Question très à la mode en ces lendemains de pandémie, savoir comment donner du sens à sa vie n’est pas forcément chose facile.
Le confinement a fait prendre conscience à certains du caractère non indispensable de leur activité pour la société.
Et, si mon activité n’est pas indispensable, ma vie a-t-elle un sens qui me convienne ? Voire un sens tout court ?
La question n’est pas facile et il n’existe sans doute pas de réponse miracle qui s’applique indistinctement à tous.
Pour effectuer ce type de travail très régulièrement avec les personnes que j’accompagne en coaching en développement personnel, j’en connais la difficulté, mais également le caractère libérateur et fondamentalement épanouissant.
Mon propos, ici, n’est pas d’entrer dans tous les détails d’une démarche vous permettant de trouver le sens de votre vie, mais d’évoquer les principaux jalons qui permettent d’orienter votre réflexion.
En la matière, si la notion d’utilité se révèle incontournable dans la démarche de donner un sens à sa vie, elle nécessite un travail personnel en profondeur pour se l’approprier de façon spécifique et personnelle.
J’enfonce peut-être des portes ouvertes, mais pour donner un sens à sa vie sur le long terme, il faut être utile à son environnement.
Je me souviens d’une personne que je coachais qui était active dans le domaine juridique et qui changeait d’orientation pour faire profession d’une activité qui la stimulait : joueur de poker professionnel.
Pourtant, hormis pendant les parties de poker dans lesquelles elle se plongeait avec délice, le mal-être qui avait généré son changement d’orientation n’avait absolument pas disparu.
Elle avait cru qu’en ayant simplement une activité qui lui plaisait intellectuellement, elle parviendrait à trouver un meilleur sens à sa vie et l’épanouissement qui lui manquait.
Ce n’était malheureusement pas le cas, et c’est d’autant plus cohérent qu’elle ne parvenait pas à répondre à la question « en quoi cette activité vous rend-elle utile ? » autrement qu’en disant que ça lui permettait de gagner de quoi manger.
Il en allait différemment pour d’autres personnes qui ont entrepris la même démarche en ma compagnie et qui ont réussi à répondre à leur manière à la question de donner du sens à sa vie :
une personne qui était cadre bancaire est devenue hypnothérapeute,
un informaticien est devenu préparateur mental pour sportif de haut niveau,
une journaliste est restée journaliste en donnant à sa carrière une orientation nouvelle dans la réalisation d’émissions ayant un sens profond,
un gardien de prison (pardon, un agent pénitentiaire) a passé le concours de contrôleur douanier,
un caissier de grande surface est devenu agent immobilier,
une Directeur Financier d’un grand groupe a passé un diplôme d’écologie (je n’ai pas vraiment compris en quoi il consistait techniquement) et est maintenant en charge de ces thématiques dans une communauté urbaine,
une gérante d’une grande boulangerie a compris le fait qu’elle ne faisait pas que vendre du pain, mais avait l’opportunité de construire un univers harmonieux pour elle-même, ses employés et ses clients.
Bref, que ce soit en changeant d’activité professionnelle ou en conservant la même, tous sont parvenus à donner un sens à leur vie en trouvant ou retrouvant une utilité qui signifiait quelque chose pour eux.
Cependant, comme vous pouvez le constater à travers les quelques exemples ci-dessus, la notion d’utilité est très diversifiée et, pour donner un sens à sa vie, il est nécessaire d’affiner un peu l’approche.
La notion d’utilité ne fait pas tout. Pendant le confinement un certain nombre d’activités ont été mises à l’honneur et présentées comme indispensables au fonctionnement de base de la société.
Mais nous n’avons pas forcément tous envie de devenir infirmière, aide-soignante, caissière, routier ou éboueur.
Alors, pour donner un sens à sa vie sur le long terme, il me semble qu'il faut raisonner à deux niveaux : à la fois en termes d’utilité à soi-même ET d’utilité aux autres.
Si on ne raisonne qu’en termes d’utilité à soi-même, on risque de tomber dans le cas du juriste devenu joueur de poker. On choisit de faire ce qui nous plaît, on développe éventuellement une expertise, on en tire une satisfaction intellectuelle, mais on ne sent pas utile aux autres.
Dans ce cas, si la vie peut se révéler agréable et très satisfaisante pour quelqu’un qui n’éprouve pas le besoin de lui donner un sens, il n’en va pas de même pour quelqu’un ayant conscience de besoins personnels plus profonds.
De même, si vous ne voyez d’utilité à votre vie que par rapport aux autres, vous passerez à côté de l’épanouissement que confère la conviction d’être en cohérence entre ce que vous voulez apporter aux autres et ce que vous leur apportez effectivement.
J’ai connu de très nombreuses personnes qui venaient me voir car elles comprenaient bien ce qu’elles apportaient aux autres, mais s’épuisaient, devenaient dépressives et complètement désorientées dans la mesure où ce n’était pas du tout ce qu’elles souhaitaient faire de leur vie.
Faire passer l’autre avant soi-même dans la construction de sa vie est une erreur fondamentale grave, car s’occuper correctement des autres, à quelque niveau que ce soit, nécessite de leur apporter ce que l’on est. Il faut donc être au clair à ce sujet préalablement.
Pour donner du sens à votre vie, vous n’avez pas le choix, vous devez passer par votre dimension spirituelle…
Je ne parle pas de religion ou de croyances, mais de valeurs de vie, de choix raisonnés faisant appel aux types de liens que vous voulez mettre en place avec votre environnement.
La dimension intellectuelle ne suffit pas pour donner un sens à sa vie :
Devenir hypnothérapeute, oui mais pourquoi ? La dimension intellectuelle ne pourra répondre que quelque chose du genre « parce que ça me plaît ».
D’accord, mais n’y a-t-il pas une raison plus profonde pour laquelle s’occuper des problèmes des autres toute la journée pendant des années vous plaît ? Si vous n’identifiez pas ces raisons, vous risquez fort de vous épuiser dans votre attention à l’autre, de ne plus y trouver votre compte assez rapidement.
Devenir préparateur mental pour sportif, en quoi cela va donner un sens à votre vie ? Cela vous donne une activité professionnelle, pas un sens.
Et pour toute activité c’est la même chose : si vous n’allez pas au fond de vous-même pour déterminer vos valeurs de vie et l’adéquation de celles-ci avec l’activité que vous avez ou voulez avoir, vous ne parviendrez pas à trouver un sens à votre vie qui vous soit propre, un sens parfaitement adapté à vos aspirations profondes et à vos capacités.
Alors, tout cela peut vous paraître complexe et difficile à mettre en place tout seul. En fonction de votre personnalité et de votre histoire de vie, cela peut effectivement l’être. C’est pourquoi des professionnels existent pour vous accompagner dans cette démarche essentielle.
Pour que les valeurs de vie ne soient pas des notions purement intellectuelles que l’on stocke dans un placard la plupart du temps et que l’on ressort vaguement à l’occasion d’un problème vis à vis duquel on est en panne d’arguments, il faut les travailler.
Travailler ses valeurs de vie, cela signifie, les définir, bien sûr, mais également les organiser, comprendre comment elles fonctionnent au sein d’un système cohérent et quelles sont les stratégies à mettre en place pour qu’elles soient efficaces concrètement.
Tant que ce n’est pas fait, vous risquez d’avoir des valeurs de vie « hors sol » qui ne constitueront pas d’appui suffisamment solide pour servir de base au sens que vous aspirez à donner à votre vie.
Alors, vous pouvez, bien sûr, le faire tout seul, mais vous pouvez également gagner un temps précieux en vous faisant accompagner dans cette démarche par une personne dont c’est le métier.
Par ailleurs, ce type de professionnel est également capable de vous éviter le piège des croyances auto-limitantes.
Je me souviens d’une jeune femme, agent immobilier, qui en avait marre de son travail dont elle ne trouvait plus le sens et qui venait me voir pour l’aider à définir une direction de vie qui ait un sens pour elle.
Après un travail sur ses valeurs, en ayant écouté attentivement l’histoire de sa vie, je lui pose la question : « et la restauration, vous y avez pensé ? ».
Là, elle me répond, avec les yeux qui pétillent, qu’elle en rêve depuis des années, mais que « c’est impossible, le marché de la restauration est trop encombré à Paris et personne ne m’attend ».
Toutes ses valeurs étant en cohérence avec ce projet et, plus encore, elle disposait d’absolument tout pour réussir dans cette voie. C’est finalement ce qu’elle a fait…
Un autre exemple est celui de cette femme, active dans le milieu du cinéma, qui connaissait une réussite notoire dans la prestation de services dans cet environnement et qui avait plein de projets nouveaux qu’elle n’osait pas développer car : « Je ne pourrai pas y arriver car je suis hypersensible ».
Ma réponse (que vous trouverez peut-être un peu péremptoire) a été immédiatement : « non, vous n’êtes pas hypersensible, vous êtes simplement intelligente. La seule chose à découvrir, ce sont les valeurs qui vous permettront de comprendre pourquoi certaines choses vous touchent profondément et vous guideront dans les réactions que vous y apporterez. »
Cet exemple est donné pour signifier que donner du sens à sa vie, c’est AGIR en conformité avec ses VALEURS DE VIE.
Si vous agissez sans tenir compte de vos valeurs de vie, votre action n’a pas de sens profond (et, du coup, votre vie non plus) ; de même si vous vous contentez de valeurs de vie, sans agir pour les mettre en pratique, vous avez du sens, mais vous n’avez pas de vie… (vous savez, c'est la cymbale qui fait du bruit)
Entamer la démarche pour trouver le sens de sa vie peut faire peur du fait de l’inconnu vers lequel on se dirige, mais, croyez-moi (ou pas), c’est un risque qui vaut le coup d’être pris. Il ne peut rien vous arriver de désagréable et vous ne le regretterez pas !