Quand vous vous ennuyez ou que vous êtes fatigué — je parle plus particulièrement d’une fatigue mentale — vous sentez une sorte de lassitude, un peu comme un ballon crevé qui fuit doucement mais inévitablement et vous laisse avec le sentiment d’être dégonflé, sans but, sans vie, incapable de surmonter la négativité.
Vous devenez la proie facile de pensées négatives, de sentiments et de perceptions, qui vont, à leur tour, vous conduire au stress, à l'anxiété, à la dépression et, en fin de compte, à une perte totale de tout sens de votre vie.
Le « Sens » est ce qui importe le plus dans la vie. Sans le mot « sens », la vie devient irréelle, apparemment inutile et futile.
Ceci est principalement dû au rétrécissement de la conscience qui accompagne invariablement les pensées et les sentiments négatifs. Une vision « en tunnel » a lieu lorsque vous commencez à être préoccupé par le fait de vous sentir dans un état d'ennui ou d'inquiétude.
Lorsque vous êtes mentalement épuisé, peut-être à la suite d'un surmenage ou d'un manque de stimulation mentale, rien ne vous semble ni intéressant, ni valoir la peine. C'est comme si seulement une petite partie de votre conscience était réellement présente, et que le vrai « vous » était ailleurs.
Un sentiment d'ennui, de « pourquoi s'embêter », « à quoi ça rime, de toute façon » prend le dessus et il semble que tout ce que vous voudriez vraiment faire est de vous asseoir et de végéter devant la télé.
Certaines personnes passent la plus grande partie de leur vie dans un état de ce genre. L'idée de tenter de faire quelque chose d'utile et de constructif leur semble presque impossible.
Et cela, non seulement parce que cette forme inférieure de conscience rendrait tout effort très difficile, mais aussi parce que, dans cet état de conscience réduit, il semble que vous ne puissiez pas penser à faire quelque chose d'intéressant, d’utile et de constructif, de toute façon.
Dans cet état d'esprit, vous expérimentez la vie comme votre moi inférieur.
Il y a plus d'un « vous ».
Bien sûr, un même individu peut expérimenter différentes « humeurs ». Vous pouvez être heureux et excité un jour, et désabusé ou anxieux le lendemain.
Cependant, le « vous » qui est heureux, excité et qui se sent mentalement expansif est un « vous » profondément différent de celui qui s'ennuie, est déprimé et qui voit la vie comme une farce insignifiante.
Évidemment, vous pourriez dire que ces deux personnes ne sont qu’une seule et même personne, et vous auriez raison dans un sens. La réalité est, toutefois, que vous avez tendance à alterner entre ces deux versions de vous-même et que votre prise de conscience de la vie en général se fait à travers le prisme très différent de celui des « vous » qui est actif à un moment donné.
Le moi « supérieur », la « meilleure version de vous-même », est naturellement et inévitablement lié à un sens fort de la signification et du but de la vie.
Lorsque vous tombez amoureux, ou que vous réussissez à atteindre un objectif difficile et fortement désiré, votre « pression intérieure » monte et vous ressentez un intense sentiment d'être, d'être vraiment vivant. Devinez ce qui se passe !
Vous avez un sentiment de possibilités et d'opportunités illimitées et vous sentez que vous êtes en mesure de faire face à toute situation, ce qui, dans ces moments-là, est parfaitement vrai.
Alors, ce soi « supérieur », c’est qui ou quoi ?
Le moi supérieur, ou la meilleure version de vous-même, est ce qui donne sens et but à votre vie, ainsi que l'intensité de vie que vous apporte ce sens et ce but.
Toutefois, quand vous êtes fatigué, ennuyé, déprimé ou craintif, le soi supérieur se dissimule. À cause de la négativité de vos sentiments et perspectives, vous perdez le contact avec cette meilleure version de vous-même et vous l’oubliez ou doutez qu'elle existe. Tout semble, alors, devenir futile ou peut-être même menaçant.
Mais quand, par une activité significative et réfléchie, vous entrez en contact avec votre meilleure version, il devient immédiatement évident que le sentiment de négativité a été une illusion.
Dans les moments d'inspiration, de créativité et d'excitation intense et intentionnelle, le sens négatif de l'ennui, de la futilité, de la défaite, est pleinement compris pour ce qu'il était, une simple illusion, une perte inutile de temps et d'énergie mentale.
Vous voyez et expérimentez, alors, vous-même et la vie à travers le prisme de la meilleure version de vous-même.
« Je me sentais comme un enfant le matin de Noël » est une excellente façon d’exprimer verbalement l'intensité, la conscience accrue et l'excitation pure qui viennent quand vous êtes vraiment dans ces dispositions.
D’un point de vue d’adulte, cela peut sembler un peu exagéré, mais le principe reste fondamentalement le même.
Lorsque vous êtes engagé dans une activité significative et ciblée correspondant à vos valeurs fondamentales, et en particulier celles pour lesquelles vous avez des affinités et des capacités naturelles, vous avez l'impression d'être en train d'accomplir votre destin, d'être sur la seule voie bonne pour vous.
Tout devient beaucoup plus réel et vrai, beaucoup plus significatif et intense.
L'une des questions les plus importantes dans la vie est de savoir comment donner du sens et un but à votre vie et à vos activités quotidiennes, comment maximiser et maintenir votre contact avec votre meilleure version afin de ressentir autant de positivité et d'intensité que possible.
La réponse à cette question doit être trouvée dans l'action, qu'elle soit mentale ou physique ou les deux. Quand vous vous sentez déprimé, vous avez le choix entre vous asseoir et ruminer, ou de vous décider à vous élever au-dessus de ce sentiment mortifère.
Si vous décidez d’adopter cette dernière attitude, vous devez apprendre à faire appel à vos réserves cachées d'énergie mentale et d'imagination créatrice, en d'autres termes, à appeler la meilleure version de vous-même.
Pour ce faire, vous pouvez adopter la démarche du paragraphe suivant.
Vous pouvez penser à ceci : imaginez une salle pleine de militaires et de généraux qui se disputent sur la façon de gérer un événement ou une situation.
Il n'y a pas de consensus clair, et aucune direction précise ne ressort de la discussion.
Alors le commandant en chef entre, la querelle s'apaise et est remplacée par une attente tranquille. Le commandant en chef émet alors l'ordre final et ainsi la direction, c'est-à-dire le sens et le but, est trouvée.
Les généraux qui se chamaillaient peuvent être considérés comme « la moins bonne version de vous-même » et le commandant en chef comme la meilleure.
Pour commencer à avoir accès à votre propre « commandant en chef », vous devez d'abord retirer de votre esprit toutes les pensées ou sentiments négatifs, que ce soit l'ennui, l'anxiété ou quoi que ce soit.
Pour ce faire, pratiquez une relaxation physique puis mentale, en vous mettant à l'aise, en fermant les yeux, en régulant votre respiration et en vous imaginant dans une situation calme et tranquille.
Puis, après quelques minutes, commencez à penser à faire quelque chose. Aussi banal et simpliste que cela puisse paraître, l'action est néanmoins une démarche efficace pour s’extraire de la négativité et instaurer un meilleur état d'esprit.
Pour ce faire, faites un effort conscient pour vous concentrer sur quelque chose que vous voulez faire ou que vous aviez l’intention de faire.
Cela peut être quelque chose de très banal. L’intérêt est que si vous vous concentrez mentalement sur ce que vous faites, vous sortirez de vous-même et basculerez dans des dispositions beaucoup plus positives et constructives.
De cette façon, vous commencerez à entrer en contact avec les parties inférieures de votre meilleure version.
Et bien sûr vous pouvez construire et développer à travers un processus de :
a) vigilance, c'est-à-dire la surveillance continue des signes de négativité et d'auto-déformation de vos propres processus de pensée consciente,
b) la persévérance, c'est-à-dire être toujours prêt à faire l'effort mental pour surmonter cette négativité en invoquant la réalisation de votre volonté pour expérimenter un état d'être plus intentionnel et intense.
Maintenant, sachez que, une fois que vous avez fait tout ça, c’est un pis-aller ponctuel pour surmonter un moment difficile. Ce post est plus destiné à donner une « recette » conjoncturelle à un état pré-dépressif passager.
Si vous voulez vraiment arriver à donner un sens qui vous convienne à votre vie, mais que le quotidien vous empêche de distinguer clairement, une approche plus en profondeur s’impose.
La meilleure version de vous-même est accessible assez facilement, malgré les tracas et problèmes du quotidien. C’est même à travers ces problèmes qu’elle se révélera le plus facilement.
Cette meilleure version de vous-même, à vivre en continu au quotidien, n’est éloignée de vous que de la distance de votre volonté et, éventuellement, d’un accompagnement qui ne coûte que quelques dizaines d’euros…