Je déjeunais avec une amie il y a quelques jours et je lui parlais de niveaux de conscience. Elle me répond : « je ne sais pas ce qu’est le niveau de conscience. Pour moi, les gens sont intelligents ou ne le sont pas, mais le « niveau de conscience »… ».
Je dois avouer que je ne lui ai pas répondu avec beaucoup… d’intelligence. Je lui ai juste dit que dire que quelqu’un est intelligent ne veut pas dire grand-chose ; que l’on dénombre 7 formes d’intelligence et qu’un surdoué en mathématiques, par exemple, pouvait être, par ailleurs, un parfait imbécile.
Puis nous avons changé de sujet car j’ai senti que la conversation la mettait mal à l’aise.
Toutefois, comprendre ce qu’est le niveau de conscience, ce que l’on peut attendre en le faisant progresser et comment le faire évoluer me semble être un sujet absolument essentiel pour toute personne désireuse de s’épanouir.
Il n’existe pas de définition du terme « niveau de conscience » dans le dictionnaire, mais certains le définissent comme « le stade de développement spirituel d’un être humain ».
De nombreuses personnes ont travaillé le sujet dans sa théorie, mieux que je ne saurais le faire, et je ne peux que vous conseiller de vous y référer.
Si l’on parle de « niveaux », c’est qu’il existe une ou des échelles permettant de le mesurer. Certains dénombrent 5 niveaux , d’autres en dénombrent 7, d’autres encore 8.
Comme vous le voyez, l’unanimité n’est pas de mise en la matière.
Personnellement j’ai une définition, qui n’engage donc que moi, qui serait : « l’acuité à percevoir les différents niveaux de liens qui existent entre toutes choses, concrètes ou non »
Pour donner un exemple qui devrait parler à tous, un enfant de trois ans peut être très intelligent à de nombreux points de vue, mais, le plus souvent, il n’aura qu’un niveau de conscience inférieur à un adulte de même niveau d’intelligence. C’est même la raison pour laquelle les parents éduquent leurs enfants : pour élever leur niveau de conscience.
Cet exemple me plait bien, car il illustre concrètement le problème. Tous ceux qui ont éduqué des adolescents comprendront aisément. Un adolescent est certain de savoir ce qui est bien pour lui, de comprendre la vie, souvent mieux que ses parents et pourtant… Il s’apercevra avec le temps qu’il en savait beaucoup moins qu’il ne le pensait et qu’il aurait parfois mieux fait de les écouter.
Le problème est qu’être persuadé de savoir parfaitement comment la Vie fonctionne est le cas pour chacun d’entre nous tout au long de la vie.
Lorsque l’on est à un niveau de conscience, c’est extrêmement difficile de comprendre qu’il n’est que transitoire et que, pour être plus heureux/performant/épanoui, il est nécessaire de le faire progresser.
L’intérêt est que plus il progresse, plus notre compréhension des modes de fonctionnement de la Vie s’améliore et mieux nous sommes à même d’anticiper les conséquences de nos actes. Nous pouvons alors mieux appréhender lesquels de nos actes seront positifs pour nous même et pour notre environnement et lesquels nous entraînent irrémédiablement dans le mur.
En entreprise, le niveau de conscience permet notamment, à un dirigeant, d’être en mesure de pondérer le contrôle nécessaire de l’activité de ses équipes avec la nécessité de laisser autonomie et responsabilité à chacun, pour lui permettre de s’épanouir dans son travail et pour que le groupe soit plus performant.
Élever son niveau de conscience ne permet pas forcément de comprendre « l’effet papillon », au sens large et dans sa totalité, mais au moins de savoir qu’il va se produire et pourquoi il va se produire.
Si le niveau de conscience est sensé progresser tout au long de la vie, les expériences que nous vivons peuvent le faire régresser. Le niveau de conscience n’est ni permanent, ni univoque.
Les émotions négatives, conscientes ou non, sont l’ennemi juré de la progression du niveau de conscience, et parmi elles peut-être la principale est la peur.
Dans un monde dominé par la compétition, la peur est omniprésente et nous fait nous recroqueviller sur des schémas de pensée qui nous font privilégier les actions pour lesquelles nous pouvons prouver matériellement que, compte tenu des éléments dont nous disposions, nous n’avons pas fait d’erreur.
Nous avons peur de ne pas être performant, peur d’admettre que l’on a eu tort, peur de s’excuser et d’apparaître comme faible, etc.
Certes, personne n’aime admettre qu’il a peur, mais, plus que l’affirmation catégorique que l’on n’a pas peur, c’est la nature des actes réalisés dans le concret qui témoigne de la réalité de cette peur.
Un supérieur hiérarchique qui s’obstine à vouloir toujours tout contrôler, qui ne fait jamais confiance, qui ne sait déléguer ni tâches, ni responsabilités, c’est une personne qui vit dans la peur : la peur de ne pas savoir, la peur d’être trompé, d’être supplanté, d’être contesté, etc.
Un mari ou une femme jalouse ou manipulateur, c’est la peur qui s’exprime : la peur de l’infidélité, la peur de perdre le contrôle, la peur de perdre l’objet de son amour, etc.
C’est une banalité de le dire, mais la réalité est que le niveau de conscience ne progresse qu’accessoirement dans le bonheur ou dans l’auto satisfaction. Lorsque l’on est content de la vie que l’on mène, pourquoi faire l’effort de progresser ?
Et cet état de fait est un immense problème pour nos sociétés actuelles. Nos dirigeants politiques et économiques, qui ne sont pour la plupart qu’au stade 2 des niveaux de conscience (le niveau 2 est celui de la conscience de la survie de groupe, la conscience collective, l’ethnocentrisme et il se caractérise par des éléments comme le contrôle, la hiérarchie, le pouvoir), sont satisfait de leur position et n’éprouvent pas du tout l’envie de se remettre en cause, rendant ainsi toute progression sociétale infiniment plus difficile.
De même, quand l’idéal d’une société est basé sur la facilité et l’immédiateté, il devient particulièrement difficile de faire progresser son niveau de conscience, dans la mesure où la Vie propose généralement un rythme bien différent.
Un grand nombre de personnes rêvent d’une vie sentimentale profonde, solide, épanouissante pour soi-même et pour l’autre, mais fréquentent des applications de rencontres où la « règle » est d’avoir des relations sexuelles au premier rendez-vous (allez ! Soyons fou ! Au deuxième…).
Je n’ai aucun jugement par rapport à ce genre de pratiques, mais la logique de la Vie est différente : pour elle, le sens est l’élément de départ, la compréhension accompagnée de l’émotion en est la suite et l’acte concret l’aboutissement.
Ce n’est pas vraiment dans le thème de ce post, mais je ne peux m’ôter de l’esprit l’exemple de cette personne que je coachais, habituée des sites de rencontre, qui était perdue car une personne qui lui plaisait bien avait refusé de coucher avec elle le premier soir. Elle pensait qu’il la trouvait « moche » (alors qu’elle était vraiment belle), ou bête, ou que sais-je encore. Je lui ai suggéré de poursuivre la relation car cela venait peut-être simplement du fait qu’il faisait les choses dans le bon ordre.
Ils sont désormais mariés et vivent une vie de couple épanouie.
Imaginez donc que vous soyez certain, grâce à un référentiel totalement cohérent, que vos actions et vos pensées ne pourront avoir qu’un effet positif sur vous et votre entourage.
Alors pour quoi élever son niveau de conscience ? pour plus d’épanouissement, pour plus d’efficacité positive, pour comprendre enfin comment fonctionne la Vie et s’inscrire en son sein harmonieusement avec sérénité et force.
Élever son niveau de conscience POUR ETRE CAPABLE DE DONNER UN VRAI SENS A SA VIE ET VIVRE PLUS INTENSÉMENT.
A certains points de vue, le niveau de conscience c’est un peu comme l’humilité : il est toujours périlleux de vouloir donner des leçons en la matière. Vouloir donner des leçons d’humilité, c’est prouver qu’on en manque. Vouloir donner des leçons de niveau de conscience, c’est présupposer que le sien est supérieur à celui de la personne à qui on l’enseigne. C’est discutable.
Donc, sans donner des leçons de niveau de conscience, on peut, toutefois, transmettre une méthode pour le travailler, charge à celui à qui on la transmet d’apprécier si elle fonctionne concrètement pour lui-même.
Si le niveau de conscience est l’acuité à percevoir les différents niveaux de liens qui existent entre toutes choses, concrètes ou non, le meilleur moyen de le travailler semble logiquement, dans un premier temps, consister à travailler la nature des liens qui nous relient à notre environnement.
Or, de quoi sont constitués les liens qui nous relient à notre environnement ?
Ils sont constitués de nos valeurs de vie.
Trop souvent les sentiments et les émotions sont confondus avec les valeurs de vie.
Un sentiment et une émotion sont des réactions à notre environnement. Une valeur de vie est ce qui donne le sens à une relation ou une action. Les émotions sont dictées par la réalité que nous vivons, les valeurs de vie construisent la réalité que nous vivons.
Je peux être agacé (émotion) par le comportement d’une personne, mais je peux choisir le respect (valeur de vie) pour nouer un lien avec elle malgré l’émotion négative qu’elle génère en moi, ou bien je peux choisir le mépris (valeur de vie) pour réagir. Tout le monde aura compris qu’en fonction de la valeur de vie que je pratique dans ce genre de situation, la réalité que je vais vivre ensuite sera complètement différente.
Pour simplifier, on peut risquer un anglicisme en posant que les émotions sont « pull », alors que les valeurs de vie sont « push ».
Les émotions viennent vers nous alors que les valeurs de vie partent de nous.
L’intérêt de cela est qu’en travaillant nos valeurs de vie nous sommes toujours en maîtrise de notre lien à notre environnement, de nos relations aux autres et de la réalité que nous allons créer.
Encore une fois, trop souvent nous réagissons à une émotion par une autre émotion : quand nous éprouvons une émotion de peur, nous réagissons par exemple par une émotion d’agressivité, et créons ainsi une réalité de séparation par rapport à l’autre, d’opposition à l’autre.
Cette réalité se prolongera par une foule de conséquences négatives pour soi, dont on rendra l’autre responsable. Nous aurions, toutefois, parfaitement pu gérer la situation différemment en prenant l’initiative avec des valeurs de vie d’unité. La réalité induite en aurait été différente et les conséquences positives pour nous-même et pour l’autre.
C’est l’étude des conséquences sur la réalité crée qui nous fait comprendre la nature des différents liens qui existent entre toutes choses.
Tant que nous réagissons émotionnellement, nous ne pouvons comprendre que la logique des émotions, pas celle du fonctionnement de la Vie.
Quand nous commençons à créer consciemment notre réalité, nous avançons progressivement dans la compréhension des liens qui unissent toutes choses. Nous faisons progresser notre niveau de conscience.
Sans cette expérience concrète de création, nous n’avons que la possibilité d’une connaissance théorique de ces liens et ne sommes pas en mesure de nous en servir. Les émotions seront toujours plus fortes que nos bonnes réflexions.
Si l’on dit que « l’enfer est pavé de bonnes intentions », on pourrait dire que le paradis est pavé de bonnes actions. Or, la seule chose qui diffère entre deux actions, l’une bonne et l’autre mauvaise, est le niveau de conscience que l’on a des conséquences de l’action, la qualité du lien aux autres qui est mis en pratique : Compréhension, Empathie ou Respect, ou a contrario Contrôle, Égotisme ou Ignorance.
La progression du niveau de conscience vient de la mise en pratique et de son analyse.
La mise en pratique ne se conçoit de façon constructive que dans la maîtrise de ce que l’on met en pratique.
La seule façon, à ma connaissance, de parvenir à cette maîtrise est de travailler ses valeurs de vie.
L’objectif et le résultat d’un tel travail est de savoir créer une réalité personnelle qui concrétise ses aspirations les plus profondes.