je m’aimer pour ce que je fais de ma vie ?
Personnellement je pense qu’il est préférable de s’aimer pour ce que l’on fait et c’est assez facile si tant est que l’on maîtrise le « pourquoi » on le fait.
Vous me voyez venir ?
Qu’est ce qui motive nos actes ? Notre intérêt personnel ? l’intérêt collectif ? Les deux ? la dure réalité de la vie qui est bien loin de ces considérations fumeuses ? Nos émotions du moment ? Notre volonté de contrôle ?
Peut-être un peu tout ça à la fois. Mais, si vous voulez être heureux et aimer qui vous êtes, les raisons de ce que vous faites devraient être trouvées dans l’expression de vos valeurs de vie. Ce sont les seules choses sur terre sur lesquelles vous puissiez prétendre avoir un réel contrôle et elles conditionnent tous vos rapports avec ce qui vous entoure. Encore faut-il les connaître, en avoir conscience et avoir la force de les traduire en acte, sans quoi : « cymbale !!! »…
C’est cette définition de vos valeurs de vie qui définira votre portrait spirituel et donc ce qui est « bien » pour vous et ce qui est « mal ».
Je me permets de vous conseiller donc d’établir la liste de vos principales valeurs de vie (vous pourrez trouver une liste pour vous aider à la fin de cet article .
En fonction de votre sélection, votre liste ne comportera que des valeurs poussant à l’Unité ou des valeurs d’Unité mêlées à des valeurs de séparation (en 25 ans d’expérience, je n’ai jamais rencontré personne dont la liste ne comportait que des valeurs de séparation.
Exemples de valeurs d’Unité : Amour, Respect, Bienveillance, Progrès, Curiosité, etc.
Exemples de valeurs de séparation : Pouvoir, Argent, contrôle, confort, agressivité, manipulation, etc.
Cette liste faite (il faudra l’assumer dans le concret), vous pourrez savoir si vous avez un profil d’Unité et donc que l’Unité est votre « bien » ou si votre profil vous porte vers la Séparation qui sera alors votre « bien » (mais vous risquez de vous sentir isolé dans ce « bien » là). Attention, une seule valeur de séparation dans votre liste a un poids infini et risque fort de vous entraîner vers des choses fort peu réjouissantes…
Une fois défini votre portrait spirituel car vos valeurs de vie constituent le squelette de votre dimension spirituelle, (indépendamment de toute religion), attachez-vous à les pratiquer avec autant d’obstination que possible et vous constaterez que la « dure réalité de la vie » s’y soumet rapidement. Vous pourrez alors être vous-même et aimer qui vous êtes. Et, si vous avez besoin d’aide dans ce cheminement, n’hésitez pas à me contacter.
Si le « bien » et le « mal » évoluent avec le temps, l’Unité et la Séparation sont des repères fixes et immuables qui sont de nature à vous accompagner et vous guider avec cohérence à travers les siècles…des siècles.