Je parie que vous connaissez quelqu'un qui a essayé à plusieurs reprises de rompre avec une ou des mauvaises habitudes potentiellement autodestructrices comme fumer, boire trop d'alcool, faire des achats compulsifs ou même prendre des médicaments, et qui a échoué à chaque fois.
Peut-être cette personne a-t-elle lu tous les bons conseils, s’est-elle préparée consciencieusement et est parti avec la ferme intention que cette fois ça marcherait vraiment. Et puis, en quelques jours ou quelques semaines, toutes ces bonnes intentions se sont émiettées sans que l’on sache trop pourquoi.
Peut-être même que cette personne c'était vous ?
Ce dont je ne vais pas vous parler aujourd'hui, ce sont les façons traditionnelles de rompre les mauvaises habitudes, parce ça a déjà été fait partout.
Nous ne parlerons donc pas de volonté, d'engagement, de volonté de changement, de journalisation de l’effort, de demande d'aide, de promesses de dons, etc.
Et étonnamment, nous ne parlerons même pas de valeurs de vie, même si elles peuvent être un élément important du processus, surtout au début.
Dans l'intérêt de cet exemple, je vais d'abord présumer que vous connaissez déjà tout ce qui précède et que vous essayez également d'arrêter de fumer. Toutefois, n'hésitez pas à adopter ce processus pour pratiquement toutes les mauvaises habitudes qui ne sont pas répétitives et inconscientes.
Pour comprendre ce que je suis en train de dire, il faut d'abord comprendre un concept très simple.
Votre cerveau est plastique, c'est-à-dire qu'il se branche et se rebranche constamment et, si vous faites deux choses en même temps suffisamment de fois, les neurones concernés se connectent ensemble.
Les recherches effectuées au cours de la dernière décennie ont prouvé, hors de tout doute raisonnable, que de nouvelles voies neuronales peuvent être formées à tout âge pour faciliter un changement positif, nonobstant une maladie dégénérative du cerveau.
Par conséquent, quelle que soit la conviction de certaines personnes sur le fait que d’autres ne puissent pas changer, elles ont physiologiquement tort.
Les gens peuvent très bien ne pas changer autrement que physiologiquement, mais ce n'est pas la même chose que de ne pas avoir la possibilité physique de changer.
Je suis sûr que vous connaissez le travail d'Ivan Pavlov, réalisé il y a environ un siècle sur les réponses conditionnelles, aussi appelées réflexes conditionnés.
Pavlov sonnait une cloche à l'heure de manger pour appeler son fidèle compagnon. Lucky se précipitait vers son maître avec sa petite queue qui remue et sa gueule qui bave pour ne pas louper sa nourriture.
Pavlov a fait cela pendant un certain temps jusqu'au jour où il a vicieusement décidé de sonner la cloche sans donner de nourriture.
Il a alors remarqué la chose curieuse suivante : même s'il n'y avait pas de nourriture, Lucky (ou plutôt Unlucky, car ses amis canins apprirent probablement assez rapidement sa mésaventure...) commença à baver.
Pavlov avait ainsi démontré les réponses conditionnées qui sont des réponses apprises de stimuli neutres. Ou comme nous les appelons en PNL, les ancres.
Appliquons cette démarche à la mauvaise habitude de fumer. La plupart des gens qui ont fumé pendant plus de quelques mois ont créé toutes sortes d'ancrages autour de cette habitude.
Certaines personnes disent que ce sont des rituels et, en effet, s’en sont, mais ce sont bien plus que des rituels. J'ai pour rituel de me brosser les dents tous les matins et tous les soirs, mais je n'ai pas pour autant d'ancrage pour ça.
Parfois, je me brosse les dents dès que je me lève le matin, parfois après la douche et parfois après avoir pris mon petit-déjeuner. Aucun événement extérieur ne déclenche mon brossage de dents comme ce serait le cas avec une ancre.
Mais ce n'est pas pareil avec le tabagisme. Il existe généralement beaucoup d'ancres.
Peut-être que c'est la fin du repas qui vous pousse à saisir votre paquet de cigarettes, presque sans vous en rendre compte. Ou peut-être que c'est boire une bière, ou quand vous vous sentez stressé par un événement ou à certaines heures de la journée, etc.
Tout ça, ce sont des ancres, c’est à dire des comportements appris, qui se répètent de façon combinée jusqu'à ce qu'il y ait une connexion automatique dans le cerveau et que les deux actions deviennent synonymes l’une de l’autre.
La mauvaise nouvelle c’est que la nicotine est une substance hautement addictive.
La bonne nouvelle, c'est que c'est une substance qui s’élimine du corps très rapidement (c’est ce qui explique pourquoi les fumeurs peuvent développer des symptômes de sevrage en quelques heures) et en une à deux semaines environ, la dépendance physique peut être surmontée.
Il importe peu de vaincre une addiction physiologique s'il reste une forte dépendance psychologique, sous la forme d'ancre(s) négative(s).
Un bon moyen de commencer à arrêter de fumer est de s’aider d'une cigarette électronique (sous réserve que la démonstration ne soit pas faite que les produits contenus dans la cigarette électronique soient encore plus nocifs que la cigarette originelle…). Cela peut aider réellement, en progressant pas à pas, à créer la bonne habitude de ne pas fumer.
Sans ancrage et sachant que le corps ne réclame plus sa dose, ce pourrait être difficile à comprendre, mais sachant ce que nous allons faire maintenant, ce n'est pas le cas.
Alors, comment surmonter que ce soit la consommation d'alcool, de tabac, de drogue ou toute autre réponse conditionnée.
Les étapes de base sont les suivantes.
. Mettez-vous dans une position confortable, détendez-vous et fermez les yeux
. Pensez à l'état que vous voulez ancrer. Des états comme « résoudre » ou « engagement » devraient mieux fonctionner dans ce type de situation.
. En utilisant autant de vos sens que possible et qu’il soit pertinent, entrez dans l’état défini précédemment et laissez les sentiments s’intensifier. Sentez en vous toute la détermination du monde.
. Lorsque vous êtes à peu près certain que vous êtes sur le point d’atteindre un sommet, définissez l'ancrage.
Pour définir l'ancre, choisissez une petite action que vous pouvez faire à tout moment pour déclencher le sentiment. Vous pouvez vous tirer le lobe de l'oreille ou joindre le pouce et l’index, etc. Il faut que ce soit quelque chose que vous puissiez reproduire facilement, mais pas quelque chose que vous avez tendance à faire habituellement
. Tenez la position pendant 2 ou 3 secondes, puis relâchez
. Faites une pause et pensez à quelque chose de complètement différent pour vous débarrasser de ce que vous venez de faire. Faites quelques pas.
. Après 30 secondes environ, tirez l'ancre en reproduisant l'action que vous avez choisie (tirer le lobe d’oreille, joindre pouce et indexe, etc.). Pour commencer l'ancre sera faible ou inexistante.
. Evacuez tout ça (faites quelques pas, pensez à autre chose) et recommencez.
Il est important de comprendre que les ancrages positifs prennent plus de temps à mettre en place que les ancrages négatifs. La raison en est que votre cerveau est formaté pour être plus à l'affût du danger que du plaisir.
De ce fait, vous devrez peut-être répéter le processus 50 fois avant que vos neurones commencent à se connecter réellement et que vous puissiez travailler avec une réponse physique plutôt qu’une simple suggestion.
Faire le processus encore et encore peut être fastidieux, mais n’abandonnez pas. Vous avez la science derrière vous et finalement vous commencerez à voir votre ancre prendre forme.
C’est le moment où nous entrons dans le vif du sujet, parce que nous cherchons à réduire, détruire ou à neutraliser les ancres négatives que vous avez accumulées au fil du temps.
La prochaine fois que vous serez tenté de vous éloigner du droit chemin et que vous sentirez l'ancre négative vous inciter à allumer une cigarette (ou toute autre mauvaise habitude se manifester), tirez l'ancre positive et les envies se calmeront.
Vous devrez peut-être revenir en arrière et renforcer l'ancrage positif de temps en temps, car il peut s'affaiblir s'il est utilisé trop fréquemment. Mais ce n’est pas un problème, parce que maintenant que vous connaissez et comprenez le processus, vous pouvez le répéter autant de fois que vous le souhaitez.
L'ancrage positif tel qu'il est suggéré, à l'aide du lobe de l'oreille, semble facile à mettre en application et de plus c'est d'une grande discrétion. .
merci pour ce conseil